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mercredi, avril 06, 2011

L'amour éternel... L'amour autenthique... Chapitre XIII (corrigé)


L'amour authentique

XIII


¾   Madailéin! elle la serra dans ses bras. Madailéin, où étais-tu bon sens? J’étais morte d’inquiétude!

Devant son manque de réflexe, sa mère a relâché son étreinte et l’a regardée dans les yeux.

¾   Madailéin! Que se passe-t-il? Tu ne me dis rien, pourquoi? Viens, je vais te conduire à ta chambre.

Elle l'aida à monter les marches une à une, lentement, en la tenant par le bras. Puis elles entrèrent dans la chambre. Elle l’a couchée et bordée.

¾   Repose-toi, tu me raconteras tout à l’heure.

Et elle l’a laissée seule. Le problème, c’est que, elle n’allait rien lui raconter, rien du tout. Elle s’endormit et se réveilla environ deux heures plus tard. Le sommeil n’avait fait que la rendre encore plus passive. Sa folie augmentait un petit peu à chaque instant. Elle est descendue de son lit pour s’asseoir par terre, les genoux relevés sous le menton, entourés de ses bras et commença à se balancer.

Elle entendit sa mère monter les marches qui menaient jusqu’à sa chambre. Elle ne la regarda même pas lorsqu’elle lui parla.

¾   Alors Madailéin, qu’est-ce qui s’est passé?
¾   Rien du tout. Il ne s’est rien passé. Il ne s’est rien passé. Il ne s’est rien passé...

Elle répéta sans cesse cette phrase tout en continuant à se balancer.

¾   On sonne à la porte, on sonne à la porte, on sonne à la porte...

Elle voyait sa mère désemparée, sur le point de pleurer, mais elle ne pouvait rien faire pour la réconforter. Elle n’en avait pas envie. Elle préférait rester dans son monde, indifférente à celui des autres. De loin, elle avait entendu la sonnette, elle continua son refrain.

¾   On sonne à la porte, on sonne à la porte, on sonne à la porte.

Lentement, sa mère s’est relevée, ne sachant si elle pouvait la laisser seule ou pas, et décida de descendre pour voir qui était là. Elle entendit vaguement.

¾   Bonjour Stuart. Tu viens voir Madailéin? Elle ne se sent pas très bien.

Il était accompagné de Mori. Sa mère ne le connaissant pas, et elle se demandait pourquoi il était là.

¾   Je vous présente Mori, dit Stuart.
¾   Elle est en train de devenir folle. Qu'est-ce qui s'est passé? demanda-t-elle.
¾   Laissez-nous entrer, s’il vous plaît!
¾   Non! Il est hors de question que vous entriez, sans que je sache ce qui se passe, et pourquoi ma fille est dans cet état. C’est ma fille et je vais appeler un médecin. J'espère qu'il ne lui a rien fait, ou qu'il ne lui a pas fait prendre quelque chose, contre son gré. dit-elle.
¾   Excusez-moi. dit Mori en la bousculant pour entrer. Je sais ce qui se passe, laissez-moi passer et vous n’avez pas le choix.

Il courut jusque dans la chambre de Madailéin et s’est précipité vers elle. Elle a entendu sa mère crier.

¾   Non mais, vous vous prenez pour qui? Revenez ici!

Elle les suivit immédiatement. Quand Mori s’est approché de Madailéin, elle chantait toujours le même refrain.

¾   On sonne à la porte, on sonne à la porte.
¾   Madailéin?! dit Mori.
¾   On sonne à la porte, on sonne à la porte, on sonne à la porte.
¾   Holà, elle est dans un sale état! dit Stuart. Qu'est-ce que ton bâtard lui a fait?
¾   Tu fermes ta putain de gueule, ce n'est pas le moment.
¾   On sonne à la porte, on sonne à la porte, on sonne à la porte.

Mori lui mit une gifle.

¾   Madailéin, regarde-moi!

Sa mère s’est jetée sur lui, pour lui retenir la main en criant.

¾   Mais de quel droit? cria-t-elle.

