vendredi, février 11, 2011

Amour éternel - Chapitre XI


*AMOUR ÉTERNEL*

- XI -

Cela faisait plus de vingt que Chung regardait Madailéin discuter avec un de ses amis, enfin, pour lui, discuter n’était pas le bon verbe… allumer un de ses amis semblait plus approprié… 

Pour Chung, Madailéin allumait du regard tout ce qui se trouvait non loin d'elle. Il la voyait sourire.

Il croyait discerner une étincelle de provocation et de sensualité dans son regard, comme une invitation. Il détaillait sa robe qui moulait ses formes, qui ne demandait qu’à être découvertes.

Et pourtant, Chung restait là, adossé contre le mur, les bras croisés. Seul son visage tendu laissait paraître la rage qui l’habitait. Il bouillait de l'intérieur et il ne pouvait détacher son regard d’elle.

Madailéin termina la discussion, puis elle tourna les yeux vers le seul homme qui l’intéressait… Chung… Elle s'approcha de lui, le sourire aux lèvres.

- Pourquoi tu n'es pas venu me voir? Je discutais avec ton ami et tu es resté dans ton coin. demanda Madailéin.

Il n’avait pas bougé d’un millimètre et dirigea son regard ailleurs. Il tourna lentement son visage froid vers Madailéin pour répliquer, d’une voix pesante.

- Allumer la personne en face de toi, ce n'est pas vraiment une discussion pour moi... Madailéin! dit Chung en lui lançant un regard noir.

Sur cette réplique, Madailéin leva un sourcil.

- Pardon? dit Madailéin.
- Si tu veux coucher avec lui, demande-lui directement… Tu seras plus vite calmée, répondit-il sans émotion.

L’intonation de la voix de Chung glaça le sang de Madailéin. Elle fixa Chung de ses yeux perdus avant de lancer avec un petit sourire crispé…

- Merci de ta confiance. Encore ces préjugés sur la rousse légère et facile à faire tomber dans un lit, c'est ça? Merci! De la bouche de l'homme que j'aime, je n'aurais pas pu mieux tomber.

Chung garda son air hautain tout autant que ses bras croisés.

- Je n'ai pas dit cela. Mais tu fais quoi avec mon ami, tu lui parles, tu souris avec lui. Je suis resté à l'écart pour te voir agir. Et j'avoue que le regard que mon ami a posé sur toi ne m'a pas plu du tout.

Comme estomaquée, Madailéin continuait de fixer Chung, sentant tous les bienfaits de cette relation s’évaporer d’un souffle, son corps commençait à trembler. Elle baissa la tête un instant pour tenter de se contenir, de se reprendre. Au bout de quelques secondes, elle finit par lever ses mains devant elle et s’éloigna à reculons.

- Je vais te laisser, trouve-toi une femme en qui tu pourras avoir confiance, car je suis pas certaine d’avoir envie d'en entendre plus. Au revoir Chung.

Cette réponse toucha Chung au vif, le remua dans sa chair, le poussa à aller encore plus loin. Il fixa froidement Madailéin de toute son long avant de laisser échapper un petit rire ironique.

- Je ne me souviens pas de t'avoir dit de t'en aller. cria Chung.
- Moi je me le suis dit. dit-elle froidement.

Madailéin ne savait plus comment réagir devant cette froideur. Alors, elle se rapprocha de Chung, le regard sombre et le visage crispé.

- Je ne suis pas de ce genre, là. Il est où le prince qui me scrutait pendant des jours et des jours? Il est où cet homme qui aurait été capable de tuer pour me parler?
- Je ne comprends pas ce que tu veux dire. dit Chung sans la regarder.
- Non bien sûr. Chung, je crois que je vais te quitter pour de bon cette fois. Tu as raison, tu n'as pas besoin d'une traînée pour nuire à ta vie.

Elle saisit son sac à main et sortit sans se retourner. Chung la regardait partir, il aurait voulu, mais il ne pouvait pas. Il ne voulait jouer le rôle du faible qui court derrière. Plus elle s'éloignait, plus son coeur se déchirait.

Pourquoi avait-il parlé ainsi, il connaissait cette femme pourtant, il connaît tout l'amour qu'elle a pour lui. Une nausée soudaine le prit. Il se dégoûtait.

Il disparut discrètement et il sortit par la porte arrière.

- Madailéin, où vas-tu?
- Laisse-moi tranquille.
- Madailéin...

Chung ne voulait pas la laissé partir! Madailéin dévala l'escalier quand soudain, Chung l'attrapa par le bras et la tira contre lui en enfouissant la tête dans son cou.

Des frissons parcourraient le corps de Madailéin. Elle voyait quelque chose dans son regard qu'elle n'avait jamais vu avant. Elle en avait la gorge nouée.

Non! Il ne la laissera jamais partir.

