samedi, avril 02, 2011

Amour éternel - L'amour authentique - Chapitre XLIV


 Voici le tout dernier chapitre de :

L'amour authentique

XLIV

Chung commence à fabuler, il reste assis dans le noir et demeure immobile devant la chambre où lui et sa femme dormaient.

Mori n'arrive plus à parler avec lui, il est trop déconnecté de la réalité. Il ne suit même pas la conversation. Il répond n'importe quoi ou il ne répond pas du tout. Il reste immobile devant lui, son regard est vide et sans émotion.

Saraid et Mori célébrèrent leur mariage, le 17 septembre 2010. Elle invita ses parents, ses frères et soeurs, la mère de Madailéin, les parents de Chung et ainsi que les amis de Mori. Sami et Saki ont également été invités, ainsi que plusieurs autres. Saraid exposa un portrait de Madailéin dans le salon pour qu'elle y soit aussi, peut-être pas de corps, mais de mémoire.

Après la cérémonie, ils se rendirent tous chez Mori. Lorsque les gens virent le portrait de Madailéin, certaines personnes trouvèrent que ce ne fut ni le lieu, ni le moment pour exposer son portrait. La mère de Madailéin était honorée de l'intention qu'elle a eu à son égard. Bien qu'elle ait du chagrin, elle savait que son geste n'était pas déplacé.

Chung n'arrêtait de contempler le portrait de sa femme. Il aurait aimé qu'elle soit à ses côtés. Sami qui était adossé contre le mur du salon, l'observait sans bouger. Il mit ses mains dans ses poches et alla le rejoindre.

- Bonjour Chung!
- Bonjour Sami, on te voit très peu, ces temps-ci!
- Je suis occupé. Chung, je voudrais te parler, en privé.
- Pourquoi?
- J'aimerais te parler. Bien, je voulais te dire que...

Sami voyait que Chung n'avait pas envie de parler. Même si ce qu'il voulait lui dire, aurait été une libération pour lui.

- Je te parlerai une autre fois. ajouta-t-il.
- C'est parfait. Dit Chung sans le regarder.

Saraid se leva et frappa sa cuillère sur sa coupe pour attirer l'attention des invités.

- Je lève mon verre à ma meilleure amie qui doit rire de moi là-haut! Puisque je me donne un mal fou à faire un discours! Elle m'a toujours dit que je n'avais rien d'une discoureuse!

Elle avait les larmes aux yeux et cela lui demandait beaucoup d'efforts pour ne pas pleurer. Tous les invités levèrent leurs verres.

- J'apprécierais que nous portions un toast à mon amie Madailéin. Je souhaiterais également que nous puissions nous recueillir quelques instants pour souligner sa mémoire. dit Saraid avec la voix tremblante. Elle a toujours eu que de bons conseils à mon égard, et elle n'a jamais jugé mes décisions, même si parfois, elles allaient à l'encontre de ses convictions. Je te remercie Madailéin de m'avoir toujours soutenu. des larmes coulaient sur ses joues.

Il y avait beaucoup d'émotion, mais une très belle émotion. Elle se rassit et son mari la prit par les épaules en l'embrassant pour lui démontrer sa fierté et aussi souligner son courage.

Chung aurait aimé savoir ce que Sami voulait lui dire de si important. Il n'avait jamais exigé une discussion en privé. Il aurait voulu lui demander, mais il était parti aussitôt qu'il avait refusé de l'écouter.

Sa femme ne devait pas être fière de lui, pensait Chung. Elle l'a toujours vu comme un homme coriace.  Il aurait aimé être là pour empêcher que tout cela arrive ou même être dans la voiture à sa place. Il sait qu'elle n'aurait pas supporté de vivre sans lui.

****

Les âmes jumelles sont très mal très connues. On les prend souvent pour des fous, tellement c'est extraordinaire. Pourtant les irlandais y croient.

