mercredi, avril 06, 2011

L'amour éternel... L'amour autenthique... Chapitre XIII (corrigé)


L'amour authentique

XIII


¾   Madailéin! elle la serra dans ses bras. Madailéin, où étais-tu bon sens? J’étais morte d’inquiétude!

Devant son manque de réflexe, sa mère a relâché son étreinte et l’a regardée dans les yeux.

¾   Madailéin! Que se passe-t-il? Tu ne me dis rien, pourquoi? Viens, je vais te conduire à ta chambre.

Elle l'aida à monter les marches une à une, lentement, en la tenant par le bras. Puis elles entrèrent dans la chambre. Elle l’a couchée et bordée.

¾   Repose-toi, tu me raconteras tout à l’heure.

Et elle l’a laissée seule. Le problème, c’est que, elle n’allait rien lui raconter, rien du tout. Elle s’endormit et se réveilla environ deux heures plus tard. Le sommeil n’avait fait que la rendre encore plus passive. Sa folie augmentait un petit peu à chaque instant. Elle est descendue de son lit pour s’asseoir par terre, les genoux relevés sous le menton, entourés de ses bras et commença à se balancer.

Elle entendit sa mère monter les marches qui menaient jusqu’à sa chambre. Elle ne la regarda même pas lorsqu’elle lui parla.

¾   Alors Madailéin, qu’est-ce qui s’est passé?
¾   Rien du tout. Il ne s’est rien passé. Il ne s’est rien passé. Il ne s’est rien passé...

Elle répéta sans cesse cette phrase tout en continuant à se balancer.

¾   On sonne à la porte, on sonne à la porte, on sonne à la porte...

Elle voyait sa mère désemparée, sur le point de pleurer, mais elle ne pouvait rien faire pour la réconforter. Elle n’en avait pas envie. Elle préférait rester dans son monde, indifférente à celui des autres. De loin, elle avait entendu la sonnette, elle continua son refrain.

¾   On sonne à la porte, on sonne à la porte, on sonne à la porte.

Lentement, sa mère s’est relevée, ne sachant si elle pouvait la laisser seule ou pas, et décida de descendre pour voir qui était là. Elle entendit vaguement.

¾   Bonjour Stuart. Tu viens voir Madailéin? Elle ne se sent pas très bien.

Il était accompagné de Mori. Sa mère ne le connaissant pas, et elle se demandait pourquoi il était là.

¾   Je vous présente Mori, dit Stuart.
¾   Elle est en train de devenir folle. Qu'est-ce qui s'est passé? demanda-t-elle.
¾   Laissez-nous entrer, s’il vous plaît!
¾   Non! Il est hors de question que vous entriez, sans que je sache ce qui se passe, et pourquoi ma fille est dans cet état. C’est ma fille et je vais appeler un médecin. J'espère qu'il ne lui a rien fait, ou qu'il ne lui a pas fait prendre quelque chose, contre son gré. dit-elle.
¾   Excusez-moi. dit Mori en la bousculant pour entrer. Je sais ce qui se passe, laissez-moi passer et vous n’avez pas le choix.

Il courut jusque dans la chambre de Madailéin et s’est précipité vers elle. Elle a entendu sa mère crier.

¾   Non mais, vous vous prenez pour qui? Revenez ici!

Elle les suivit immédiatement. Quand Mori s’est approché de Madailéin, elle chantait toujours le même refrain.

¾   On sonne à la porte, on sonne à la porte.
¾   Madailéin?! dit Mori.
¾   On sonne à la porte, on sonne à la porte, on sonne à la porte.
¾   Holà, elle est dans un sale état! dit Stuart. Qu'est-ce que ton bâtard lui a fait?
¾   Tu fermes ta putain de gueule, ce n'est pas le moment.
¾   On sonne à la porte, on sonne à la porte, on sonne à la porte.

Mori lui mit une gifle.

¾   Madailéin, regarde-moi!

Sa mère s’est jetée sur lui, pour lui retenir la main en criant.

¾   Mais de quel droit? cria-t-elle.

Sa mère s’est arrêtée, car elle avait réagi à la gifle de Mori. Elle leva les yeux vers lui.

¾   Mori est là, Mori est là, Mori est là...
¾   C’est bon, elle réagit encore.

Et soudain, elle se réveilla, et retrouva ses esprits. Le regard agare.

¾   Chung! Où suis-je?  Chung! Où est Chung?

Madailéin regarda la boîte que l'homme cagoulé lui avait donnée et qu’elle avait amené, bien qu’elle ne s’en souvienne absolument pas.

¾   Madame, s’il vous plaît, laissez-nous. dit Mori.
¾   Mais je...
¾   Je vous en prie. Stuart, tu dois sortir toi aussi.
¾   Quoi? cria Stuart.
¾   Non! Il n’est pas question que je sorte d’ici, je veux savoir ce qui est arrivé à ma fille! Elle revient après trois jours dans un état pas possible, vous venez chez moi, je ne vous connais pas. J’exige de comprendre!

