vendredi, février 11, 2011

Amour éternel - Chapitre X


*AMOUR ÉTERNEL*

- X -


Chung vint chercher Madailéin à 18h00 comme prévu.

Il l'amena au cinéma. Lorsqu'ils ressortirent, il s'arrêta devant sa voiture, et il se retourna brusquement vers elle. Il n'avait rien à perdre, il devait essayer, puis sans avertir, il plaqua sa bouche sur la sienne. Ses lèvres avaient un petit goût sucré. Il en avait tellement rêvé. Il appréhendait le moment où elle le repousserait, mais, ce moment n'arriva pas. Madailéin répondit à son baiser. Sa langue caressait ses lèvres si tendrement. Il força l'entrée de sa bouche, ce n'était pas pour lui déplaire. Soudain elle le repoussa.

- Désolée Chung, je ne peux pas… je ne peux pas. lui dit-elle l'air paniqué.
- Mais Madailéin, je t'aime à en crever. lui criait-il.
- Chung, tu dois épouser une autre femme, tu le sais pourtant, pourquoi tu agis comme ça! lui dit-elle sèchement.

Elle allait partir, quand il la retint par le bras.

- Ça te fait quoi de me voir souffrir?
- Ce n'est pas moi qui te fait souffrir, c'est ton frère qui m'a dit que tu devais épouser une autre femme.
- Mon frère est en Californie, il ne peut pas t'avoir dit ça, mais qui te l'a dit, ça je ne sais pas. dit-il en colère.
- Celui qui va souvent à ta boutique, le plus grand avec les cheveux plus longs que les tiens, c'est lui qui me l'a dit, c'est lui ton frère, non? Alors...

Chung, serra les poings. Sami n'a pas pu lui faire ça. Il se tourna vers elle.

- J'en ai assez de jouer! cria-t-il.
- Chung, ça me fait de la peine, mais tu n'es pas libre. lui dit-elle doucement. Je n'aurais pas dû accepter tes invitations, je m'en veux, si tu savais.
- Tu as bien des sentiments pour moi ou tu t'es amusée?
- Tu es absurde, je me demande bien qui joue avec qui.
- Oui, il a été idiot de te le dire, mais tu ne comprends donc pas? Ça me tuera si je dois me séparer de toi!
- Laisse-moi Chung.

Il la saisit par le bras et la tourna brusquement vers lui.

- Chung, ne fais pas ça... s'il te plait! dit-elle l'air triste.
- Laisse-moi au moins te reconduire chez toi, dit-il.

Lorsqu'ils arrivèrent devant chez elle, elle le regarda. Il avait les mains sur le volant, mais il ne la regardait pas.

Elle sortit de la voiture, et rentra chez elle.

Il se sentait comme un rien, son ami qui s'était fait passer pour son frère, avait tout gâché, il l'avait perdu totalement.

****


Il s'habilla et se rendit à sa boutique. Madailéin passa devant comme à chaque jour. Elle entra dans le restaurant où elle prend le lunch tous les midis, mais elle n'est pas seule, l'irlandais est avec elle, celui que Sami lui avait présenté. Il n'arrivait pas à croire que son ami avait pu faire cela.

Il regardait dans sa direction. Après une vingtaine de minutes, elle ressortit du restaurant toujours avec l'irlandais. Il posa une main sur son épaule en l'embrassant sur la joue. Il remonta ses lèvres vers son oreille et lui mordillait légèrement le lobe. Elle le repoussa brusquement. 

Chung les regardait, il avait l'air en colère, triste et déçu. Il avait l'impression que l'irlandais le regardait. Alors celui-ci décida de pousser les limites au maximum. Il attrapa les deux mains de Madailéin et il lança un regard à Chung, il maintenait les mains de Madailéin d'une seule main. C'est alors que Chung se leva de rage, et se rendit dans l'arrière boutique.

****

Madailéin retourna chez elle, elle n'était plus très loin de Chung. Il s'avança doucement vers elle, allait-elle l'envoyer promener? se demande-t-il. Il se plaça en face d'elle comme pour lui barrer le chemin. Elle ne bougea pas d'un millimètre.

