*AMOUR ÉTERNEL*
-VIII-
La toute première fois...
- Qu'est-ce que tu as? Tu vas pas nous faire une attaque, quand même. dit Sami, moqueur.
- C'est bon, c'est bon! Laisse tomber. dit Chung.
- Tu devrais t'envoyer en l'air. Ça te détendrait. répliqua Kido.
Il croisa le regard de sa belle, qui malgré lui, lui arracha un frisson.
- Il a raison. Ça ne te ferait pas de mal. dit Sami.
- Demande à ta belle, de l'autre côté de la rue de déposer sa candidature? dit Kido.
- Tais-toi, elle pourrait t'entendre, tu es con parfois! dit Chung.
- Elle pourrait m'entendre? Mais elle est enfermée dans le restaurant, comment pourrait-elle m'entendre,
tu débloques toi, dit Kido en riant.
- Dis plutôt, que tu ne pourrais pas assurer! dit Sami, toujours aussi moqueur.
- Je ne vous écoute plus. dit Chung. Au moins, je suis capable d'éprouver des sentiments. répondit froidement, Chung.
Kido éclata de rire.
- Des sentiments? Tu n'es même pas capable d'aller lui parler. dit Kido.
- J'avoue, je suis tombé amoureux d'elle. Mais je préfère prendre mon temps. dit Chung.
- Ouais, décide-toi avant qu'elle ait 60 ans, dit Kido en riant.
- Tu es amoureux d'elle, dit Sami. Et elle le sait? dit-il en joignant son rire à celui de Kido.
- Ce n'est pas de l'amour, Chung. C'est juste du sexe. Rien de plus. répliqua Kido. Tu veux juste te taper un visage pâle, c'est tout. Elle est rousse, tu as remarqué? Elle va t'envoûter, c'est un démon.
- Elle n'a rien d'un démon, dit Chung insulté.
- Il ne lui a pas encore parlé, qu'il est près à nous sauter dessus! dit Kido. Tu as perdu ton sens de l'humour?
- Chung n'a pas la prétention d'avoir le sens de l'humour. dit Sami.
- Fermez-là! cria Chung.
Chung se raidit et la regarda sortir du restaurant. Elle retourna à la librairie.
- Elle ne va pas venir ici, c'est pas croyable. Ne la laisse pas entrer. Il va falloir chasser les mauvais esprits après, et j'ai pas trop le temps, j'ai rendez-vous dans trente minutes. dit Kido.
Sami éclata de rire.
- Arrête! Ça pue l'ironie, tu sais quoi? Tu serais mille fois plus convaincant avec un chien qu'avec moi.
répondit Chung.
Il lui lançai un regard noir en se raidissant.
- Même si je sais que vous faites preuve de jalousie, c'est là votre façon de dire que vous salivez autant que moi, j'espère que vous en êtes conscients. ajouta Chung.
- Ça fait peur! dit Kido avec un sourire en coin.
- Je dois comprendre que t'as des sentiments pour elle, mais reste à savoir lesquels. dit Sami.
Sans réfléchir, Chung se rua dehors, priant pour ne pas la rater.
- Il est parti où? demanda Kido.
- Je sais pas, il est vraiment atteint, dit Sami en haussant les épaules.
Il la fixe, il fait un pas, il recule de deux. Il lui semblait la voir approcher comme au ralenti. Des gouttes de transpiration descendent de ses tempes. Son monde est si différent du sien. Sa culture l'est encore plus. Comment contrer cette mentalité, comment faire comprendre cela à ceux qui le forçait à en aimer une autre.
Il ne sera sûrement pas son premier amour! Mais après lui, il avait le pressentiment qu'elle ne prometterait plus jamais l'amour toujours à qui que ce soit à part lui. Il avait l'impression d'exploser de l'intérieur. Il sentait son amour pour elle lui broyer les os, alors qu’elle ne l’avait pas encore touché, pas même effleuré.
Des images défilèrent à toute vitesse dans sa tête. Du coup, elle s'éloigne doucement, continuant son chemin. Il la regarde sans pouvoir dire un mot ou poser un geste. Il se cache dans l'ombre pour la regarder passer. Elle s'éloigne de plus en plus. À chacun de ses pas, qui l'éloignait de lui, son coeur criait, hurlait, ne pouvant s'exprimer.
Il court pour la rattraper. Elle change de direction, et elle pénètre dans le musée. Il reste devant les marches, il réfléchit. Il gravite marche par marche, lentement. Met la main sur la poignée, il réfléchit, il hésite encore. Il ouvre la porte, elle est là, regardant une toile du XIXe siècle. Il fint de regarder les oeuvres, gardant un oeil sur elle. Il inspire profondément, retient son souffle, il expire. Il se rapprocha d'elle, jusqu'à ce qu'il soit qu'à quelques centimètres, en feignant toujours de regarder les oeuvres.
- Elle est belle cette toile, vous ne trouvez pas, dit-elle.
- Oui. répondit-il, ne trouvant rien d'autre à ajouter.
- Je dirais même, que cet homme vous ressemble un peu. Un air de famille.
- C'est un de mes ancêtres.
