vendredi, février 11, 2011

Amour éternel - Chapitre IX


*AMOUR ÉTERNEL*




- IX -



Elle inspira profondément avant d'ouvrir la porte de son appartement. Il était là, il était venu la chercher comme il lui l'avait dit. Il était si beau. Il portait un jean bleu délavé, un t-shirt noir ainsi qu'un veston de la même couleur. Elle vit son léger sourire qui la faisait tant craquer.

Chung était très galant, comme on en voit pas souvent. Ils étaient en route, le paysage de chaque côté défilait à toute allure. Elle le regardait et se demandait pourquoi il l'avait invité à sortir. Sans se douter, qu'il se posait la même question, mais plutôt, qu'avait-il pour qu'elle ait accepté. Ils n'osaient pas parler ni l'un ni l'autre. Il rompit alors le silence.

- Ça va, dit-il timidement.
- Oui. répondit-elle en gardant les yeux fixés sur ses mains.
- Où allons-nous? demanda-t-elle.
- À Montréal. répondit-il.
- Montréal? lança-t-elle surprise. Mais c'est à 3h de route non?
- J'ai tout le temps et toi? dit-il avec un sourire en coin.
- Euh! J'imagine que oui. dit-elle, gênée.

Elle ne disait rien. Ses yeux se posèrent sur sa main, qui était sur le levier de vitesse. Il avait de longs et fins doigts. La voiture s'immobilisa, ce qui l'a fait sortir de ses pensées.

- Nous sommes arrivés. dit-il.
- Déjà? Mais nous ne sommes pas à Montréal! dit-elle surprise.
- Non, j'ai changé d'idée. J'accepte tes excuses à condition que demain tu sortes encore avec moi. dit-il l'air malicieux.
- Des excuses pourquoi? Qu'est-ce que j'ai fait? demanda-t-elle, surprise.
- Tu n'as pas confiance en moi. dit Chung sans la regarder.
- Je ne me souviens pas avoir dit cela! dit-elle en haussant les sourcils.
- Non, mais tu l'as pensé. dit-il en sortant de la voiture.

Il vint lui ouvrir la portière. Il lui tendit sa main pour l'aider à descendre et la referma derrière elle. Ils marchèrent l'un à côté de l'autre quand il lui désigna une maison.

- Où sommes-nous? demanda-t-elle.
- C'est chez moi, dit-il toujours avec son léger sourire.

"Oh non! Pas ça!" se dit-elle.

- Tu te trompes sur mes intentions! dit-il.
- Je n'ai encore rien dit, répondit-elle froidement.
- Non, mais tu l'as pensé.

Ils entrèrent à l'intérieur et il alla chercher une chaise qu'il plaça à côté de la porte d'entrée.

- Assit-toi là! dit-il. N'enlève pas ton manteau.
- Ah bon! D'accord.

Elle s'assit sans rien dire. Il enleva son manteau et se rendit à la cuisine. Elle pouvait l'entendre brasser la vaisselle, les ustensiles. Il se prépara un repas et mangea.

"Mais il fait quoi là? Et moi, je suis sensée faire quoi? L'attendre comme une idiote?" se demande-t-elle. Quelle gentillesse, je n'aurai jamais cru cela possible." se dit-elle en soupirant.

Il sortit de la cuisine avec une chaise et s'installa en face d'elle.

- Que veux-tu boire? lui demande-t-il.
- Non mais, tu te moques de moi là? dit-elle offensée.

Cela faisait quelques minutes qu'ils étaient assis un en face de l'autre. Il avait les bras croisés et la regardait de temps en temps.

- Ça va durer longtemps, ce petit jeu? demande-t-elle.
- Oui, jusqu'à ce que tes pensées envers moi, deviennent plus... positives.
- Oh! Tu cachais un petit comique à ce que je vois!

Il sourit en baissant la tête. Il leva les yeux vers elle et la regarda, sans bouger.

- Ne me regarde pas comme ça, dit-elle inconfortable.
- Je peux rester dans cette position pendant des heures, ça ne me dérange pas, tu sais!
- Ce n'est pas cette position qui me gène, mais le regard que tu as, tu ne me regardes pas, tu me dévores des yeux, ça me rend mal à l'aise.
- Tu aimes ça?
- Non, répondit-elle sèchement.
- Tout à l'heure ce sera à toi de m'éblouir!
- Qu'est ce que tu veux dire? demanda-t-elle intriguée.
- Je ne vais pas tout te révéler d'un coup sinon il n'y aura pas de surprise. dit Chung en souriant.
- Tu es mystérieux. Mais que veux-tu dire lorsque tu me dis que je devrai t'éblouir? demande-t-elle, inquiète.
- Tu vois! Tu as encore de mauvaises pensées envers moi. dit-il en souriant. Alors tu viens d'où? Toi et ta famille?
- Pourquoi?
- Je veux savoir à qui je parle, qui tu es?
- Ma famille vient de Dublin, Irlande. Mais, je suis née au Québec. Et toi?
- Je suis arrivé ici, il y a deux ans. J'habitais à Toronto avant.
- Tu dois trouver la ville de Québec très petite comparer à Toronto, non? Mais pourquoi avoir quitté?
- Un vrai contraste avec Toronto oui. rigola-t-il. Mais je suis venu ici, tout d'abord parce que je savais qu'un ange irlandais m'y attendrait!
- Cesse de te moquer de moi, stp!
- Je ne me moque pas, tu ne ressens rien?
- Oui, l'humiliation.
- Nah! Le fait que tu as pu croire que j'avais l'intention de poser ma main sur ta culotte la première journée, me fait le même effet. C'est alors que son cellulaire se mit à sonner. Excuse-moi. Il décrocha.

Il se leva pour aller discuter plus loin. Lorsqu'il revint, il lui dit qu'il devait la reconduire chez elle rapidement.

"Sauvée par la cloche", se dit-elle.

- Je suis désolé, j'ai une urgence à la boutique, cela m'ennuie de te ramener comme ça. dit-il.

"Mais pour qui me prend-t-il?" se demande-t-elle.

Il l'a ramena chez elle. Il arrêta la voiture et se tourna vers elle.

- Alors, tu sors avec moi demain? demande-t-il l'air sérieux.
- Tu veux sortir avec moi demain? Tu vas me faire asseoir où cette fois? Un mètre plus loin? demanda-t-elle offensée. Je ne crois pas que ce soit une bonne idée. J'ai eu ma dose d'humiliation pour ce soir, tu vois.
- Je viens te chercher demain à 18h, ça te va?

Il descendit de la voiture, se rendit de l'autre côté et lui ouvrit la portière pour la faire sortir.

- Alors, c'est d'accord? redemande-t-il à nouveau.
- Un coup ta timidité disparue, tu es fantasque, c'est pas croyable! dit-elle en ne pouvant s'empêcher de sourire.
- Ce sourire veut dire oui, alors à demain!

Il monta dans sa voiture et il quitta.
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Karole McDowell 2011 - (c) Toute reproduction est interdite sans l'autorisation de l'auteure.

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