vendredi, avril 08, 2011

Amour éternel - L'amour authentique - Chapitre XXVIII (corrigé)


L'amour authentique

XXVIII


Sami était assis au salon avec Chung. Il le regardait, ses yeux étaient si menaçants, qu'il en eut des sueurs dans le dos.

¾   Ça va, Chung? demanda Sami.
¾   Comment veux-tu que ça aille? Je ne me sentirai pas bien, tant que je n'aurai pas trouvé cette ordure, dit Chung en regardant dans le vide.

Mori était du genre à réfléchir avant chacun de gestes, avant de prononcer chaque mot. Jamais il ne parlait pour rien. Il sortit de sa chambre, et alla rejoindre Sami et Chung au salon. Sami leva les yeux vers Mori.

¾   Alors, elle va bien? demanda Sami.
¾   Oui. répondit-il froidement. Chung, tu peux aller la voir si tu veux. dit-il aussi froidement.
¾   Je suis vraiment à deux doigts d'arracher la tête de ce trou du cul. Il a osé toucher ce que j'ai de plus précieux. Toutes ces conneries que j'ai pu faire me reviennent en plein visage.
¾   Ça ne sert à rien de te culpabiliser, Chung. Pas en ce moment. Ce qui est fait est fait. dit Sami.
¾   Comment peux-tu oser dire ça! cria Chung. Elle m'a accepté totalement. Et je n'ai pas pu assurer sa sécurité. Elle a tout abandonné pour moi.
¾   Oui, et elle a même accepté ta personnalité, moi-même, j'ai été surpris par son courage. dit Sami.

Chung leva la tête vers Sami et fit un sourire.

¾   Il a osé la toucher! dit Chung, aveuglé par la colère. Je vais le massacrer!!
¾   Non tu ne feras rien du tout! dit Sami.
¾   On va le trouver. Ne t'inquiètes pas, dit Mori. Tu as ma permission, c'est même un ordre!

Sami regarda Mori, surpris par sa réplique. Mori, le réfléchit, avait prononcé ces mots, oui, il les a prononcés. 

¾   Je vais appeler Saki. dit Mori.

Il recula de deux pas et sortit du salon.

¾   Saki? dit Sami en regardant Chung. Il va appeler ce maniaque sanguinaire?
¾   ...

Chung ne répondit pas. Il avait la tête baissée et il semblait réfléchir intensément.

¾   Chung, il dit qu'il va appeler Saki! Tu écoutes! Qu'est-ce qu'il lui prend à Mori? dit Sami.

Sami leva les yeux en entendant Mori réciter un truc qu'il ne connaissait pas.

¾   Qu'est-ce qu'il fait encore? dit Sami en haussant les sourcils.
¾   Il récite la prière du guerrier! dit Chung.
¾   La prière du guerrier? Pour un seul gars? dit Sami en soupirant. Ça existe ça, la prière du guerrier?
¾   Ouais... c'est la sienne! dit Chung. Tu m'as dit l'autre jour que je m'étais trop écarté de ma culture, toi, tu ne t'es pas écarté, tu es complètement ignorant. dit Chung. Je vais voir Madailéin.

Chung se leva brusquement et se dirigea vers la chambre. Il se tourna vers Sami en secouant la tête. Il entra. Il s’accroupit et il se colla contre elle et il ne disait pas un mot. Il fixait droit devant lui, et il avait le poing droit serré.

¾   Qu'est-ce que tu as, Chung? demanda Madailéin.
¾   Il ne faut plus que tu t'inquiètes. Tu es avec moi et rien ne peut t'arriver à présent.
¾   J'ai mal à la tête! dit-elle.
¾   Je n'aurais pas dû te laisser seule!
¾   Ce n'est pas ta faute!

Chung s'éloigna d’elle et toucha son visage avec sa main droite. Il lui donna un baiser sur la joue en l'étreignant. Il regardait Madailéin en secouant la tête. Il n'aurait jamais imaginé qu'un truc pareil pouvait lui arriver.



À suivre…



Karole McDowell 2011 - (c) La reproduction est interdite sans l'autorisation de l'auteure.

Amour éternel - L'amour authentique - Chapitre XXVII (corrigé)


L'amour authentique

XXVII

Madailéin était toujours inconsciente. Son pouls et sa respiration étaient faibles. Chung paniqua sur le coup.

¾   Sami! cria Chung. Appelle Mori, vite!