- Qu'est-tu fais là? lui demande-t-elle l'air calme.
- C'est en partie ma faute, c'est normal que je veuille te parler. lui avoua-t-il. Mais si tu préfères, je peux te laisser tranquille? Enfin je pourrais essayer. À moins que tu as un rendez-vous avec cet homme?
- Quel homme? demanda-t-elle.
- Celui avec lequel tu manges le midi...
- Ah oui! Celui que ton frère m'a présenté? l'interrompit-elle.

Il ne disait rien.

- Madailéin ai-je raison?
- Pourquoi tu réagis comme ça?
- Comment croyais-tu que j'allais réagir en te voyant avec cet homme? cracha t-il.
- ...
- Madailéin, ça ne me fait pas plaisir de te voir avec… Je sais que je n'ai aucun droit sur toi, mais c'est plus fort que moi… avoua-t-il.
- Pourquoi? Tu as une autre femme, non? dit-elle froidement.
- Ce n'est pas pour elle que j'ai des sentiments. dit-il en la regardant droit dans les yeux.
- J'ai peur de ne pas comprendre.
- Madailéin, je dois te dire quelque chose, mais ne me coupe pas. Madailéin, je ne suis avec cette femme. Elle sait ce que je ressens envers toi, je lui ai dit, et je lui ai dit que je ne l'épouserai pas. Je n'aurai jamais supporté de vivre sans pouvoir te voir tous les jours, même si c'est au loin. dit-il tristement.
- Pourquoi m'avoues-tu ça maintenant? demande-t-elle.
- J'en ai assez de rester loin de toi, de faire semblant de ne rien ressentir pour éviter que ma famille me tombe dessus, je me déteste pour tout ce que je t'ai infligé. C'est trop dur de te voir avec cet homme, j'ai envi de le tuer à chaque fois que je le vois, il a osé poser ses mains sur toi, mais tu as eu raison de tourner la page, tu mérites mieux, c'est bien fait pour moi. dit-il avec des pleurs sans larme. J'ai tout gâché. Je t'ai fait souffrir. dit-il tristement.
- Chung, il n'est pas trop tard.

Il ne disait rien, il garda son regard baissé en serrant sa main sur la sienne.

- J'aimerais que ce soit aussi simple. Il la fixait droit dans les yeux. Ce n'est tout ça qui me tue, mais la distance qui nous sépare qui me tue un peu plus chaque jour. dit-il. Je te vois tous les jours, mais que je ne sens pas ton coeur dans le mien, ça me tue.
- Ce qui me tue, c'est de résister à tes yeux qui me supplient, ça me déchire. avoua-t-elle.
- Madailéin, il n'aurait jamais dû te le dire, oublie tout ce qu'il t'a dit, n'y repense plus. Donne-moi ta main, dit-il.
- Pourquoi? dit-elle en souriant.

Ils entrèrent dans la boutique de Chung. Sami, l'ami de Chung était là et il leur lança un drôle de regard.

- Je dois parler avec Madailéin, tu veux bien t'occuper de la boutique quelques instants? Mon frère! demande-t-il ironiquement.

Sami se sentit mal, mais il accepta et les regarda se diriger vers le bureau de Chung. Ils entrèrent et la porte se ferma derrière eux.

- Madailéin, regarde-moi, je suis venu ici pour qu'on parle, s'il te plaît assis-toi.

Sans rien dire elle s'assit en face de lui… Il prit sa main, entrelaça ses fins et longs doigts de pianiste autour des siens et la regarda.

- Madailéin, je ne peux plus rester loin de toi. Le fait de ne pas être ensemble nous détruit tous les deux, il est tant que j'arrête de me mentir. avoua-t-il. J'avais toujours pensé que tu ne voudrais jamais être avec moi et j'avais peur de me faire du mal. Mais je ne pouvais pas risquer de te perdre. Je voulais m'éloigné, mais depuis tout ce qui s'est passé aujourd'hui, lorsque j'ai vu cet imbéclie te prendre les mains, j'ai réalisé à quel point j'avais peur de te perdre. Je te veux Madailéin. termina-t-il.
- Mais que va-t-il se passer avec ton mariage et ta famille? demande-t-elle, intriguée.
- Dans un premier temps, on va devoir rester très discrets?
- Bien c'est mal parti, parce que ton frère nous a vu entrer tout à l'heure. dit-elle avec un sourire. Alors ma vie se résume à ça? Rester dans l'ombre? Je suppose que c'est mieux ainsi. lança-t-elle froidement.

