mardi, avril 05, 2011

Amour éternel, l'amour authentique - Chapitre I (corrigé)



L'amour authentique...

I

      Je me nomme Madailéin O'Mahony et j'ai vingt-huit ans. Je suis plutôt tranquille comme fille. Cheveux roux longs, raides et fins. Mes yeux sont verts. Je suis grande pour une fille. Un mètre soixante-dix-neuf et je suis bien proportionnée. Ma meilleure amie se nomme Saraid.

Ma famille est un peu plus compliquée. Ma mère était adorable et je n'aurais pas pu rêver mieux, mais je la trouvais faible. Mon père était assez violent quand j'étais toute petite, je me souviens que j'urinais dans ma culotte quand je le voyais, et du coup, je me suis forgé peu à peu une carapace, un caractère d'enfer pour me protéger des autres et personne ne pouvait me marcher dessus.

Alors que ma mère, sans dire qu'elle me passait tout, loin de là, s'écrasait devant mes crises de colère, alors qu'elle aurait dû me tenir tête. Je vis avec mes deux cousines. Elles sont venues vivre chez moi quand leurs parents sont décédés dans un accident de voiture. La plus vieille, je ne me suis jamais entendue avec elle. Quant à la plus jeune, elle est ma préférée et je l'adore.

Bref, je suis une femme avec son caractère.



****

Madailéin marchait tranquillement sur le trottoir, le soleil était éclatant et elle décida donc d'en profiter. Alors qu'elle voulut traverser la rue. Elle vit un gigantesque obstacle se dresser devant elle. Elle ne puit l'éviter, fit quelques manœuvres pour ne pas se faire happer par cette voiture, et elle tomba par terre. Son obstacle l'aida à se relever. Elle était furieuse.

-  Ca va? demande-t-il.
-  ...

Elle lui dit ce qu'elle avait sur le cœur. Mais quand elle l'a vu, elle est restée bouche bée. L'apprenti qui lui servait de béquille était certainement le plus bel homme de la terre.

-  Hé! Ho? Ça va?
-  Oui, ça va. Tu pourrais quand même regarder devant toi quand tu conduis.
-  Hé, c'est toi qui as traversé sans regarder!
-  C'est bon, lâche-moi! dit-elle en se libérant. Je n'ai pas besoin de ton aide.

Elle reposa son pied par terre. Une douleur fulgurante remonta le long de sa jambe et elle serait tombée si l'homme ne l'avait pas retenue.

-  Bon, je crois qu'on va reprendre tout à zéro. Je m'appelle Chung. Et, tu es...
-  Madailéin.
-  Très bien, ma voiture est juste là. Je t'emmène aux urgences.

Dans son malheur, elle a eu une sacrée chance. Elle s'était fait renverser par un gentleman. Elle aurait pu être un peu moins acariâtre. Mais ce n'est pas parce qu'un homme est passable, qu'il faut qu'il croie qu'elle va se laisser embobiner. Ils sont montés dans une Lexus RX 400h noire. Tout le long du chemin, elle ne pouvait pas le quitter des yeux. Elle était totalement sous le charme.

-  Arrête de me regarder comme ça, on va avoir un accident. T'as quel âge?
-  Désolée! J'ai vingt-huit ans. Et toi?
-  J'en ai trente.
-  Tu ne travailles pas, en congé?
-  Oui, je travaille sur appel à l'hôpital.
-  Ah! ... et, à ton avis, j'ai quoi?
-  Je ne suis pas médecin, mais il n'est pas nécessaire d'avoir des connaissances en médecine pour savoir que tu dois avoir une entorse.

Effectivement, c'était une entorse. Chung est resté avec elle, jusqu'à ce qu'on la place dans une chambre pour qu'elle attende sa mère, puis il est parti. Lorsque la mère arriva le médecin lui a dit qu'elle avait eu de la chance et que ce n'était qu'une toute petite entorse. N'empêche que ça lui avait fait un mal de chien, et qu'elle a été dispensée de travailler pendant un mois. Ça aussi, c'était pour faire joli, mais ça l'arrangeait un peu plus. Dans la voiture, sa mère a juré sans cesse contre le "mufle" qui lui était rentré dedans.

-  C'est bon, Maman, il a été très gentil. Il s'est arrêté et m'a conduit aux urgences. Tu sais combien de gens auraient fait ça? Qu'est-ce que tu voulais de plus? On a même fait connaissance.
-  Quand même!

En rentrant chez elle, a immédiatement téléphoné à Saraid. Elle était sa meilleure amie et, elle avait besoin de lui raconter son histoire.

-  Allô!
-  Bonjour, c'est Madailéin. Est-ce que je pourrais parler à Saraid, s'il vous plaît?
-  Bien sûr, Maddie. Je te la passe tout de suite.
-  Allô!
-  Saraid, je viens de rencontrer l'homme de ma vie!
-  Encore! Bouge pas, j'arrive.

Une fois arrivée chez Madailéin, elle lui demanda.

-  Alors, qui c'est?
-  Le plus bel homme de la planète. Il s'appelle Chung, il a trente ans. Il travaille comme technicien à l'hôpital et c'est grâce à lui si j'ai la cheville dans le plâtre.
-  Tu es contente d'avoir la cheville dans le plâtre?
-  Oui! Sans ça, je ne l'aurais jamais rencontré!
-  C'est vrai que se faire arracher une jambe, lors d'une première rencontre, c'est vraiment... fabuleux. Je vais circuler au milieu de l'autoroute, j'aurais peut-être la chance de me faire frapper par l'homme de ma vie! dit Saraid en haussant les sourcils.
-  Oui! Il est chinois. Il a les cheveux courts et noirs. Ses yeux sont noirs.
-  Bien, il est chinois, il ne peut pas être blond! dit Saraid en haussant les sourcils.
-  Oui, mais là, ce n'est pas un chinois ordinaire. Il a une bouche magnifique, des mains bien larges, des sourcils qui ne se rejoignent pas et... il est plus grand que moi!
-  Ah! Ça change tout! Des sourcils qui ne se rejoignent pas, c'est épatant, dit Saraid en soupirant.
-  Et puis il a les épaules larges, que je ne t'en parle même pas, un dragon tatoué sur l'omoplate, des fesses à croquer.
-  Tu l'as vu à poil ou quoi?
-  Euh!... Non.
-  T'as sorti ta vision infrarouge? Fais gaffe, à t'imaginer des trucs comme ça, tu risques d'être déçue. Tu le revois quand?
-  Je lui ai demandé si on pouvait se revoir, il a dit qu'un de ces quatre, on se reverrait.
-  C'est très éloquent comme réponse! Et très peu commune! Comme un chinois aux cheveux noirs!
-  Oui!
-  Oui? Tu n'es pas croyable toi!
-  J'ai hâte!
-  Moi aussi! Un chinois aux cheveux noirs, des sourcils qui ne se rejoignent pas! Je suis abasourdie! J'ai vraiment hâte de voir ça!

Elles ont continué à bavarder sur le sujet pendant un petit moment. Madailéin imaginait un tas de choses sur Chung. Ce qu'il pouvait être ou ce dont il pouvait faire de sa vie, quels étaient ses qualités et ses défauts, ce qu'il aimait prendre au petit-déjeuner ou quel était son plat préféré. Tout un tas de bêtises que l'on pense importantes. Pendant que Saraid la regardait s'enfoncer dans son délire, Madailéin se construisait un vrai film sur sa future vie avec lui, y incluant son amitié sans borne avec Saraid.



Karole McDowell 2011 - (c) La reproduction est interdite sans l'autorisation de l'auteure.

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