Je ne suis qu’une carcasse, un squelette embellissant, aucune vie ne sort de moi, aucune âme ondoie entre mes côtes, fondues, détruites, en fragments. Ma peau est glacée et laiteuse. Aucune souffrance quand mon sang geint, juste des fourmillements le long de mon bras.
Aucune émotion, aucun sentiment, juste mes yeux qui regardent le ciel. Aucune douleur quand ma tête tombera, à peine une bouche qui se tord, à peine un murmure qui traversera mon cœur, un souffle qui se perdra parmi les autres.
Un souffle qui succombera, un semblant de cadence dans mes viscères vides, à quoi avantage la vie qui me tient debout, si un jour je tombe pour ne plus me relever.
Les sourires mensongers en paroles douceâtres prennent possession des être dont le cœur est prêt à tout donner. Ces personnes n’ont pas d’existence, elles n’ont pas de souvenirs, elles ne sont que spectres symbolisés sur la terre.
Cette rage que j'interpelle et que j’attends. Cette rage qui me mange, je la déteste cette rage qui me surveille. Trop tard, je ne peux plus fermer ce passage. Le diable qui la suit me fait sautiller comme une marionnette, qui me guette et se divertit.
Pourquoi l’ai-je laissé s'insérer, se hisser en moi comme un raz de marée? Je vais de dégoût en aversion, je me noie dans la pugnacité et l'appréhension. Je hais cette bonté, que je croyais exquise.
Délivrez-moi de cet obscurcissement. Ne conviez jamais le négatif à s'enfoncer en vous, car il ne se manifeste jamais seul, il se balade avec son servant, le diable. Ils se proclameront vos amis, mais se divertiront avec vous. Et vous serez isolés, séquestrés par votre colère.
Karole McDowell 2006-2010 (c) Toute reproduction est interdite sans l'autorisation de l'auteure.
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