Sami appela Mori qui arriva quelques minutes plus tard. Il se pencha sur elle.

¾   Qu'est-ce qui s'est passé ici? Et pourquoi elle est ensanglantée? demanda Mori.
¾   Le frère de Jimmy Johns a essayé de l'agresser. Ce n'est pas son sang à elle. dit Chung.
¾   Regarde son visage, il l’a sûrement frappée! dit Mori.

Mori leva ses yeux vers Chung.

¾   Il faut l'emmener d'urgence à l'hôpital si on ne veut pas la perdre.
¾   Quoi! cria Chung!
¾   Ne t'inquiète pas, je m'en occuperai personnellement.
¾   Tu ne peux pas l'amener chez toi? dit Sami.

Il regarda Madailéin en soupirant.

¾   Chung, dis-moi ce qui s'est passé? Tu as vu quelqu'un? dit Mori.
¾   Non, quand je suis arrivé avec Sami et elle était au milieu du salon. Le poignard de son grand-père dans la main et ses vêtements étaient comme ça, plein de sang. dit Chung.
¾   Et après? demanda Mori. Comment cela se fait-il qu'elle soit inconsciente? demanda Mori en regardant Chung.
¾   Elle a sorti des phrases bizarres et elle a perdu conscience. dit Chung.

Il ne voulait pas entrer dans les détails, ses yeux révulsés et tout le reste. Surtout que Sami était encore sous le choc.

¾   Ok, je vais l'installer chez moi. Mais je ne sais pas si je pourrai en prendre soin comme à l'hôpital, dit Mori.
¾   Arranges-toi pour que Saraid ne la voit pas dans cet état, je n'ai pas envie qu'elle nous fasse une crise de nerf, dit Sami.

Ils arrivèrent chez Mori quelques instants plus tard. Il l'installa dans son lit. Elle ne s'était pas réveillée depuis qu'elle était dans cet état comatique.

¾   Tu peux rester ici le temps qu'il faudra, dit Mori en regardant Chung.
¾   Merci Mori, dit Chung.
¾   Mais elle serait mieux à l'hôpital.

Madailéin avait sombré dans le coma sans savoir pourquoi. Pendant son coma, elle perçut des sons et des odeurs étranges, et même des ondes étranges.

****

C'était froid et sombre dans son esprit. Il n'y avait rien, ni personne… un vide infini. C'était comme cela, jusqu'à ce qu'elle sente quelque chose toucher sa main. Cela attira son attention, à la différence de tous les autres contacts qu'elle avait sentis. La voix, cette voix, n'était rien dans ce néant. Mais cette fois, le son semblait avoir une certaine importance.

****

¾   Bébé, dit une voix angoissée. Bébé réponds-moi. dit la voix.

****

Elle reconnaissait la voix, mais elle ne pouvait pas bouger. Où suis-je? Suis-je morte?

****

¾   Madailéin, ne me laisse pas, t'as pas le droit! dit Chung. Madailéin, t'as pas le droit, t'entends! Madailéin! cria-t-il.

Il frappa dans tout ce qui se trouvait à sa portée en criant de rage et de désespoir

Il finit par tomber à genoux, sanglotant comme un enfant, ne pensant qu'à elle. À ce que serait la vie sans elle.

Il était persuadé depuis toujours que si un jour il devait perdre Madailéin, sa Madailéin, son coeur s'arrêterait en même temps que le sien.

¾   Calmes-toi Chung, dit Mori.

Mori l'examina de nouveau. Une fois son auscultation terminée, il s'approcha de Chung.

¾   Qu'est ce qu'elle a? demanda Chung.
¾   On dirait qu'elle souffre de l'intérieur et c'est justement ça qui lui a donné cet état comateux.
¾   Et qu'est ce qu'on peut faire? dit Sami.
¾   Rien pour le moment, j'ai fait tomber sa fièvre. Mais cet état est souvent déclenché par une suite d'événement perturbant. Mais si elle ne se réveille pas d'ici demain, il faudra la conduire à l'hôpital, car elle sera vite déshydratée. dit Mori en sortant de la chambre.

Il fit ce qu'elle lui reprochait souvent de ne jamais faire. Combien de fois lui disait-elle, qu'il ne devait jamais oublier qui il était, d'où il venait. Il se mit à lui parler dans sa langue natale.

Il aurait détruit l'univers entier pour qu'elle vive.

