L'amour authentique
IX
Elle partit donc avec Chung. Durant le trajet, ils sont tous deux restés silencieux. Ils entrèrent et Madailéin alla s'asseoir sur le lit.
Puis, comme elle n’avait toujours rien dit.
— Bon, si tu me disais ce qui ne va pas! dit-il.
— Ma mère a été tellement cruelle dans ses mots avec moi. Concernant notre amitié.
— Notre amitié?! demanda-t-il surpris.
— Arrête, ton bluff de garçon étonné, je le connais déjà.
— Amitié?! Je croyais que nous avions franchi un niveau supérieur, dit-il tristement.
— Mais qu’est-ce que j’en savais?
— Tu crois que je veux être avec toi tout le temps, parce que tu es une bonne amie? Tu crois que je t'invite à sortir uniquement pour te faire plaisir? Tu crois que mes sentiments pour toi sont faux?
— J'ai déjà eu des sentiments envers mon chat... dit-elle ironiquement.
Une pointe de jalousie perçait dans le ton, d’un semblant ironique, qu’il avait pris. Elle trouvait cela intéressant.
À ce moment, le téléphone a sonné. Madailéin répondit.
— Allô!
— Bonjour, je voudrais parler à Chung!
— Ah ça! Ça dépend de qui le demande.
— C'est Zi.
« Zi … Pourquoi ce prénom me disait-il quelque chose? Ah... Zi, son ex! » se dit-elle.
Elle prit une voix un peu bizarre et fit comme si elles connaissaient depuis toujours.
— Zi! Cela fait si longtemps! Vraiment, on devrait se voir plus souvent, je t’assure.
— C’est qui?
— Tu ne te souviens pas? Tu me déçois beaucoup. Qu’est-ce qu’on a pu se disputer pour ce type. Mais, j’ai gagné, comme toujours.
— Non mais c’est pas vrai! Je peux savoir en quel honneur tu réponds au téléphone à sa place? J’exige de parler à Chung.
— Tu exiges, mais tu te prends pour qui?
— Peut-être que tu sors avec lui, mais tu n’as pas encore emménagé avec lui! Alors attends que ce jour arrive, s’il arrive un jour. Ce qui m'étonnerait, tu veux qu'il fasse quoi avec une putain occidentale. Tu as terminé tes études secondaires, dis-moi?
— Tu es pathétique, je comprends pourquoi il t'a largué. Je voulais me moquer un peu, mais toi, tu es assez basse pour m'insulter outre mesure.
— Tu vas me le passer tout de suite, sinon...
— Sinon quoi? T'inquiète, je te le passe ton Chung, et pendant que tu y es, garde-le.
Elle entendit étouffer un rire. Mais, ce n’était visiblement pas celles de Chung. Il lui arracha le téléphone des mains.
— Zi! C’est Chung.
— Laisse tomber. J’ai compris. Mais t’aurais pu répondre à la place de l’autre. Tu me déçois. répondit Zi.
— Non, je n’avais pas prévu ça. Elle a décroché le téléphone en premier. Mais tu n'étais pas obligée de l'insulter. Je sais que j’ai été idiot de t'avoir largué de cette façon, mais ce n'est pas une raison!
— Alors là! C'est quoi? Tu l'aimes au point de me ridiculiser devant elle? Tu vas me le payer, Chung.
— Madailéin, j'aimerais que tu me laisses seul, je dois parler avec Zi. Merci.
— Quoi? dit-elle en colère.
— Va faire un tour et reviens dans vingt minutes! dit-il.
— Je peux disparaître de ta vie aussi, si tu le souhaites! dit-elle.
— Maddie, s'il te plaît!
Madailéin quitta le studio de Chung en claquant la porte.
— Zi, écoute-moi, je suis désolé de t'avoir largué de cette façon, mais tu dois savoir que j'aime Madailéin. J'y peux rien.
— Mais…
— Quoi mais?
— Tu n'as pas entendu de quelle façon elle s'est adressée à moi, elle s'est comportée comme une vraie garce. Tu peux aimer cette femme?
— Oui, dit-il en laissant échapper un rire étouffé. Ça ne devait pas se passer ainsi, mais cela s'est produit. Je n'y peux rien.
Après un petit quart d’heure, il raccrocha le téléphone. Il attendit pendant près d'une heure, mais elle ne revenait pas. Il se rendit chez elle et chez sa mère, mais elle n'était nulle part.
Elle réapparut quelques minutes plus tard.
— Je suis désolé de t'avoir dit de partir, c'est ton amie qui t'a raccompagné?