Sa mère s’est arrêtée, car elle avait réagi à la gifle de Mori. Elle leva les yeux vers lui.

¾   Mori est là, Mori est là, Mori est là...
¾   C’est bon, elle réagit encore.

Et soudain, elle se réveilla, et retrouva ses esprits. Le regard agare.

¾   Chung! Où suis-je?  Chung! Où est Chung?

Madailéin regarda la boîte que l'homme cagoulé lui avait donnée et qu’elle avait amené, bien qu’elle ne s’en souvienne absolument pas.

¾   Madame, s’il vous plaît, laissez-nous. dit Mori.
¾   Mais je...
¾   Je vous en prie. Stuart, tu dois sortir toi aussi.
¾   Quoi? cria Stuart.
¾   Non! Il n’est pas question que je sorte d’ici, je veux savoir ce qui est arrivé à ma fille! Elle revient après trois jours dans un état pas possible, vous venez chez moi, je ne vous connais pas. J’exige de comprendre!

Mori se leva et se dirigea vers la mère de Madailéin. Il se plaça devant elle en la fixant.

¾   Je vous expliquerai, mais plus tard. Madailéin et moi devons parler de choses très importantes. Laissez-nous, s’il vous plaît!
¾   Je suis sa mère! cria-t-elle au bord de l’hystérie. Je veux savoir ce qui s’est passé! Je ne partirai pas tant que je ne le saurai pas.

Elle s’est effondrée sur le sol en larmes.

¾   Je veux savoir ce qui est arrivé à ma fille.

Elle était complètement anéantie.

¾   Et pourquoi je ne peux pas rester? dit Stuart.
¾   Je crois que tu es la dernière personne avec qui elle aimerait se retrouver. dit Mori.
¾   Tu sais quoi à propos de nous? Tu ne la connais même pas. Avoir su, je ne t'aurais jamais amener ici.
¾   Je l'aurais su d'une manière ou d'une autre. Alors, tu sors d'ici maintenant. dit Mori froidement.

Stuart et la mère de Madailéin sortirent et les laissèrent seuls.

¾   Mori, comment sais-tu?
¾   Je sais tout ce que tu as subi. Je sais ce qui est arrivé à Chung. 
¾   C’est bon pour les sous-entendus! Que veux-tu que je te dise?
¾   Où étiez-vous? demanda Mori.
¾   Je ne sais pas, j'essaie de me rappeler, mais ça ressemblait à un ancien entrepôt, mais je peux me tromper. Nous étions dans des cellules vitrées. Ils ont tué le frère de Sato! Ruan!
¾   Ruan? Que faisait-il là?
¾   Je ne sais pas, mais s'il n'avait pas été là, je serais morte. Ils ont massacré Chung avant de lui tirer une balle dans la tête. Je suis damnée.
¾   Non. Tu as pu entendre un nom ou un surnom?
¾   Non, la plupart du temps, il parlait chinois et je ne le comprends pas assez pour savoir ce qu'ils disaient. Mais aucun nom n'a été prononcé.

Il la prit dans ses bras.

¾   Quoi qu’il m’arrive, je serais toujours avec toi. Bon, repose-toi. Ne dis rien à personne. Je vais essayer d'en savoir plus.

Il sortit de sa chambre.

Elle l’entendit parler à sa mère qui avait visiblement repris ses esprits.

