samedi, novembre 20, 2010

Je te hais


HISTOIRE FICTIVE : Toute ressemblance avec des personnes mortes ou vivantes ne serait que pure coïncidence.

Le vent soufflait très fort cette nuit là… elle entend ces hurlements sur le feuillage, assise sur ce banc noir… aussi noir que son âme, ce banc qui la connaît depuis si longtemps. Elle observe les promeneurs avec aversion, et sa haine ne cesse de grandir. Plus elle reste assise là à regarder autour d’elle, plus ses envies meurtrières lui reviennent. Dans les plus sombres nuits, ils la brisent, la détruisent, ils la traitent comme une moins que rien, ils tuent ses rêves et ses ambitions, mais ils n'ont réussi à détruire tout ce qui était en elle…

Elle fait quelque pas en avant, et regarde le sol… Une personne lui rentre dedans, elle sent ses bras nus entrer en contact avec son chandail noir, et ce contact l’écœure. Elle s’arrache de lui avec force… car son parfum lui fait le même effet que l’odeur d’un cadavre. Elle l’examine avec haine. Il ose soutenir son regard en balbutiant un «je suis désolé» presque indéchiffrable car le vent le balaye aussi vite qu’il l‘eut dit… pensait-il peut être qu’un simple «je suis désolé» suffirait pour lui pardonner ce geste qui, pour elle est offensant…

À cause de lui ce soir quelqu’un va payer. Il n’aurait pas dû lui toucher… Comment a-t-il pu… personne n’a le droit de la toucher… Personne! Je sais qui tu es! Plus elle le voit, plus sa haine s'amplifie. Elle rebrousse chemin et se dirige vers sa demeure ce petit appartement sinistre qui lui donne l’impression de vivre dans un trou à rat. La seule chose de bien dans cet immeuble est cette odeur de vide, elle n’a pas de voisins, il y avait une vieille dame qui habitait là avec ces huit chats et son perroquet qui virait au mauve tant il criait cet oiseau. Heureusement, elle est décédée une nuit de printemps où elle s’était endormie avec une cigarette dans son lit… et dans sa mort elle avait emporté ses chats… son maudit perroquet avait survécu … Mais il est vrai que tout a le gout du poulet finalement...

Elle se leva en sursaut … ce rêve la hantait, et lui donne encore et toujours cette rage de tuer. Elle tremblait, elle n’arrivait même plus à respirer, la sueur coulait de son front, elle leva la tête et soudain prise de panique elle vit un homme tenant une hache, dressé devant sa porte. La hache laissa béante une fente énorme à son cou, le sang giclait. Le haut de sa robe avait déjà passé entièrement au rouge quand la fente s’élargit de plus en plus. Puis la tête se renversa sur le côté, elle n’était plus rattachée au tronc que par un lambeau de chair.

La tête se détachant du corps sous le choc, alla rouler sur le carrelage du couloir jusqu’à heurter le mur. Son corps sans tête et sans vie baignait, par terre, dans une mare de sang.

Un bouquin était à côté de son lit, une nouvelle fantastique écrite par une auteure superficielle. J’espère qu’un de ses personnages lui fera la peau un jour ou l’autre. Elle devrait arrêter d'écrire des nouvelles, cette peau de vache.

Karole McDowell 2009 - © Toute reproduction est interdite sans l'autorisation de l'auteure.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Écrivez un commentaire