L'histoire de Chung et Madailéin a commencé au Moyen-âge car à cette époque les âmes jumelles étaient plus courantes que de nos jours. Les couples mixtes à notre époque sont plus faciles, mais moins sûrs, les relations qui allaient contre la loi était sévèrement punies. Au Moyen-âge, on leur tranchait la tête, à notre époque, un simple regard de curiosité ou un regard d'incompréhension. En effet de nos jours, il y a encore des tensions et des jugements.

En effet, les âmes jumelles ne peuvent être séparées. Les âmes jumelles sont possessives et jalouses, bien que la plupart du temps, l'un des deux, ne l'admettent pas. Le lien entre les deux personnes s'accentue dès la première relation intime, à partir de ce moment, les âmes jumelles sont inséparables, et si elles sont séparées plus d'une semaine, les deux sombres dans une déprime.

Si l'un d'eux meurt, l'autre meurt. Si un des deux reste en vie, il sombrera dans la folie. Mais cela se termine par un suicide.

Chung a perdu son âme jumelle. Il a une envie de vengeance. Il ne peux pas vivre heureux sans elle. Il retournera en Chine pour tenter de se ressourcer. Mais il sait qu'elle est vivante, mais où est-elle, ça il ne le savait pas.

Chung se prépara pour se rendre à l'aéroport. Il mit la main sur la poignée et au même moment, son portable sonna et il répondit.

- Tu devrais savoir la vérité! dit une voix d'homme.
- Qui parle?! Qui êtes-vous?

Personne ne parlait à l'autre bout du fil.

- Va te faire foutre! cria Chung.

Il raccrocha en colère.

Il fit le tour de la maison une dernière fois. Il se rendit dans la cuisine. En prenant un verre dans l'armoire, un bout de papier plié en deux, glissa et tomba sur le comptoir. Il déplia le bout de papier. C'était le résultat positif d'un test de grossesse. Il jeta son verre sur le plancher.

"C'était la bonne nouvelle qu'elle voulait m'annoncer!" se dit Chung.

Il sortit de chez lui, lorsqu'il eut reprit ses esprit, il conduisit jusqu'au cimetière et alla voir sa femme. Il s'installa en face de la pierre tombale et il commença à lui parler.

- Bonjour, ma chérie. Si tu savais à quel point tu me manques. Tout ce que je fais, c'est de m'enfoncer. Saraid est mariée à présent. J'ignore pourquoi la vie m'a permis de vivre si heureux. Je me suis laissé aimer. Tu étais, et tu es mon souffle. Je ne sais pas, si tu es vraiment morte ou si c'est moi qui refuse que tu sois partie, mais s'il te plaît, fais-moi un signe, si tu veux me frapper parce que tu as mal, je serai là. Je ramperai à toi, je tomberais à tes pieds.

Chung passa la main droite dans les cheveux. Il resta immobile et il continua de lui parler.

- Chaque nuit, je pense à toi. Malgré la distance qui nous sépare, je suis près de toi peu importe où tu es. Je sais que tu m'attends quelque part. Quand tu es partie, tu as emporté mon cœur avec toi. J'ai touché le fond, je suis au bout du rouleau. Une fois de plus, ma vie s'en va à la dérive. Je suis en vie, mais loin de toi, je ne ressens plus rien. Mon cœur tombe en miette sans toi. Les gens ont raconté n'importe quelle baliverne sur nous, comme si t'aimer était un crime! Un crime contre qui? J'ai besoin de toi plus que jamais. Il suffirait que tu me serres fort, pour qu'on tienne bon à jamais. Ton amour est comme une ombre sur moi. Je ne sais que faire, je suis toujours dans le noir. Nous avons été un couple légendaire, car notre amour éternel a commencé, il y trois ans et rien ne pourra briser ça. Je t'aimerai toujours.

Un homme vêtu d'un manteau noir et d'un chapeau noir l'observait.

Chung avait préparé le minimum. Dans sa main, il tenait un passeport ainsi qu'une enveloppe. Dans le cimetière, régnait un profond silence que seul le chant des oiseaux, venait rompre.