Elle ne dit rien, le regard dans le vide, elle ne se retourna pas quand elle le sentit derrière elle. Il se colla à son dos avant de glisser ses mains autour de sa taille. Elle se laissa faire. Elle aimait qu'il la prenne dans ses bras, et il le savait.

Madailéin sentit son souffle chaud réchauffer ses épaules. Ses mains la retenaient contre lui, l'empêchant de s'enfuir. Ils sont restés comme ça pendant un long moment, enlacés sans rien dire.

- Tu me tiens tête et ça me rend fou.

Madailéin écarta les mains de Chung qui commençaient à s'égarer sous ses vêtements, et se retourna face à lui en plantant son regard dans le sien.

- Qu'est-ce que tu veux? Tu le sais?

Madailéin lut alors de l'inquiétude dans ses yeux.

- Madailéin, tu crois que je vais te laisser partir après tout le mal que je me suis donné pour t'avoir à mes côtés?
-Tu n'as pas confiance en moi. La vie est remplie d’obstacles, pourquoi lutter, alors que nos coeurs sont destinés l’un à l’autre.
- Je te le lâcherais pas, répondit-il.
- ...

Il la regardait avec un sourire magnifique.

- Nous cherchons la personne qui fera partie de notre vie, et la réponse, je l’ai vu dans tes yeux, dès que je les ai rencontré. Je veux commencer ma vie avec toi, pas la continuer, mais la commencer. Je ne vivais pas avant toi, dit-il.
- Il faut savoir prendre un coeur et ne plus avoir peur. Je veux faire de cet amour une réalité, avec toi pour toujours, ta main dans la mienne, répondit-elle. Mais cesse d'être jaloux quand ce n'est pas nécessaire, ajouta-t-elle.
-Tu peux tuer un homme d'un simple regard. Tu me tiens tête, tu me manipules, tu me rends jaloux et tu me fais culpabiliser. Comment veux-tu que je me lasse d'une femme comme toi? Tu es l'irlandaise la plus coriace que je connaisse.
- Tu en connais beaucoup des irlandaises?
- Bien à vrai dire non, mais je dis ça comme ça.

Chung ne voulait pas lui montrer, mais il était complètement épris. Il pourrait tuer pour elle. Comment faisait-elle pour le rendre ainsi?

- Madailéin, si tu me trompes, je te tue, dit-il.
- Han!!!!
- Je vais t'avoir à l'œil, Madailéin!

Il passa une main dans ses cheveux en soupirant. Il s'en voulait. Il avait sortit ces mots sans réfléchir et maintenant, il s'en voulait. Elle arrivait à le rendre fou. Etait-il devenu faible ou simplement... amoureux?

- C'est plutôt dégueulasse, de me dire ça.
- Et de m'humilier en public, tu trouves ça bien?!

Elle secoua la tête légèrement. Madailéin ne put s'empêcher de réagir lorsqu'elle sentit la langue de Chung lui lécher le cou.

- S’il te plait, permet-moi de le tuer, murmura Chung.
- Tu es sérieux? Tu veux tuer ton ami?
- Tu crois qu'un ami essaierait de prendre ma femme?
- C'est toi qui s'est imaginer ça. Je lui parlais tout simplement, je ne pouvais quand même pas le laisser seul tandis que toi, tu ne t'en occupais pas. Je lui ai parlé par simple politesse.
- Enfin! Tu n'as pas vu qu'il te draguait! C'était insupportable! J'ai dû me contenir, comme jamais, pour ne pas lui arracher la tête. Et toi, tu le laissais faire, sans rien dire, comme si je n'existais pas. dit-il.
Je suis désolée, je n'ai pas du tout vu qu'il me draguait. J'ai bien d'autre chose en tête en ce moment. Puis ça ne sert à rien d'être jaloux. C'est toi que j'aime. dit-elle. Ce n'est pas la peine de tuer une personne pour ça, il ne m'intéresse pas du tout. Par contre, j'aime beaucoup quand tu es jaloux.
- Oui bien sûr! dit-il en maugréant.
- Bon, il recommence. D'accord, tu peux le torturer, mais pas le tuer.
- Merci mon amour.
- Tu es sérieux? Où est passé mon timide?
- Il est toujours là, mais pas quand on essaie de me prendre ce qui m'appartient.

Chung, la fierté incarnée, ne supportait pas de voir cet homme qu'il croyait être son ami, poser ses yeux de prédateur sur elle, lui seul en avait le droit.

Son ami sortit à l'extérieur et se rendit près du couple qui s’embrassait toujours. Chung se tourna vers lui et lui lança un regard l'invitant à rentrer aussi vite qu'il est sortit. En voyant le regard de Chung, son sang dans les veines ne fit qu'un tour.

Chapitre XII  Afficher
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