Mori se leva et se dirigea vers la mère de Madailéin. Il se plaça devant elle en la fixant.

¾   Je vous expliquerai, mais plus tard. Madailéin et moi devons parler de choses très importantes. Laissez-nous, s’il vous plaît!
¾   Je suis sa mère! cria-t-elle au bord de l’hystérie. Je veux savoir ce qui s’est passé! Je ne partirai pas tant que je ne le saurai pas.

Elle s’est effondrée sur le sol en larmes.

¾   Je veux savoir ce qui est arrivé à ma fille.

Elle était complètement anéantie.

¾   Et pourquoi je ne peux pas rester? dit Stuart.
¾   Je crois que tu es la dernière personne avec qui elle aimerait se retrouver. dit Mori.
¾   Tu sais quoi à propos de nous? Tu ne la connais même pas. Avoir su, je ne t'aurais jamais amener ici.
¾   Je l'aurais su d'une manière ou d'une autre. Alors, tu sors d'ici maintenant. dit Mori froidement.

Stuart et la mère de Madailéin sortirent et les laissèrent seuls.

¾   Mori, comment sais-tu?
¾   Je sais tout ce que tu as subi. Je sais ce qui est arrivé à Chung. 
¾   C’est bon pour les sous-entendus! Que veux-tu que je te dise?
¾   Où étiez-vous? demanda Mori.
¾   Je ne sais pas, j'essaie de me rappeler, mais ça ressemblait à un ancien entrepôt, mais je peux me tromper. Nous étions dans des cellules vitrées. Ils ont tué le frère de Sato! Ruan!
¾   Ruan? Que faisait-il là?
¾   Je ne sais pas, mais s'il n'avait pas été là, je serais morte. Ils ont massacré Chung avant de lui tirer une balle dans la tête. Je suis damnée.
¾   Non. Tu as pu entendre un nom ou un surnom?
¾   Non, la plupart du temps, il parlait chinois et je ne le comprends pas assez pour savoir ce qu'ils disaient. Mais aucun nom n'a été prononcé.

Il la prit dans ses bras.

¾   Quoi qu’il m’arrive, je serais toujours avec toi. Bon, repose-toi. Ne dis rien à personne. Je vais essayer d'en savoir plus.

Il sortit de sa chambre.

Elle l’entendit parler à sa mère qui avait visiblement repris ses esprits.

¾   Qu’est-il arrivé? demanda la mère de Madailéin, lorsqu'elle a vu Mori descendre l'escalier.
¾   Je ne peux rien vous dire pour l’instant. Je sais que vous savez à propos de son père. Des gens l’ont capturée avec Chung. Elle l’a vu se faire tuer. C’est ça qui l’a troublée à ce point et qui l’a mis dans ces conditions. Elle n’avait plus aucun repère. Ne lui posez pas de questions. Ne dites rien. Promettez-moi de respecter ça.
¾   Pourquoi vous parlez de son père!
¾   Je sais que vous savez! dit-il. Alors ne faites pas comme si vous n’étiez pas au courant.
¾   Ah Seigneur! Je ne sais pas si je peux y arriver. C’est toujours ma petite fille. La voir comme ça… Elle vient à peine de sortir du deuil de Sato, et là... Je voudrais faire quelque chose. Mais comment et quoi?
¾   Je vous l’ai dit, ne faites rien.
¾   Je ne sais pas… je… d’accord.
¾   Je vous remercie. Je n’ai pas fini de m’occuper d’elle. Je repasserai en fin de journée.
¾   Et moi, dit Stuart. Je peux la voir?
¾   Oui, mais ne lui pose pas de questions. Moins vous en saurez, plus vos chances de rester en vie seront grandes, dit-il avant de franchir la porte.

Stuart se rendit dans la chambre de Madailéin. Il ouvrit la porte.

¾   Oh! Madailéin. Je t’aime tant, tu sais.

Il l’attira à lui et déposa un baiser sur ses lèvres.

¾   Ne fais pas ça, surtout pas en ce moment, ce n’est pas toi que j'aime.
¾   Tu as toujours fait preuve de diplomatie. Je suis désolé.
¾   J'aimerais que tu me laisses seule, s'il te plaît. dit Madailéin.

Il ouvrit la porte et sortit en lui jeta un regard triste. Elle entrevit sa mère sur le seuil de sa porte. Elle avait les larmes aux yeux.

¾   Tu sais Maman, Chung était un homme bien.

Et elle s'endormit.

Elle fit un rêve... Chung se dirigeait vers elle, mais son visage était flou. Elle l'entendit chanter.



¾   ...Seul au milieu d'une pièce vide. Je ne pouvais pas te toucher, seulement te regarder, j'ai écrit un mot. Il était pour toi. Je me suis dit peut-être, tu le liras. Lis ces mots : Tu ne devais jamais rentrer sans moi. Un jour tu m'entendras chanter : I'll live, I'll stay. I'll be back another day... I'm next to you, I'm still in your life, I'll be back another day.






À suivre…




Karole McDowell 2011 - (c) La reproduction est interdite sans l'autorisation de l'auteure.

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