L'homme vêtu de noir s'approcha de Chung sans faire de bruit, arrivé près de lui, il lui mit la main sur l'épaule. Chung se redressa comme s'il était prêt à affronter un ennemi.

- Bonjour Chung, je suis Meallán O'Mahony Jr, le cousin de Madailéin. Je sais ce que vous ressentez, j'ai perdu beaucoup de personnes que j'aimais.
- Que me voulez-vous? demanda Chung.
- Vous avez décidé de quitter le Canada? Vous retournez dans votre pays? demanda l'homme. Vous espérez y trouver un meilleur avenir, espérant retrouver le sourire qui illuminait son visage.

Chung le regardait. Cet homme semblait vraiment rayonner de gentillesse, âgé sans doute d'un peu plus de trente ans, bien habillé, il devait avoir de l'argent.

- Vous partirez seul, demanda l'homme.
- Non, j'ai un ami qui vient avec moi.
- Désolé, je dois quitter maintenant, je dois me rendre à l'aéroport pour acheter mon billet et prendre l'avion le plus tôt possible.

L'homme lui tendit une enveloppe.

- Prenez ceci, dit l'homme.

Chung ouvrit l'enveloppe. C'était un comble, il connaissait à peine cet homme et, il lui avait acheté son billet. Les irlandais sont-ils donc tous comme ça? se demandait-il. Mais il fut surpris de trouver un autre billet.

- Pourquoi deux billets, demanda Chung.
- La vie nous réserve parfois des surprises. Vous êtes venu en taxi?
- Oui! Quelles surprises?
- Allez venez, je vous conduis à l'aéroport.
- Merci, dit Chung.
- Y'a pas de quoi.

Le reste du trajet se passa dans le calme jusqu'à ce qu’ils arrivent à destination. Ils rentrèrent tous les deux à l’intérieur de l’aéroport. Une fois les bagages enregistrés, ils se dirigèrent vers la salle d’embarquement.

****

Madailéin suppliait Sami de la laisser sortir. De la voir ainsi l'attrista. Il ne pouvais pas la laisser, c'était pour sa sécurité qu'il faisait ça.

- Sami, laisse-moi sortir...Laisse-moi sortir... continua-t-elle de hurler. Chung va partir sans moi!
-Je te demande pardon Madailéin, mais nous devons attendre. lui dit-il doucement. Chung est avec Meallán, il ne le laissera pas partir sans toi.

Sami resta avec Madailéin dans la voiture. Elle avait fini par arrêter de crier, elle regardait l'extérieur et ne disait plus rien. Elle était comme figée.

Trois hommes du Clan O'Mahony arrivèrent peu de temps après.

- J'ai peur! Je ne veux pas le perdre. murmura Madailéin.
- Tout ce passera bien. lui murmura Sami.
- Sami a raison. Chung t'aime trop pour te perdre et il ne va rien lui arriver parce qu'il est possessif. Il sait que tu n'es pas morte, et il sait que s'il te laisse seul, les hommes se bousculeront pour prendre sa place. affirma un des hommes en souriant.

- Bon, il faut y aller maintenant, dit Sami.
- Qu'est-ce que je vais lui dire? demanda Madailéin.
- Ce qui te passe par la tête, répondit Sami.

Ils sortirent de la voiture et entrèrent par l'entrée principale de l'aéroport.

Madailéin vit Chung qui s'apprêtait à monter dans l'avion. Son cœur fit un bond dans sa poitrine lorsqu'elle vit Chung. Elle voyait l'inquiétude dans son regard. Un bonheur et un soulagement immense l'envahit. Il était là!

- Pourquoi tu t'en vas, Chung? Tu n'as pas le droit de partir sans moi! dit-elle d'une voix tremblante.

C'était la voix de Madailéin, il sentait même son odeur. Il priait pour que ce ne soit ni son imagination, ni un rêve. Il se retourna prudemment en entendant la voix. Elle était revenue, elle était en vie, il le savait. Elle se jeta dans ses bras sans attendre et aussitôt il l'enlaça.