¾   Qu’est-il arrivé? demanda la mère de Madailéin, lorsqu'elle a vu Mori descendre l'escalier.
¾   Je ne peux rien vous dire pour l’instant. Je sais que vous savez à propos de son père. Des gens l’ont capturée avec Chung. Elle l’a vu se faire tuer. C’est ça qui l’a troublée à ce point et qui l’a mis dans ces conditions. Elle n’avait plus aucun repère. Ne lui posez pas de questions. Ne dites rien. Promettez-moi de respecter ça.
¾   Pourquoi vous parlez de son père!
¾   Je sais que vous savez! dit-il. Alors ne faites pas comme si vous n’étiez pas au courant.
¾   Ah Seigneur! Je ne sais pas si je peux y arriver. C’est toujours ma petite fille. La voir comme ça… Elle vient à peine de sortir du deuil de Sato, et là... Je voudrais faire quelque chose. Mais comment et quoi?
¾   Je vous l’ai dit, ne faites rien.
¾   Je ne sais pas… je… d’accord.
¾   Je vous remercie. Je n’ai pas fini de m’occuper d’elle. Je repasserai en fin de journée.
¾   Et moi, dit Stuart. Je peux la voir?
¾   Oui, mais ne lui pose pas de questions. Moins vous en saurez, plus vos chances de rester en vie seront grandes, dit-il avant de franchir la porte.

Stuart se rendit dans la chambre de Madailéin. Il ouvrit la porte.

¾   Oh! Madailéin. Je t’aime tant, tu sais.

Il l’attira à lui et déposa un baiser sur ses lèvres.

¾   Ne fais pas ça, surtout pas en ce moment, ce n’est pas toi que j'aime.
¾   Tu as toujours fait preuve de diplomatie. Je suis désolé.
¾   J'aimerais que tu me laisses seule, s'il te plaît. dit Madailéin.

Il ouvrit la porte et sortit en lui jeta un regard triste. Elle entrevit sa mère sur le seuil de sa porte. Elle avait les larmes aux yeux.

¾   Tu sais Maman, Chung était un homme bien.

Et elle s'endormit.

Elle fit un rêve... Chung se dirigeait vers elle, mais son visage était flou. Elle l'entendit chanter.



¾   ...Seul au milieu d'une pièce vide. Je ne pouvais pas te toucher, seulement te regarder, j'ai écrit un mot. Il était pour toi. Je me suis dit peut-être, tu le liras. Lis ces mots : Tu ne devais jamais rentrer sans moi. Un jour tu m'entendras chanter : I'll live, I'll stay. I'll be back another day... I'm next to you, I'm still in your life, I'll be back another day.






À suivre…




Karole McDowell 2011 - (c) La reproduction est interdite sans l'autorisation de l'auteure.

mardi, avril 05, 2011

Amour éternel, l'amour authentique... Chapitre III (corrigé)



L'amour authentique

III

Le lendemain, Chung était à nouveau devant chez Madailéin, quand elle voulait prendre un peu l’air.

¾   Salut! Qu’est-ce que tu fais là?
¾   Moi aussi, je suis content de te voir! dit-il en soupirant.
¾   Je suis surprise, je voulais marcher, sortir de chez moi et faire bouger ma cheville!
¾   Je croyais que tu ne pouvais pas faire de sport!
¾   Oui, malgré cela je dois aller voir ce qui se passe dehors, pour ne pas oublier à quoi ressemble mon quartier!

Soudain, une fille qui travaille avec elle au bureau de poste s’est matérialisée à côté d’elle.

¾   Dis Madailéin, avec les autres, on va au cinéma demain. On se demandait si tu voulais venir. Peut-être avec ton ami! a-t-elle ajouté en adressant un sourire éblouissant à Chung.
¾   Non.
¾   Pourquoi?
¾   Eh bien! Excuse-moi, mais les pouffiasses dans ton genre qui deviennent amie avec les gens juste pour agripper des gars, ça me donne des boutons et j’ai envie de les frapper. Alors fais-moi plaisir, et barre-toi!
¾   Ce n’est pas nécessaire de le prendre comme ça! On voulait juste faire un effort, c’est tout.
¾   Pourquoi, je vous fais pitié? Casse-toi!

Elle a essayé de soutenir son regard pendant quelques secondes, mais elle renonça et elle est repartie la tête basse, avec un charmant teint approchant la pivoine.

¾   Je ne te chercherai pas, c’est promis. Mais tu devrais être plus sympathique, même si son intention était mauvaise. dit Chung avec un léger sourire.
¾   C’est bon, arrête de te foutre de ma gueule. Tu voudras bien venir au ciné avec moi, demain? J’aimerais bien aller voir « The Faculty » à quinze heures.

