Comme elle le voyait sans cesse, elle avait pris l’habitude de sa voix, de ses gestes, de toute l’allure de sa personne, comme on prend l'habitude de ceux près de qui on vit continuellement.
Il lui disait des choses charmantes en lui pressant les mains et les baisant. Elle sentait la chaleur de sa peau et le souffle de son haleine.
Peu à peu il l'enlaçait de ses bras, lui baisait les joues sans qu’elle fît rien pour lui échapper, et effleurant ses lèvres sans lui déposer un baiser. Ce fut une seconde d’un bonheur suraigu et surhumain, magique, sincère. Elle l'aimait, elle ne le voulait pas, mais c'est ainsi. Il le sait, elle le sait, ils le savaient. Il avait retrouvé son épouse perdue d'une autre époque, son épouse oubliée, calomniée par tous.
Elle lui dit, tout, jusqu’à la peur qu’elle avait. Ils passaient ensemble de longues heures d’amour exalté, où les âmes seules s'étreignaient. Et ils se séparaient ensuite énervés, défaillants, enfiévrés. Leurs lèvres parfois se frôlaient; et, ils savouraient cette caresse passionnée, mais chaste.
Il devinait les luttes de son cœur. Leurs bouches à tout instant se cherchaient, et se repoussaient pour se retrouver aussitôt.
En lui touchant la main, il sentit. C’est bien elle, se dit-il. Il se mit à causer à mi-voix, tendre et galant, berçant cette âme qui jadis, il avait aimé de tout son cœur. Elle l’écoutait sans répondre. Elle ne voyait que lui et quand son oreille tressaillait à ces trois mots : « Je t’aime », en baisant sa main.
C’était lui qui serrait sa poitrine contre son cœur, c’était lui qui jetait sur ses lèvres ces caresses victorieuses. C’était lui, qu’elle étreignait, qu’elle enlaçait, qu’elle appelait, le souffle de son cœur.
C’était lui, son tendre époux qu’elle avait tant aimé. C’était lui, qu’elle aime aujourd’hui tout comme, il l’a aimé… d’un amour profond. Les sensations qu’ils ressentaient sans même pratiquer l’acte sexuel, en disait long sur leur amour véritable, un amour cosmique universel.
Karole McDowell 2011 - (c) Toute reproduction est interdite sans l'autorisation de l'auteure.
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