Il rapprocha sa tête de la sienne de plus en plus, leurs nez se touchèrent. Il prit l'initiative de déposer ses lèvres sur les siennes mais elle détourna la tête.

Il se sentit vexé.

- Je t'en prie, ne me repousse pas, dit-il.

Il tourna la tête et déposa un doux baiser dans sa main. Il approcha sa tête de la sienne, sa bouche de la sienne, il était si près d'elle, qu'elle pouvait sentir son haleine sucrée. Il tenta encore une fois de déposer ses lèvres contre les siennes quand elle détourna la tête à nouveau.

- Je comprends, que tu n'aies plus envie, dit-il.

Il lui fit un sourire et l'attira dans ses bras. Il la serra contre sa poitrine. Ses bras l'enlaçaient et sa tête était nichée dans son cou.

- Comment va-t-on pouvoir être ensemble en se cachant? Les gens risquent de le savoir? dit-elle sans émotion. Quoi qu'une liaison secrète… c'est excitant. ajouta-t-elle en souriant.
- Ce n'est pas drôle, dit-il en lui déposant de petits baisers sous son oreille, en descendant le long de son cou. Je suis un crétin. Il y a bien longtemps que j'aurai dû faire cela. dit-il.
- Chung, nous sommes ensemble en ce moment, c'est ce qui compte, non? Alors profitons de ces moments! dit-elle.
- Je n'aime pas ce que tu viens de dire, on jurerait que je te vois pour la dernière fois, dit-il pensif. Madailéin, je t'aime et tu ne t'en rends même pas compte, je ne te le dirai peut-être pas souvent, mais ne doute jamais de ce que je ressens pour toi, d'accord? dit-il en lui caressant la joue.

En guise d'acceptation, elle se contenta de remuer la tête de haut en bas.

Elle s'installa sur la chaise de l'autre côté du bureau, elle ne le regardait pas.

- Madailéin, pourquoi gardes-tu cette distance? lança-t-il.

Il ne souriait plus. Il ne comprenait pas.

- Si je garde cette distance c'est parce que je ne veux pas être trop habituée à toi, tu comprends? dit-elle banalement.

Il souffla très fort en guise de mécontentement.

- Je vais y aller Chung! dit-elle froidement.
- Reste avec moi, cesse de creuser un fossé entre nous, ça ne me plaît pas du tout.
- j'adore quand tu me parles comma ça. fit-elle remarquer.
- Je ne tolère pas que tu sois loin de moi, tout en sachant que notre temps est compté… rétorqua-t-il tristement.
- Je sais, je suis désolée… dit-elle tendrement.

Elle se leva. Elle se plaça face à lui et lui déposa un baiser sur le front.

- Je suis raide dingue de toi, je ne sais pas ce que tu m'as fait! dit-il en souriant.
- Quelle heure est-il Chung? demande-t-elle.
- Il est 17h30, tu as rendez-vous avec cet homme là? C'est ça?
- Cesse de dire des conneries, Chung. répondit-elle.
- Ce ne sont pas des conneries, s'il ose encore mettre ses mains sur toi, je le tue de mes propres mains, tu entends ça? cria-t-il.
- Bah! fit-elle en souriant.
- Je te le redis Madailéin, si je te vois encore avec cet homme, je ne sais pas ce que je ferai. cria-t-il de nouveau.
- C'est ton frère qui me l'a présenté, et puisqu'il m'a dit qu'il m'aimait bien, alors cet homme ne doit pas être si mauvais que ça! dit-elle avec un sourire.
- Ne joue pas à ça avec moi! dit-il d'un air menaçant.

Elle s'approcha de lui, elle tenta de l'embrasser mais il la repoussa. Elle essaya de le prendre dans ses bras, mais il était raide comme une barre de fer. Il s'était transformé en un bloc de ciment. Elle tenta à nouveau de l'embrasser. Elle caressa ses lèvres avec sa langue. Il baissa les yeux pour la regarder et il la repoussa de nouveau.

Au second refus, elle s'éloigna, mais il l'attrapa par le bras et la plaça devant lui. D'un geste brusque, il la plaqua contre le mur. Il l'embrassa avec une telle force, qu'elle ressentit une douleur aux lèvres.


Chapitre XI  Afficher
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Karole McDowell 2011 - (c) Toute reproduction est interdite sans l'autorisation de l'auteure.

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