- Ce couple a vraiment l'air de s'aimer. J'ai toujours su que les asiatiques n'aimaient pas les rousses, qu'ils les trouvaient bizarres et effrayantes. Étrange non, d'avoir peint cette toile.
- Il a épousé cette femme en 1850. Il ne faut pas croire tous ce qu'on vous raconte. Il est vrai que certaines personnes sont encore ancrées dans une ancienne mentalité, (il pensait à son ami Kido) mais (...)
- Cette toile date vraiment du XIXe?
- Oui, pourquoi cette question?
- Je sais pas, on dirait que ce couple a été transformé pour lui donner un air du XIXe.
- ...
- J'aimerais bien savoir, combien de temps a-t-il pris, pour lui adresser la parole.
- Pardon?
- Non, c'est une question au hasard.
Il se déplaça un peu et sans le faire exprès, il effleura sa main.
Elle se tourna vers lui, un sourire se dessina sur son visage. Un courant électrique traversa son corps. D'après l'expression qu'elle avait sur le visage, il ne semblait pas être le seul à l'avoir ressenti. Il n'avait point besoin de la toucher, leurs yeux avaient déjà fait les premiers pas. Il savait, elle savait. ils le savaient. Ils sont là, l'un en face de l'autre, cloués au sol.
- 2 -
Chung retourna à la boutique, et il entra et passa devant Sami qui le regardait avec un regard surpris.
- Chung, je suis ton ami, et le seul conseil que je peux te donner c'est, vas consulter avant de devenir cinglé. dit Sami. Tu en as pris du temps, alors, tu l'as rattrapé?
- Hey, Chung? cria Kido.
- Qu'est-ce qu'il a? demanda Sami à Kido.
- Je ne sais pas, mais il commence réellement à me faire peur, tu as vu sa tête? dit Sami.
- C'est une sorcière, dit Kido. Elle lui a jeté un sort (...)
- Ferme-là, Kid. dit Chung.
- Alors tu l'as vu ou pas? demanda Sami.
- Oui, elle était au musée. dit-il. Je lui ai parlé et je lui ai touché la main.
- Tu lui as touché la main et c'est ce qui te rend dans cet état là? demanda Sami.
- Ce sera quoi, quand il réussira à lui toucher autre chose, il va finir interné, dit Kido.
Sami le regarda en haussant les sourcils.
- Je ne savais pas qu'un humain pouvait réussir à avoir un regard aussi... stupide. Si tu voyais ta tête! ajouta Kido.
- Je dois lui prouver mes sentiments? Fit Chung d'une voix très calme.
- Faudrait encore que t'ait quelque chose à prouver. lâcha Sami.
- Je suis pas du genre à courir dans la rue en le criant, je l'écrirai pas en géant sur un monument public, c'est pas mon style. dit Chung.
- Tu as du style, maintenant? C'est quoi ton style? demanda Kido en riant.
- Je t'aime. fit-il.
- Qu'est-ce qu'il a dit? demanda Sami.
- Il a dit qu'il m'aimait, dit Kido en haussant les sourcils.
- Han? Chung, est-ce que tu prends de la drogue? demanda Sami.
- Oui... dit Chung en soupirant.
- Oui? dit Sami.
- Il a dit oui? répliqua Kido.
- Chung, tu ne peux pas encore te jeter à corps perdu dans le fol espoir de pouvoir former un couple heureux avec elle... Du moins, pas avant d'avoir parlé sérieusement avec elle. C'est quoi son nom? dit Sami.
- Madailéin. dit Chung.
Il sourit presque tristement.
- Chung, tu as pensé à Zi? Elle va te détester. dit Sami.
- Je devrais être indifférent. J'ai tout fait pour être indifférent. Je ne le peux juste pas. répondit Chung.
- Oh oui bien sûr! Renier ta culture pour une pétasse, c'est vraiment stupide, laisse-moi te dire, dit Kido.
- Je t'en prie Kid! La façon dont tu la regardes... et tes allusions... Je te collerais bien mon poing dans la gueule, dit Chung prêt à foncer sur lui.
- Calme-toi, Chung. Il plaisantait, dit Sami.
- Pas moi, répondit Chung froidement.
- Elle t'a bien eu, hein, Chung? dit Sami.
- Elle m'a mis KO! répondit-il.
- Tu commences déjà à éliminer la concurrence, et tu n'es même pas avec elle, et tu ne sais même pas non plus, si elle le souhaite. dit Kido.
Chung haussa les épaules.
- Je le sais, dit Chung
- Comment tu le sais? demanda Kido.
- Ses yeux me l'ont dit, les mots ne servent à rien... un seul regard m'a suffit pour comprendre que nous partagions les mêmes sentiments, dit Chung d'une voix calme.
- Tu vas la revoir? demanda Sami.
Il fit un sourire niais.
- Je l'ai invité... dit Chung.
- Et? demanda Kido.
- Elle accepté, répondit Chung.
- Je peux vous accompagner? demanda Kido en riant. J'aimerais voir ta tête la première fois que tu seras à ses côtés.
- Laisse tomber, Kido. répondit Chung.
Chapitre IX Afficher
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Karole McDowell 2011 - (c) Toute reproduction est interdite sans l'autorisation de l'auteure.
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