¾   Mori! dit Sami. Tu entends ce que j'entends ou je perds la tête.

Mori et Sami se rapprochèrent doucement de la chambre, ils le dévisagèrent un moment. Chung avait pris une expression figée et impénétrable, cette expression que ses amis connaissaient que trop bien.

Mori fit signe à Sami et s'éloignèrent de la chambre.

¾   Viens, on va le laisser seul. dit Mori.

Ils se servirent une bière et sortirent.

¾   Si ça lui prenait ça, c'est un plus, dit Sami. Au fait, Madailéin parle chinois?
¾   Je sais pas, dit Mori en se raclant la gorge.
¾   Je voulais te parler de quelque chose, mais n'en parle pas à Chung. dit Sami.
¾   Quoi, dit Mori.
¾   Tu sais, juste avant que Madailéin perdre conscience, elle avait les yeux révulsés, et elle a prononcé le nom, le vrai nom de Chung. Mao... Et elle a marmonné un truc du genre, tu étais sensé la protéger, tu n'as pas tenu ta promesse. Chung m'a dit un truc étrange, que Madailéin était possédée par l'esprit de Sato? dit Sami en haussant les épaules.

Mori regarda dans le vide pendant un instant. Il leva les yeux vers Sami. Il soupira et mis ses mains dans les poches de son pantalon.

¾   Sami, Madailéin et Sato n'avaient pas une relation banale. Une force étrange émanait d'eux. Et quelques minutes avant que Sato meurt, il avait fait promettre à Chung de la protéger, de prendre soin d'elle.
¾   Et alors? C'est quoi le rapport avec les yeux révulsés? demanda Sami.
¾   C'est trop compliqué à expliquer... c'est d'une spiritualité hors du commun. Sauf les personnes ayant une force spirituelle et un esprit très ouvert peuvent comprendre. Mais Chung et Madailéin, leur relation s'est révélée plus forte qu'avec Sato et hautement supérieure spirituellement. Madailéin et Chung ne font qu'un. Deux corps, un seul coeur, une seule âme. Sato ne fut que l'intermédiaire si tu veux.
¾   Le plus chiant dans tout ça, vous avez tous pris la même dose et moi, je n'en ai pas eu, vous partagez plus avec votre ami, dit Sami en souriant.
¾   Sami, tu as toujours été un idiot. Tu n'as rien compris de ce que j'ai dit. Fais fonctionner ton cerveau autant que ta queue, rends-nous ce service. dit Mori en le foudroyant du regard.

Mori laissa Sami et retourna à l'intérieur. Sami le suivit quelques minutes plus tard.

¾   Mori, tu n'es pas obligé d'être aussi injuste envers moi, j'ai de la difficulté avec toutes ces histoires-là! dit Sami.
¾   À New York, en 1850, des pompiers ont été appelés sur un incendie. Ils ont trouvé un tableau. Et c'est Mairenn O'Mahony et Tan Mao Shan, qui avait demandé à un artiste peintre de faire leur portrait quelques jours après leur mariage. Ils sont morts dans des conditions assez étranges, passons. Ce musée a été ravagé par les flammes à trois reprises. À chaque fois, une seule oeuvre est toujours restée intacte.
¾   Attends, je sais... Le fameux tableau, dit Sami en riant.

 Mori le gifla avec violence avant de répondre.

¾   Oui, le tableau. dit Mori.
¾   Hey! Pourquoi tu m'as frappé. demanda Sami en frottant sa joue.
¾   Tu parles trop et tu ne réfléchis pas assez. dit Mori.

****

Madailéin s'approcha d'une lumière. Elle le vit qui s'approcha d'elle.

¾   Je t'aime! dit-elle.

Il la regarde, la prend dans ses bras.

¾   Moi aussi.

Et elle reste dans ses bras. Il lui caresse les cheveux, l'embrasse sur le front en lui disant des mots agréables, gentils. Ils ont tant de choses à se dire… Mais il posa un doigt sur les lèvres de Madailéin, il l'enlace tendrement et l'embrasse.

¾   Tu dois retourner auprès de lui maintenant, dit-il.
¾   Sato! dit Madailéin.

Elle essaya d'ajouter autre chose, elle ouvrit la bouche, mais pas un mot n'en sortit. Elle souriait. Il semblait qu'à ses yeux, il n'y avait qu'elle. Il était comme en admiration. Elle ne voulait pas partir. Elle ne voulait pas que ces retrouvailles inespérées finissent aussi rapidement.

