vendredi, février 11, 2011

Amour éternel - Chapitre IV


AMOUR ÉTERNEL

- IV -

Entends ce que je ne dis pas...

J'ai déposé cette lettre dans ce restaurant où vous vous rendez chaque midi. En espérant qu'on vous la remette.

Voilà, je ne parle plus à personne. Je reste enfermé des heures durant, cognant mon crâne contre le mur. Souvent, votre visage revient dans ma mémoire, de plus en plus souvent. Je vous appelle, mais vous ne venez pas! Mes amis et ma famille me parlent, j'entends ce qu'ils disent mais je ne réponds pas.

Je ne suis plus que l'ombre de moi-même. Vous savoir loin de moi ou peut-être dans les bras d'un autre fait naître en moi une rage irraisonnée.

Je reste alerte guettant la fenêtre, si vous passeriez comme tu le faites toujours, mais non, rien. Je vous vois de moins en moins souvent. Perdant le contact avec la réalité, j’émerge lentement dans mon autre moi, méconnu de tous.

Je vous vois déambuler sur la rue, souhaitant que vous puissiez me sourire. Je vous vois vous retourner et marcher vers moi, me dépasser sans me voir, puis reprendre votre chemin comme si de rien n’était. J'avais beau essayé de vous retenir, mes mains passent à travers ton corps.

Pendant la nuit, vous êtes la seule à meubler mes rêves, vous pénétrez dans mes draps, le visage tourné vers moi, je m'allonge tout près et me laisse envahir par votre regard. Comme j'aimerais que ces moments là, soient vrais, vos caresses me glacent le sang, mais réchauffent mon coeur.

J’avais l’impression que vous vous offriez à moi. Je n'insistais pas, mais vous vous aggripiez à moi pour m'approcher de vous.

J’ai trop mal dans ces moments-là. Je voulais continuer de vous regarder malgré le mal que ça me faisait, surtout ne pas vous lâcher des yeux. Lorsque vous me quittiez, je le voyais comme un refus de tomber amoureuse.

Je vous suis partout où vous allez. Je me centres souvent sur votre visage. J'en suis malade de vous voir passer chaque jour et devoir attendre que vous repassiez le soir pour vous revoir enfin. J'en suis malade de ne pas pouvoir vous parler, de pas trouver le courage de vous parler.

Pendant vos trop longues absences, la peur m’envahit et les idées noires me gagnent.

J’entends la voix de mon frère qui me répète toujours les mêmes conneries, le même discours, mais je me refuse d'être loin de vous, plus longtemps.

J'aimerais que vous soyez profondément troublée par mes mots. Mais vous avez ta vie, cette vie sans moi, vous ne pouviez pas vous préoccuper de moi. Car vous ignoriez tout de mes sentiments. À peine, des signes de tête, pour vous dire bonjour. Depuis quelques temps, me répondiez, par ce même signe, pensant que cela n'est que par politesse. Bien sûr, c'est par politesse, mais mon coeur vous regarde passer et vous dit, je vous aime, chaque jour.

Mais je veux vous nourrir de mon énergie. Combien de fois, j'ai tenté de vous parler, mais je suis resté là, figé. Je vous demande de suivre la direction de mon coeur, écoutez ce que je ne dis pas.

Au travers de la fenêtre, je vous regarde passer, souhaitant ardemment qu'on me donne la chance un jour de vous parler. Des jours et des nuits interminables où je suis séparé de vous.

«Serre-moi contre ton coeur, si tu m’entends»
«Je suis venu te chercher, parce que je t'aime.»

Je comprends maintenant pourquoi, je fais ces rêves étranges où je vous vois pleurer devant ma fenêtre sans que je te vous demande de venir me rejoindre. Vous étiez près de moi, n'est-ce pas? Vous voyagiez vers moi dans mes rêves. Mais un jour, vous avez cessé de pleurer devant ma fenêtre et j'ai eu un poing au cœur. Votre présence dans mes rêves me manque.

Voilà en quelques lignes, mon rêve que je vous partage.

«Mon amour, pourquoi tardes-tu à me prendre la main, je devrais t’en vouloir, tu vas me rendre fou! Es-tu consciente de flotter auprès de moi, en moi? Tu ne te sens pas comblée par ma présence. Tu ne sens pas, ton coeur battre au même rythme que le mien?»





«Une nuit, tu sentiras mes mains caresser tes hanches, je te serrerai dans mes bras. Tes yeux brilleront, et illumineront les miens.»

Je marche sur la rue, je suis intrigué par le bruit de pas dans mon dos. Je me suis retourné et vous étiez là. Votre sourire malicieux vous embellissait et vos yeux brillaient d'une passion dévorante. Nous nous sommes arrêtés devant l'autel et l’homme a commencé à parler :

Nous sommes ici pour célébrer...

- Voulez-vous prendre cet homme pour époux? L'aimerez-vous, le consolerez-vous, l'honorerez-vous, dans la maladie, comme dans la santé, et renonçant à toute autre union, lui resterez-vous fidèle jusqu'à votre mort?
-Oui, je le veux.
-Chung, voulez-vous prendre cette femme pour épouse? L'aimerez-vous, le consolerez-vous, l'honorerez-vous, dans la maladie, comme dans la santé, et renonçant à toute autre union, lui resterez-vous fidèle?
- Oui, je le veux dis-je bien que je ne pense pas vous quitter. Avec tous les efforts que j'ai pu faire pour me rendre ici, faut être complètement fou pour renoncer.
- Si une personne s'oppose à ce mariage, qu’elle le dise maintenant ou se taise à jamais.

C’est alors que j’ai entendu quelqu’un marmonner, je me suis retourné et c’était mon frère qui faisait encore des siennes. Mais au lieu de prendre la parole, il fit un geste de la main pour me signifier que ce n’était rien.

- Par les pouvoirs que vous me donnez, je vous déclare unis pour la vie, le temps qu'il vous reste à vivre. Embrassez-vous, le temps nous presse.

Là, j'avoue que j'ai eu un doute sur ces derniers mots. Mais j’ai repris mes esprits, lorsqu'un baiser enchanteur enflamma mes lèvres et fit envoler mes derniers doutes.

J'ai senti un courant d'air. Quand d'un coup, je vis une lame trancher votre tête et vous vous être écroulée. J'entendis ces mots : 

- Il faut le tuer, sans quoi il se vengera! Une guerre effroyable débutera et nous seront foutus.

Là, je me suis senti secoué, c'était mon frère qui me criait de me réveiller.

****

Je vais éviter les détails de ce que j'ai fait par la suite. Je préfère que vous gardiez l'image d'un moi vulnérable et timide, qui vous regarde passer chaque matin. Au lieu d'un homme mystérieux qui pourrait tuer sans pitié.

Ce que je ferai, sans l'ombre d'une hésitation. Je ne la signe pas, votre coeur sait qui je suis.
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Karole McDowell 2011 - (c) Toute reproduction est interdite sans l'autorisation de l'auteure.

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