Elle avait un sourire angélique sur le visage.

¾   Pas de problème, je passe te prendre vers quatorze heures.
¾   Ah! Voilà ma mère. J’y vais. À demain!

Une fois arrivée près de chez elle, sa mère se tourna vers Madailéin.

¾   C’était qui le charmant jeune homme avec qui tu étais?
¾   Chung, un ami.
¾   Eh bien! Il est raffiné, pour changer. 
¾   Maman, je ne suis pas avec mes amis parce qu’ils sont charmants, mais parce qu’ils sont intéressants!
¾   C'est tout de même étonnant qu'un japonais réussisse à te supporter, eux qui semblent tellement aimer la tranquillité.
¾   Il est chinois, Maman, pas japonais. chi-nois.
¾   Alors pourquoi es-tu avec... Chung? 
¾   Maman... je ne suis pas avec lui! lui répondit Madailéin en insistant bien sur le "avec". C’est un copain, ce qui signifie que nos preuves d'amitié ne dépassent pas le stade de la bise pour se dire bonjour. Ensuite, c’est le gars qui m’a heurté. Et oui, il m’arrive de rencontrer des gens passionnants et charmants. Heureusement! Maintenant, t’es gentille et tu me laisses tranquille, à vingt-huit ans, j’aimerais bien avoir ma vie et pouvoir faire trois pas dehors sans subir un interrogatoire.

Lorsque Jim, son supérieur au bureau de poste, l’a vue avec ses béquilles, il s’est écrié.

¾   Ah non, Madailéin! Qu’est-ce qui t’arrive? J’ai su que tu ne pouvais pas travailler, mais je ne pensais pas que tu étais dans le plâtre! Tu t’es encore chamaillé!
¾   Arrête de faire ta mauvaise langue. Je me suis fait renverser par une voiture.
¾   Tu aurais pu t’abstenir de faire de la marche extrême! dit-il en riant.
¾   Oui, mais j’ai rencontré l’homme de ma vie du coup! dit-elle en souriant bêtement.
¾   C’est lui qui va faire le travail à ta place peut-être?
¾   Merci, d'être heureux pour moi! Et puis arrête de t’en faire, je serai de retour au boulot bientôt! Tu le sais bien que je suis la meilleure. Pourquoi tant de tracas? Et puis, je n’en ai pas pour longtemps.
¾   T’as intérêt! Et puis ne sois pas aussi sûre de toi, c’est le meilleur moyen de perdre ton emploi.
¾   Tu essaies de me faire pleurer ou quoi?
¾   Sans aller dans l’excès, un peu de peine te ferait du bien et ça ne pas fait de mal à personne.
¾   Ok patron!


Une fois rentrée chez elle, elle monta dans sa chambre. Mais, en poussant sa porte, elle découvrit avec surprise, Chung assis confortablement à son bureau, en train de lire un livre sur la signification des rêves.

¾   Madailéin! cria sa mère. Je vais à la pharmacie, tu as besoin de quelques choses?
¾   Non.

Elle se tourna vers Chung. Évidemment, elle ne lui avait rien dit.

¾   Voleur, rien que ça? Allez, c’est bon, tu peux rester. dit-elle en s’asseyant sur les genoux de Chung. Mais qu’est-ce que tu fais chez moi? Tu n’as pas de maison?
¾   Si, mais mon co-locataire et mes autres amis voulaient sortir ce soir. Si j’étais resté là-bas, ils ne m’auraient pas lâché. Comme excuse, je leur ai dit que j’allais chez ma copine.
¾   Ah!? Je suis censée être ta copine, depuis quand? Tu me prends pour le bouche-trou de service?
¾   Allez, arrêtes tes bêtises.
¾   T’es vraiment trop gentil. Au moins, je te sers à quelque chose. Sur ce, bonne nuit, je me couche!
¾   Madailéin...
¾   Quoi?!
¾   Il est dix-neuf heures.
¾   J'm’en fiche!
¾   Allez! Tu sais que tu es ma meilleure amie.
¾   Ouais c’est ça!… Et le bouche-trou de service? dit-elle froidement.
¾   Je suis sérieux Madailéin.
¾   Moi aussi, je suis sérieuse. À t’entendre, on croirait que t'es seul au monde. Ne me prends pour une imbécile, je déteste ça. Pourquoi tu ne m’en parles jamais de tes amis?
¾   Ce sont deux mondes différents pour moi. Je ne veux pas les mélanger.
¾   C’est pour ça que tu viens chez moi et que tu t’incrustes dans MA famille! dit-elle en le fusillant du regard.
¾   Si vraiment ça te pose un problème, je disparais et tu n’entendras plus parler de moi. dit Chung, tristement.