- Madailéin, sois raisonnable, retourne auprès de lui, dit Sato.

Elle avait mal, son coeur lui faisait mal.

¾   Promets-moi que tu ne me laisseras plus vivre loin de toi!
¾   Je préfère te savoir loin et épanouie que te voir te faner avec moi! dit Sato. Tu dois comprendre que je ne suis qu'un bois mort qui part au fil de l'eau. Ne crains-tu pas que ton amour pour lui soit affaibli par ma charge? ajouta Sato.
¾   C'est en toi que je puise ma force pour aller plus loin. dit Madailéin.
¾   Si tu continues à t'accrocher à moi, tu te briseras contre les rochers sur lesquels tu t'aiguises sans cesse!
¾   Sato?
¾   Ne crains rien, Madailéin. Je serai toujours avec toi. Mais tu dois retourner auprès de l'homme qui t'aime. Il n'a pas tenu sa promesse, mais ce n'est pas par manque d'amour. Il t'aime et ce qui me fait mal, c’est qu’il t'aime plus que je t'ai aimé. Il est toi, et tu es lui. Vous n'êtes qu'un seul cœur qui bat.
¾   Je t'aime Sato, reprit-elle les yeux rivés dans les siens. Serre-moi à nouveau dans tes bras, implora-t-elle.
¾   Madailéin! Souviens-toi de moi, de nous. Mais tu dois retourner auprès de lui.
¾   Dis-moi que tu m'aimes.
¾   Je me suis jamais habitué à l'idée de t'avoir perdue. dit Sato. N'oublie pas le pacte, Madailéin.
¾   Quel pacte? demanda Madailéin. Nous avons fait un pacte?
¾   Non, pas toi et moi... Mao et toi. dit Sato.
¾   Qui est Mao? dit Madailéin.
¾   Souviens-toi, Mairenn.
¾   Qui est Mairenn?
¾   Souviens-toi!
¾   J’ai peur!
¾   Qu'est-ce qui t'effraie, dis-moi?
¾   Que tu n'acceptes plus de marcher à mes côtés.
¾   Je serai toujours à tes côtés, je ne te laisserai jamais. Je serai toujours là, en toi, Madailéin... en toi.

Il s'approcha d'elle, lui donna un dernier baiser. Il toucha son front et lui dit :

¾   Retournes auprès de lui, maintenant. Il souffre, il pleure ton absence.

Soudain, elle se sentit flotter. Tout devint flou. Elle entendit une voix, mais elle ne comprenait pas. Mais les mots devenaient de plus en plus audibles, et elle se surprit à les saisir. Mais comment pouvait-elle saisir ces mots, d'où venaient-ils.

****

¾   Je suis désolé, j'aurais dû rester… j'aurais dû te sauver. dit Chung comme s'il se torturait lui-même.

****

¾   Chung, songea-t-elle.

Elle voulait ouvrir sa bouche et lui demander, lui dire de ne plus se meurtrir, lui dire que c'était le ciel et qu'il devait être heureux, mais c'était comme si elle était attachée. Elle ne pouvait pas ouvrir sa bouche, elle ne pouvait pas parler, elle ne pouvait rien faire sauf rester là et écouter sa respiration et ses propres battements de cœur.

****

¾   Je ne sais pas si tu peux m'entendre, Madailéin. S'il te plait, ne m'abandonne pas. Je regrette de ne pas être resté avec toi. Tu vas te réveiller et tu pourras, grâce à ta volonté et à la mienne, te vas te réveiller.

Chung déposa un baiser sur les lèvres de Madailéin. Il mit sa tête contre sa poitrine. Soudain, il sentit que son rythme cardiaque avait augmenté. Pour en être certain, il prit son poignet et tâta son pouls.

Les yeux de Madailéin s'ouvrirent, elle vit Chung, qui tenait son poignet dans ses mains. 

¾   Chung, dit Madailéin. Sa voix était basse, faible.
¾   Madailéin! J'aurais dû te protéger.
¾   Moi aussi, je t'aime Chung!

Chung releva la tête et il l'embrassa. Il tenait sa main, il en pleura.

¾   Tu me manquais tellement. Tu m'as offert une si belle vie, je ne voulais pas que ça finisse comme ça. Cette histoire, notre histoire. J'aurais aimé être dans le coma avec toi. Je m'en veux tellement.
¾   Chung, tu étais venu avec moi, je sais déjà ce que tu aurais fait, dit-elle en souriant.

