*AMOUR ÉTERNEL*
- III -
Elle croise le regard d'un homme, beau, à l'allure peu commune, mais très attirant. Un magnétisme s'installe entre eux, l'inconnu la fixe comme s'il n'avait jamais rien vu de tel, et il en va de même pour elle. C’était comme si, elle avait un pouvoir d’attraction sur lui.
Combien de fois avait-il espéré être si proche et il n'arrivait pas à faire le moindre pas vers elle! Son apparition l'avait désarticulé. Son regard persistant le transperçait. Elle lui faisait mal. Il avait presque envie de se cacher derrière l’arbre pour s'ôter de sa vue mais ça n’aurait pas fait bien sérieux.
Elle était là! Elle n’approchait pas encore, c’était comme si elle cherchait à le photographier dans son esprit. Il prenait des bouffées d'air comme si son être se dissociait, si son âme cherchait à s'échapper.
Il commençait à avoir des fourmis dans les jambes et le soleil l'aveuglait à moitié. Il recula contre le mur pour se mettre à l'abri de sa lumière en bénéficiant de l’ombre de l’arbre. Il était ému. Il avait tant délié sa langue, il avait mainte et mainte fois, chercher à lui parler par le passé qu'il voulait aujourd’hui se régaler de chacun de ses mots. Mais elle ne disait rien et il ne voulait pas rompre la magie de l’instant laissé blanc.
Il aurait aimer se montrer viril, mais cela n'aurait pas duré longtemps. Il était mal à l'aise de se trouver près d'elle, l'esprit vide sans inspiration. En fait, aucune fille n'aurait pu avoir le béguin pour lui, pensait-il. Elle, il avait dû la marquer, parce qu’elle était réceptive pour quelques obscures raisons.
Il ne sera sûrement pas son premier amour! Mais après lui, il avait le pressentiment qu'elle ne prometterait plus jamais l'amour toujours à qui que ce soit à part lui. Il avait l'impression d'exploser de l'intérieur. Il sentait son amour pour elle lui broyer les os, alors qu’elle ne l’avait pas encore touché, pas même effleuré.
Il la fixe, il fait un pas, il recule de deux. Il lui semblait la voir approcher comme au ralenti. Des gouttes de transpiration descendent de ses tempes. Son monde est si différent du sien. Sa culture l'est encore plus. Comment contrer cette mentalité, comment faire comprendre cela à ceux qui le forçait à en aimer une autre.
Des images défilèrent à toute vitesse dans sa tête. Du coup, elle s'éloigne doucement, continuant son chemin. Il la regarde sans pouvoir dire un mot ou poser un geste. Il se cache dans l'ombre pour la regarder passer. Elle s'éloigne de plus en plus. À chacun de ses pas, qui l'éloignait de lui, son coeur criait, hurlait, ne pouvant s'exprimer.
Soudain, sa vue devint floue. Comme si un voile s’était levé. Il marchait avec elle. Elle faisait fouetter ses cheveux au vent en secouant la tête. Comme elle sentait bon! Le ciel bleu se mêlait de gris, d’orange et de noir comme pour annoncer une passion brutale. Il la sentait au creux de sa main, complètement détendue. Elle déposa amoureusement sa tête au creux de son épaule. Une voix vint interrompre ce mirage, si doux, si apaisant.
- Hey! Tu regardes encore cette femme? Oublie-là! Elle n'est pas comme nous. dit Sami.
- Toi et moi, nous ne sommes pas pareils non plus.
- Ta façon de penser, te bousille le cerveau. Elle a une mauvaise influence sur toi. répliqua Sami.
- Je sais.
****
Un autre jour, une autre peine. Il la regarde encore emprunter le même chemin. Il reste derrière le comptoir de sa boutique. Il la fixe, il pense trop fort, cela lui donne mal à la tête. Le regard figé au sol, il se tourne, prend son manteau, l'enfile et sort. Le temps s'arrête. Plus rien ne bouge, plus aucun son ne parvient à ses oreilles. Des milliers d'années de culture semble s'être évanouies en quelques secondes. Il ne reculera pas, non, il ne reculera pas. Même si être banni, en est le prix.
Il marcha d'un pas déterminé. Il la dépasse. Il la regarde, elle le regarde comme l'air surprise de le apparaître à côté d'elle.
Il lui fit un sourire et à sa grande surprise, elle lui retourna. Elle continua son chemin.
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Karole McDowell 2011 - (c) Toute reproduction est interdite sans l'autorisation de l'auteure.
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