- Je suis désolée, je ne voulais pas te faire de la peine.

Son regard ne reflétait que l'amour et la tendresse qu'il éprouvait pour elle. Elle posa doucement ses mains sur ses joues. Elle posa sa tête sur l'épaule de Chung et ferma les yeux. Elle se sentait bien maintenant qu'il était là.

- Pardonnes-moi, mais si je me suis cachée, c'est que... 
- Ne dis rien.
- Ma chérie! J'étais en train de devenir fou sans toi. Le principal c'est que nous soyons enfin réunis. ajouta-t-il en souriant.
- Personne ne peut me plaire autant que toi. dit Madailéin en lui caressant le visage.
- Je te comprends, tu sais ! répondit Chung.

Il posa sa main sur le ventre de Madailéin en souriant.

- Fille ou garçon? demanda Chung.
- Garçon, dit-elle avec le sourire.

Il arrivait à peine à réaliser qu’il allait avoir un fils, son enfant, la chair de sa chair. .. Il touchait le ventre de Madailéin pour mieux se prouvé que c’était vrai.

Sami était accompagné par trois hommes vêtus de noir. Il s'approcha de Chung.

- J'ai essayé de te le dire, mais tu n'as pas voulu m'écouter. dit Sami.
- Chung, vous ne pouvez pas rester ici.
- Je sais. fit Chung calmement.
- Le départ de votre avion est dans une heure.

Elle sursauta en entendant un cri qui semblait venir de derrière. Saki courut vers eux.

- Qu'est-ce que tu fais ici Saki, demanda Madailéin.
- Je pars avec vous! Chung est mon ami et... toi, je t'aime bien. bafouilla-t-il. Vous vouliez quand même pas m'abandonner! Content que tu sois revenu Madailéin. 

Il n'avait pas l'air surpris de la voir vivante.

Chung le fixa dérouté

- Quoi, t'étais au courant? s'étonna-t-il
- Tu étais tellement convaincu qu'elle n'était pas morte, que tu as réussi à me convaincre.

Madailéin le regardait en souriant.

- Bien alors, tout est redevenu normal, Chung a retrouvé son air de crétin amoureux! ajouta Saki en riant.
- Contente que tu viennes avec nous, dit Madailéin.
- Je suis votre ombre. Vous ne vous débarrasserez pas de moi. Je vous préviens. Chung, tes parents ne sont pas là?
- Non, ils ont quitté hier matin.
- Lui, il ne vient pas! Saki pointa Sami du doigt. Et Mori lui?
- Sami viendra nous rejoindre plus tard. Mori et Saraid resteront ici.

Chung plissa le nez.

Sami qui commençait à être un peu inquiet, il leur dit que l'avion quitterait dans 10 minutes. Les trois hommes saluèrent Chung avec respect. 

Madailéin, Chung et Saki se dirigèrent vers l'appareil. Ils se retournèrent une dernière fois vers Sami et montèrent dans l'avion en le saluant.

Chung était heureux de retourner dans son pays natal avec sa femme, là où il était né, là où il avait sa vie. Il avait hâte de se retrouver sur la terre ferme, pour revoir ses amis et sa famille, qu'il n'avait pas vu depuis longtemps.

Ils s'étaient enfin trouvés. Après toutes les épreuves qu'ils avaient vécu, ils étaient parvenu au bonheur, ils avaient enfin trouvé ce qu'ils cherchaient depuis si longtemps. Aujourd'hui la vie leur donnait un cadeau merveilleux, un enfant, ils allaient être parents et en cet instant la vie leur sembla lumineuse, sachant que le futur, leur futur, ensemble ne pourrait être que des plus heureux.

Fin...

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J'espère que vous avez apprécié le deuxième récit de Chung et Madailéin. Ils seront bientôt de retour dans un nouveau récit.

Le titre sera : Amour éternel, le tableau.

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Karole McDowell 2011 - (c) La reproduction est interdite sans l'autorisation de l'auteure.

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