Il pleurait sans se retenir.

"Chung peut pleurer?" se dit-elle.

Chung prit Madailéin dans ses bras et se serra autour d'elle, plus fort. Prêt à lui briser les côtes.

¾   J'ai tout entendu ce que tu as dit lorsque j'étais inconsciente. Tu es resté près de moi et tu ne m'as jamais quitté! Mais j'ai entendu quelqu'un parler chinois, je ne sais pas, je devais être en plein délire. À part... elle se tut.

Madailéin s'approcha de son visage et elle l'embrassa en y mettant tous les sentiments qu'elle éprouvait pour lui.

Mori entra dans la chambre.

¾   Madailéin! Tu es réveillée? dit Mori.
¾   Oui, j'ai été inconsciente pendant longtemps? demanda Madailéin.
¾   5 heures. dit Sami. Et à voir la gueule de Chung, on dirait que ça fait des mois.

Mori se tourna vers Sami en lui lançant un regard meurtrier.

¾   C'est fatigant tous ces regards sur moi, je n'arrive même plus à parler! dit Sami en soupirant.
¾   Tu es juste un peu simplet, dit Madailéin en souriant.

Mori se dirigea vers Madailéin. Il regarda ses yeux et tâta son pouls.

¾   Tu vas bien, dit-il.
¾   Oui, répondit Madailéin.
¾   Je commençais à craindre que tu ne te réveilles pas!

Il se rapprocha de son oreille.

¾   Tu as fait un beau voyage, dit Mori.
¾   Oui, il m'a dit que Chung m'aimait! murmura-t-elle. Il m'a dit de me souvenir du pacte. De quoi parlait-il?
¾   Repose-toi Madailéin, dit Mori, en essayant de changer de sujet.

Elle tenta de se lever.

¾   Madailéin, tu ne dois pas te lever tout de suite. dit Mori.
¾   Où est Chung? demanda-t-elle.
¾   Dans le salon avec Sami, je voulais te parler pour vérifier que tout allait bien.



À suivre…



Karole McDowell 2011 - (c) La reproduction est interdite sans l'autorisation de l'auteure.

Amour éternel - L'amour authentique - Chapitre XXVI (corrigé)


L'amour authentique

XXVI


Très tôt le matin, Madailéin regarda par la fenêtre, il faisait un temps magnifique. Le soleil rayonnait de tout son éclat. Madailéin s'habilla et descendit lorsque Chung lui dit qu'il devait quitter. Elle arriva près de lui en lui donnant un léger baiser. Il partit en lui faisant son éternel clin d'oeil.

Elle ne sait pas si ça venait d'elle, mais il avait une manière de faire un clin d'oeil comme personne. C'est comme s'il pouvait parler. C'était peut-être le sourire qui l'accompagnait qui lui donnait cette impression.

Elle se rendit à la fenêtre pour le regarder partir. Il marcha jusqu'à sa voiture. Bon Dieu qu'elle aimait le voir marcher. Il avait la jambe droite légèrement arquée. C'est quand même étrange que cet amour ne diminue pas. Elle avait toujours l'impression de le rencontrer pour la première fois.

Elle se rendit à la cuisine et se prit un jus de canneberge. Elle entendit la porte de la maison s'ouvrir. Chung avait peut-être oublié quelque chose. Elle se rendit vers la porte d'entrée. Ce qu'elle vit n'était pas Chung.

Un homme, assez grand et large d’épaule, les cheveux blonds coupés court, la regarde dans le creux des yeux.

¾   Qu'est-ce que vous voulez? demanda Madailéin.
¾   Ton enculé de mec de merde a tué mon frère! cria l'homme.

Il l'agrippa par le bras et la renversa sur le sol. Il lui assena des coups au visage et dans le ventre en essayant de lui enlever ses vêtements.

¾   Je vais te faire ce que mon frère n'a pas pu terminer. Salope de merde.

Elle tente de se libérer, mais elle n'est pas assez forte. Lorsqu'il voyait qu'elle criait trop, il mit la main sur sa bouche pour qu'elle cesse de crier.

Le visage de l'homme était rempli de haine. Il sortit un couteau et l'approcha de son visage. Madailéin fixa le couteau qui se rapprocha de ses yeux.