Elle eut envie de rire. Il avait raison.

J'en n'ai rien à foutre de ses sentiments et de ses états d’âme! se dit-elle.

¾   Et ça m'énerve, ces apparitions soudaines. Tu n'es pas mon copain, tu n'as pas à venir chez moi comme ça! dit-elle froidement.
¾   Ah! Les femmes! dit-il avec un sourire en coin.
¾   Ferme-là! 
¾   Pfft! fit-il avec un air découragé.

Il l'attira contre lui et la câlina. Puis, il s’est mis à siffler un refrain. C’était un air doux, que Madailéin connaissait très bien. Elle eut un flash. Un homme. Trentaine. Pas de femme, pas d’enfant.

¾   Tu n’es pas marié, pas d’enfant?
¾   Non pourquoi? Pas parce que j’ai trente ans, je dois avoir une femme et des enfants.
¾   Qu'est-ce que tu chantais tout à l'heure?
¾   Ça? C’est «Should I live» de David Carva. Oh! Je sais, tout le monde n’aime pas, mais à chacun ses défauts.
¾   Chante! Chante avec les paroles!
¾   Tu y tiens?
¾   S’il te plaît!

Alors, avec une belle voix, il s’est mis à chanter. Son flash se précisa. 

Elle s’est laissé tomber sur son lit et ses yeux se sont révulsés.

Ça a complètement bouleversé Chung qui n’a plus su quoi faire. Sheeva, qui devait encore l’espionner, est allée chercher la mère de Madailéin.

¾   Oh, non! Encore?! s’est écriée sa mère en rentrant chez elle. Maddie, ma chérie, c’est fini.
¾   Maman, maman, ça recommence!
¾   Je sais. Demain, je prendrai rendez-vous avec le médecin.
¾   Non! Je ne veux pas!
¾   Mais, si tu veux que ça parte...
¾   Justement, je ne veux pas! Laisse-moi!
¾   Mais tu sais ce que ça te fait. Je ne crois pas que ce soit une bonne idée. Souviens-toi pourquoi on t’a fait hypnotiser.
¾   Mais ça fait un moment maintenant. Ça s'est modéré peut-être. Laisse-moi voir.

Sa mère poussa un soupir.

¾   Bon, soit. Mais au premier cauchemar, je t’emmène chez le médecin de force. Il n’est pas question que tu recommences à avoir des nuits blanches!
¾   Merci Maman.

Elle s’est levée et est sortie de chez Madailéin, pour retourner chez elle.

¾   Madailéin, c'est quoi cette histoire?
¾   Excuse-moi.
¾   Excuse pourquoi?
¾   Mon premier copain ne s'appelait pas Lucan, mais Sato. Nous sommes restés ensemble un long moment, mais il y a un an et demi, il s’est fait renverser par une Safrane bleue. C’était le premier avril.

Chung est devenu blême.

¾   Chung qu’est-ce que tu as?
¾   J’y étais. C’était l'ami, d’un de mes amis.

Elle eut un sérieux doute. Se foutait-il de sa gueule? Sur le coup, ça lui paraissait un peu gros. Ça lui rappelait «Un Amour Infini». Le coup de l’homme qui offre sa place à un autre dans un avion qui s’écrase. L’homme s’en veut pendant des mois jusqu’à ce qu’il décide de rencontrer la veuve sans lui dire qui il est. Et évidemment, il tombe amoureux d’elle. Puis, à voir la tête de Chung, elle s’est dit que c’était évident, qu’il était aussi étonné qu’elle, ou c’était un très bon acteur.