— Non c'est Stuart qui m'a déposé. Il devait venir dans le coin pour voir un ami.
Elle le vit tressaillir à la fin de sa phrase.
— Je vois que toi et Stuart vous êtes restés amis, c'est bien.
Il commença à manger, il avait l'air affamé, même quand il mangeait il était sexy.
— Oui, il est venu me déposer, c'est tout.
— Madailéin, tu n'as pas de compte à me rendre. dit-il.
— Tu me fais confiance? dit-elle.
— Absolument! affirma t-il.
— Il est venu me voir au bureau de poste (...)
— Madailéin, je sais, je t'ai vu quand tu l'as serré dans tes bras, tu as le droit, tu sais.
— Nous sommes restés amis.
— l faut croire qu’il s'est donné comme mission de te surveiller, pour savoir si tu es amoureuse de moi! dit-il.
— Tu ne me fais pas confiance Chung!
— Bien sûr que si!
— Très bien, alors dis-moi ce que tu as dit à Zi pendant que tu m'as dit de partir! demanda-t-elle.
Elle le regardait avec détermination.
— Et toi? Est-ce que tu me fais confiance hein? aboya-t-il
— Ne me cris pas dessus d'accord? C'est quoi ton problème? Tu crois que si je ne te faisais pas confiance je resterais ici avec toi? s'emporta-t-elle.
Son regard changea, son visage se déforma, il était furieux, mais il ne lui faisait pas peur.
— Je ne t'ai jamais obligé à rester, t'es libre de partir, vas chez Stuart, il est sûrement plus sain d'esprit que moi.
— Pourquoi tu mets Stuart dans l'histoire hein?
— Quoi, ça te poses un problème si je prononce le prénom de ton enfoiré de petit ami?
— Quoi? demandait-elle étonnée.
— Ne fais pas l'étonnée, tu veux que je te fasse confiance? Et bah commence par être honnête avec moi.
— Mais de quoi tu parles?
— Je parle de ton enfoiré de petit ami! hurla t-il.
— Stuart n'est pas mon petit ami! dit-elle sur le même ton que lui.
— Ah! Tu laisses n'importe qui te tripoter? T'étais pratiquement entrain de baiser avec ce mec hier à ton putain de bureau de poste et tu me dis que ce n'est plus ton petit ami? Je devrais peut-être te mettre dans mon lit, tu n'es pas si différente des autres salopes finalement. répondit-il amèrement.
Sa colère s'intensifia, elle était en colère contre lui, mais elle s'en voulais aussi, elle s'en voulait d'être tombée amoureuse de lui. Elle en voulait à Sato de l'avoir mis sur son chemin.
— Tu viens de me traiter de pute? siffla-t-elle entre les dents.
Son regard devint flou.
— C'est-ce que tu es. répondit-il cinglant avant de quitter la cuisine.
Elle avait besoin de quitter cet endroit, elle ne voulait plus le revoir. Elle passa rapidement dans la chambre, prit quelques affaires qu'elle fourra dans un sac, et elle s'empressa de quitter l'appartement.
Chung se précipita dans la salle de bain, il se regarda dans le miroir. Il respira un bon coup et là, ce fut comme s'il venait de se réveiller d'un cauchemar. Il se passa de l'eau sur le visage.
"Putain qu'est-ce que j'ai fait? Je dois aller la voir, et m'excuser elle ne me pardonnera jamais, pas cette fois, je suis allé beaucoup trop loin, j'ai dépassé les bornes. Je vais m'excuser, elle ne me pardonnera sûrement pas sur le coup, mais peut-être qu'elle le fera avec le temps." se dit-il.
Il sortit de la salle de bains. Il se dirigea vers la chambre. La porte était fermée. Il frappa une fois, mais elle ne répondit pas, il recommença une deuxième, puis une troisième fois, toujours pas réponses, il ouvrit la porte et il pénétra dans la chambre qui était vide.
— Madailéin?! cria-t-il.
Pas de réponse.
Il quitta la chambre et alla voir dans la cuisine, elle était vide, la panique le gagna. Il s'empressa de sortir du studio et vit le voisin.
— Kido, tu as vu Madailéin?
— Oui elle est sortie. l'informa-t-il.
— Il y a longtemps?
— Non il y a environ cinq minutes.
— Où est-elle partie?
— Je ne sais pas, elle a pris un taxi, elle n'avait pas l'air dans son assiette.
Il monta à toute vitesse dans son studio, il devait l'appeler, s'excuser et la supplier de revenir.
À suivre…
Karole McDowell 2011 - (c) La reproduction est interdite sans l'autorisation de l'auteure.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Écrivez un commentaire