¾   Tu as transpercé le genou de mon frère, je vais te laisser un petit souvenir qui va te plaire, dit l'homme.

Il la plaqua contre le mur.

Ses yeux se portent alors sur son agresseur, le sourire aux lèvres.

Il se colle contre elle, la maintenant toujours contre le mur. Ses yeux, son ton, son attitude, sa force. Elle tente simplement de s'extirper, de se débattre, elle s'acharne à vouloir se défaire de son emprise.

¾   J'aime que tu me résistes! dit l'homme.

Il se colle contre elle de plus en plus.

¾   Ton regard me fait de l'effet. Tu vas aimer ça te faire sauter par un homme, un vrai! On va voir si tu aimes ça. Sale pute!

Ses mains se font maintenant baladeuses, atterrissent sur ses fesses. Une fois de plus, elle se débat, essaie de mordre sa paume plaquée contre sa bouche, elle bouge dans tous les sens et tente de frapper comme elle peut le corps qui la maintient.

¾   Continue j'adore ça!

Son visage s'approche du sien, il attrape son menton et plaqua ses lèvres contre les siennes.

Incapable de bouger, elle fait la seule chose qui lui passe par la tête. Elle ouvrit sa bouche, et ses dents se referment avec force sur ses lèvres. Il se recule en hurlant. Il lui donne un coup de poing, fort, violent, et marqua sa joue. Sa tête tourne, les sons se font lointains, elle est sonnée.

¾   Sale pute de merde! cria l'homme.

Il frappe encore, plus fort et agrippe ses vêtements. Il la plaqua encore une fois contre le mur avec violence.

¾   Laisse-toi faire! cria l'homme.

Elle tourne la tête sur le côté droit. Elle entrevoit le poignard de son grand-père, le manche était décoré comme un anneau de Claddagh, un coeur tenu par deux mains, qui est surmonté d’une couronne. Les mains sont le symbole de la foi, tandis que la couronne symbolise l’honneur. Le cœur signifie l’amour.

Elle essaie de l'atteindre discrètement avec ses doigts.

Madailéin cessa de respirer quelques secondes. Elle le poignarda en plein ventre.

L'homme recula et se figea, sentant la douleur remonter le long de son corps avec une sensation des plus désastreuses. Il s’effondra à genoux, tremblant de tous ses membres.

Elle dégoulinait de sang et de sueur glacée. Il se toucha le ventre, et vit son sang sur sa main.

Madailéin sentit une chaleur envahir son corps tout entier. Un frisson parcourut sa colonne vertébrale. Ses membres se raidirent.

¾   Sato... murmura Madailéin. Sato est revenu... dit-elle dans un murmure à peine audible.

L'homme se figea davantage, en voyant Madailéin le visage crispé et les yeux révulsés.

Il était terrorisé par cet être qui ne semblait même plus humain, non, elle ne pouvait pas être humaine.

¾   Pitié… bafouilla-t-il.

Madailéin se mit à rire, un rire sadique, diabolique, glacial.

¾   Tu as osé poser tes mains sur moi! cria Madailéin. Tu ne sortiras jamais d'ici! hurla Madailéin à présent. Tu as osé souiller le corps que je n'offre qu'à... lui.

Il la regarda, terrorisé.

Elle respirait en émettant un râle, telle une asthmatique. Elle courut vers lui, leva son couteau et s’acharna sur le corps de l'homme.

Soudain, ce fut le vide, un poids en moins… Elle le voit couché sur le plancher du salon, gémissant.

Elle s'éloigne quelque peu, appuyée contre le mur, trop choquée pour réagir, trop choquée pour se ressaisir.

L'homme se releva avec peine. Il avait reçu 7 coups de couteau. Elle l'avait poignardé assez pour lui faire mal, mais dans des endroits qui le laisseraient en vie, mais il souffrirait énormément.

L'homme se dirigea vers la sortie. Elle le suivait des yeux, ne perdant pas de vue ses faits et gestes. Il la regarda, il était effrayé. Elle avait la tête baissée et elle le regardait le poignard dans la main droite, ses vêtements maculés de sang, à chaque respiration, sa cage thoracique se soulevait et s'abaissait. L'homme réussit à sortir de la maison, il marcha en chancelant. Il monta dans sa voiture avec difficulté. Il tenta de démarrer sa voiture. Elle démarra au deuxième essaie.

Madailéin ne bougeait pas. Elle restait au milieu du salon.