¾   Comme quoi, on a beaucoup de choses en commun. dit-elle ironiquement. Mais je n’ai pas le souvenir de te connaître.
¾   Moi, par contre, je sais beaucoup de choses de toi. Sato me parlait souvent de toi, mais je n’aurais jamais imaginé que tu étais cette Madailéin. Je…

Il prit sa tête dans ses mains.

¾   Excuse-moi. Enfin, je suppose, que ça te fait le même effet. C’est vraiment. C’est génial tout en étant triste. Ça fait comme chaud et froid.

Elle s’approcha de lui.

¾   Calme-toi Chung, je sais très bien ce que tu ressens. Tu n’as pas besoin de me le dire.

Il a levé les yeux. Elle avait rarement vu autant d’étonnement dans un seul regard.

¾   Pourquoi ne nous a-t-il jamais présentés? demanda-t-il.
¾   Il aimait que nous soyons que tous les deux. dit-elle.

Elle sourit.

¾   J’avais oublié à quel point j’étais crédule dans ce temps-là.
¾   À toi de m’expliquer.
¾   C’est un peu délicat à expliquer. Je ne suis pas sûre que tu me crois. Après sa mort, j’ai… comment te dire? J’ai commencé à avoir des cauchemars, mais de vrais cauchemars, mais qui semblent se concrétiser, dit-elle timidement.
¾   Tu fais des cauchemars prémonitoires? dit-il en riant.
¾   À chaque fois, c’est Sato qui en était l’acteur. Une fois, je l’ai vu dans un bâtiment en flammes et, juste après, à l’hôpital. Le lendemain, j’étais à l’urgence avec Saraib. Un incendie s’est déclaré. J’ai même failli perdre mon emploi car je n’ai presque pas dormi pendant plus d’un mois et j’étais incapable d’aller travailler. Alors j’ai consulté un psy et, après plusieurs séances, on a convenu qu’une hypnose serait le mieux pour me faire oublier cet épisode en attendant que je sois plus forte pour pouvoir encaisser le choc. 

Il riait encore.

¾   Pourquoi tu ris comme un idiot? demanda-t-elle.
¾   Désolé Madailéin ne le prend pas mal. J'ai juste fait l'association avec tes cheveux roux et les sorcières. Tu vas me fais peur, dit-il en riant. Ça me rappelle un proverbe chinois du 12e siè(...)
¾   Si tu continues d'avoir de me sortir des trucs pareils, je te promets que tu vas avoir très peur, dit-elle en le fixant. Et je le connais ton foutu proverbe... alors tais-toi, dit-elle.
¾   Les irlandaises, vous avez vraiment un sale caractère, dit-il.
¾   Tu veux savoir à quel point nous avons un sale caractère? demanda-t-elle. Tu es entré par la fenêtre, je peux très bien d faire sortir par là, dit-elle en le frappant sur l'épaule.

Il éclata de rire. Incapable de se contrôler.

Elle plissa les  yeux.

Il leva les yeux vers elle et lorsqu'il croisa son regard, il se remis à rire de plus belle.

¾   Nous pouvons reprendre la conversation? demanda-t-elle.
¾   Oui, dit-il.
¾   Tu n'as jamais su qui j'étais avant? demanda-t-elle.
¾   Non, il m’a toujours caché ton visage. Il était très possessif.
¾   Je l'ai aimé, comme jamais je réussirai à aimer quelqu'un. dit-elle.

Elle aurait mieux fait de s’abstenir de dire cette dernière phrase, mais elle était sortie toute seule.

Il a jeté un coup d’œil à sa montre.

¾   Oups! Il va falloir que j’y aille. Bon, demain, 14 heures, je te prends pour aller au ciné.

Et il est ressorti par la fenêtre, sans qu’elle eût pu dire quoi que ce soit.