Quand Chung et Sami entrèrent 15 minutes plus tard. Il découvrit avec effroi le salon saccagé, Madailéin au milieu, ses vêtements plein de sang. Il voulut s'approcher d'elle.

¾   Ne t'approche pas de moi! cria Madailéin.
¾   Qu'est-ce qui s'est passé? dit Chung, en tentant de s'approcher d'elle une autre fois.
¾   Ne t'approche pas de moi! hurla Madailéin.
¾   Madailéin, c'est moi, c'est Chung. dit-il en la regardant.
¾   C'est à ça que ça ressemble une irlandaise en colère? murmura Sami.
¾   Sami, ce n'est pas le moment de plaisanter! hurla Chung. Madailéin, dis-moi ce qui s'est passé! cria-t-il.
¾   Le frère de celui que tu as tué la semaine dernière a osé poser ses mains sur moi! cria Madailéin.

Les mâchoires de Chung se crispent et ses dents se serrent. Cette fois tout va trop loin. Comment peut-on oser faire une telle chose? Il fulmine, il s'enrage, se laissa envahir par la haine.

¾   Chung, murmura Sami. Tu as vu ses yeux?
¾   Oui, je l'ai déjà vu comme ça. dit Chung.
¾   Mao! cria Madailéin.

Sami sursauta en entendant ce nom.

¾   D’où elle sort ton vrai nom? demanda Sami.
¾   Mao! cria Madailéin à nouveau. Tu étais sensé la protéger. Tu as manqué à ta promesse. hurla Madailéin.

Elle chancela, ses muscles se relâchèrent et elle perdit conscience.

Chung courut vers Madailéin. Il la prit dans ses bras et la déposa sur le canapé.

¾   Bébé! murmura Chung dans l'oreille de Madailéin. Bébé, réponds-moi.
¾   Elle m'a fait peur et pourtant j'en ai vu d'autres! dit Sami.
¾   Je ne crois pas que nous avions Madailéin devant nous! La seule personne à connaître mon vrai nom à part toi et Mori, c'était Sato! dit Chung en se relevant.
¾   Attends un peu là! Tu dis que Madailéin est... Holà! On fait quoi là, on tourne un épisode de Phénomènes inexpliqués? Tu dois lui avoir dit et tu ne t'en rappelles pas, dit Sami.
¾   Non, je ne lui ai jamais révélé mon vrai nom. dit Chung.
¾   Et pourquoi? dit Sami.
¾   Parce que je l'aime trop pour ça! Quand elle me parlait de ses ancêtres Mellan O'Mahony et Marban O'Mahony.
¾   Attends oui, les deux irlandais qui avaient tué 50 britanniques en une seule nuit? Ça date de loin, ça. Madailéin est du clan O'Mahony?
¾   Oui.
¾   Mais tu n'avais pas un ancêtre qui était marié àune O'Mahony dans les années 1800? On te taquinait en te traitant de tête verte!
¾   Oui!
¾   Oh merde! Vous avez les mêmes ancêtres, elle et toi?
¾   Oui.
¾   Vous avez une relation incestueuse, alors! dit Sami en passant ses doigts sur ses lèvres.
¾   Tu es stupide, Sami. répliqua Chung.
¾   Quoi qu'il en soit, ça remonte à tellement loin, vous n'avez plus aucune relation génétique. Regardes-la!
¾   Quoi? demanda Chung.
¾   Elle ne ressemble pas à une asiatique! Regarde ses cheveux roux, sa peau claire, ses yeux verts! dit Sami, en se pinçant le nez.
¾   Tu fais quoi là? demanda Chung.
¾   Non, non! Je la décrivais, pour te faire comprendre que (...)
¾   Que tu salives, en la regardant, Chung dit, en se tournant vers Sami.
¾   Calmes-toi! Tu tires toujours des conclusions trop hâtives. C'est juste pour te faire comprendre que c'est la seule irlandaise dans ta famille, et ça remonte à 160 ans! Et pourquoi ne pas rendre la situation plus troublante! Allez, vous êtes ce couple réincarné! dit Sami en riant.
¾   Ne te moque pas, Sami.
¾   Quel était leur nom? Sami a demandé, en faisant semblant d'être intéressé.
¾   Mairenn O'Mahony et Tan Mao Shan.



À suivre…



Karole McDowell 2011 - (c) La reproduction est interdite sans l'autorisation de l'auteure.