¾   Tu vois, je suis capable de sauter par la fenêtre sans ton aide, cria-t-il avant de monter dans sa voiture.

Elle se rendit à la fenêtre pour le regarder partir. 

Il veut toujours avoir le dernier mot, se dit-elle.

__________

À suivre...

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jeudi, mars 24, 2011

Inspiration



Inspiration, une seconde tu me regardes, l'autre tu me fuis, je ne sais quoi penser. J'aimerais tant lire ce qui se blottit au plus profond de ton cœur. Serait-ce que ce que je vais y lire va me détruire en mille miettes? N'aie pas peur de me faire du mal et regarde-moi dans les yeux.

Inspiration, tu es celle qui remplit mes pensées. Je ne sais que penser le matin quand, après une nuit que j'ai encore passée sans dormir. Hélas! Je suis encore si loin du but, si esseulée dans ce monde de brutes! Où trouverai-je le courage de lutter un jour de plus? Mais en toi bien sûr, toi qui m’a apporté et qui m'apportes plus que je ne l'aurais cru!

Hélas! Tu trouves que mon âme est bien trop laide pour que tu puisses m'accorder cette faveur! Mais qu'importe puisque en attente de cette vision de terreur, je n'aurai qu'à tirer au sort. Je te présente mes amis et mes ennemis de la vie! Le courage, la lâcheté, la peur, la tranquillité, la vie et la mort. Mais mon pire ennemi est l’aveuglement.

Ainsi donc je vous quitte, mais n'ayez crainte, je reviendrez!

Karole McDowell 2011 - (c) Toute reproduction est interdite sans l'autorisation de l'auteur.

jeudi, mars 17, 2011

Petit extrait de mon roman à venir




Comme elle le voyait sans cesse, elle avait pris l’habitude de sa voix, de ses gestes, de toute l’allure de sa personne, comme on prend l'habitude de ceux près de qui on vit continuellement.


Il lui disait des choses charmantes en lui pressant les mains et les baisant. Elle sentait la chaleur de sa peau et le souffle de son haleine.

Peu à peu il l'enlaçait de ses bras, lui baisait les joues sans qu’elle fît rien pour lui échapper, et effleurant ses lèvres sans lui déposer un baiser. Ce fut une seconde d’un bonheur suraigu et surhumain, magique, sincère. Elle l'aimait, elle ne le voulait pas, mais c'est ainsi. Il le sait, elle le sait, ils le savaient. Il avait retrouvé son épouse perdue d'une autre époque, son épouse oubliée, calomniée par tous.

Elle lui dit, tout, jusqu’à la peur qu’elle avait. Ils passaient ensemble de longues heures d’amour exalté, où les âmes seules s'étreignaient. Et ils se séparaient ensuite énervés, défaillants, enfiévrés. Leurs lèvres parfois se frôlaient; et, ils savouraient cette caresse passionnée, mais chaste.

Il devinait les luttes de son cœur. Leurs bouches à tout instant se cherchaient, et se repoussaient pour se retrouver aussitôt.

En lui touchant la main, il sentit. C’est bien elle, se dit-il. Il se mit à causer à mi-voix, tendre et galant, berçant cette âme qui jadis, il avait aimé de tout son cœur. Elle l’écoutait sans répondre. Elle ne voyait que lui et quand son oreille tressaillait à ces trois mots : « Je t’aime », en baisant sa main.

C’était lui qui serrait sa poitrine contre son cœur, c’était lui qui jetait sur ses lèvres ces caresses victorieuses. C’était lui, qu’elle étreignait, qu’elle enlaçait, qu’elle appelait, le souffle de son cœur.

C’était lui, son tendre époux qu’elle avait tant aimé. C’était lui, qu’elle aime aujourd’hui tout comme, il l’a aimé… d’un amour profond. Les sensations qu’ils ressentaient sans même pratiquer l’acte sexuel, en disait long sur leur amour véritable, un amour cosmique universel.

Karole McDowell 2011 - (c) Toute reproduction est interdite sans l'autorisation de l'auteu
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