mercredi, avril 06, 2011

Amour éternel, l'amour authentique... Chapitre XI (corrigé)


L'amour authentique

XI


Madailéin se réveilla lorsqu’elle sentit bouger à côté d’elle. Elle se dit que Chung devait être en train de se lever. C’est à ce moment que quelqu’un la frappa. Elle leva alors ses mains pour se protéger et c’est là, qu’on l’a saisi pour la relever. Elle ouvrit les yeux.

Un homme la tenait par les poignets, tellement fort qu’il lui était impossible de bouger. Il était grand, cheveux bruns, et ses yeux étaient d’un brun ténébreux. Il devait avoir la cinquantaine.

¾   Elle aussi. On l’emmène.

Il la jeta dans les bras d’un homme plus jeune.

¾   Habille-la!

Elle était encore seins nus et Chung était visiblement inconscient. Il était allongé par terre et ses mains étaient ligotées. Un filet de sang coulait de son front. On avait dû le frapper à la tête afin de l’assommer.

L’homme la prit dans ses bras et l’emmena dans la salle de bains, en attrapant au passage les quelques vêtements qui traînaient. Une fois qu’il eut fermé la porte, elle se jeta sur ses affaires, mais elle était dans un tel état, qu’elle ne pouvait rien faire. Il s’approcha d’elle pour l’aider, mais elle poussa des hurlements et fit de grands gestes dans le vide pour qu’il reste loin d’elle. Mais il lui saisit les bras et, très lentement, sans aucune violence, il l’emmena vers lui. Il a pris son visage dans ses mains et l’approcha du sien.

¾   Je ne suis pas là pour te faire du mal, et j’éviterai autant que je peux, qu’il puisse t’en arriver. Je veux juste t’aider.

Alors elle le laissa faire. Une fois habillée, elle l’examina. Il n’était pas comme les autres. Il avait les cheveux noirs et ses yeux noisette n’étaient pas aussi durs et glaciaux que ceux des autres. C’était son regard qui l’avait calmé et à son contact, une étrange chaleur envahissait son corps, comme si elle le connaissait.

Il lui a souri et la reprit dans ses bras. Elle était dans une sorte de transe, entre le conscient et l’inconscient. Elle les a vus prendre  Chung, et ils les ont transportés dans une camionnette.

Une fois enfermée à l’intérieur, elle s’est blottie contre Chung et a sombré dans un sommeil lourd, sans rêve. Ils l’ont jetée, à proprement dit, dans une cellule.

¾   Hey sale pute! cria l'homme en face d'elle. Chung va mourir. À  cause de votre insouciance. Ton héros s'est fait avoir comme un débutant.

Elle examina sa prison. Une des longueurs communiquait avec celle de  Chung, car elle était vitrée. Elle pouvait le voir, toujours inconscient. Ils avaient chacun un petit lit de camp, tous deux côte à côte, mais séparés par la paroi. Où étaient-ils? Qui étaient ces hommes? C’était sûrement des hommes que Chung a connus dans son passé.

Elle était toujours plongée dans ses réflexions, lorsque les trois ravisseurs sont entrés dans sa cellule.

¾   Allez les amis, on va s’amuser un peu! Regarde-là, elle n’a jamais goûté à une queue, cette conne.
¾   Si tu oses me toucher, je te tuerai, je le jure. cria Madailéin.
¾   Ouais, Ouais, maintenant tu fermes ta gueule.

Elle reconnut celui qui l’avait réveillé et les deux qui avaient transporté Chung dans la camionnette. Elle craignait le pire, qu’ils la torturent ou quelque chose du genre, mais elle était bien loin d’imaginer ce qu’ils voulaient lui faire subir.

Ils se sont avancés vers elle. Elle reculait au fur et à mesure, qu’ils avançaient, mais elle s’est vite retrouvée acculée dans un coin. L’un d’eux a essayé de l’attraper, mais elle s’est violemment dégagée. C’est alors, qu’un autre qui s’était glissé derrière Madailéin pendant ce court laps de temps, la saisie par la taille, lui bloquant les bras le long du corps. Celui qui essaya de l’attraper, tenta de l’embrasser, mais elle lui mordit la lèvre jusqu’au sang. Elle s’est débattue, elle les a mordus, elle les a griffés, mais en vain. Il leur a fallu moins que quelques minutes pour la maîtriser et l’attacher au lit.

Chung s’est réveillé à cet instant. Ils ont découpé ses vêtements avec un poignard. Elle s’est mise à crier. Un homme s’est alors approché de Madailéin et a plaqué sa main contre sa bouche.

¾   Crie autant que tu voudras ma belle, personne ne viendra te sauver et ça sera plus excitant pour nous.
¾   Chung va tous vous tuer, cria-t-elle.
¾   Chung? il éclata de rire. On lui fait des injections, il est gentil, comme un toutou! dit-il en éclatant de rire à nouveau. Ton mec et ses compagnons ont eu le nez trop long. Tout comme ton autre enfoiré de jaune de merde... Sato.

Il lui caressa les seins. Un frisson de dégoût la parcourait. Sa main est peu à peu descendue jusqu’à son pubis tandis que l’autre déboutonnait son pantalon. Jusqu’à présent, elle n’arrivait pas à imaginer qu’ils puissent lui faire ça. Mais maintenant qu’elle comprenait, elle se débattait avec d’autant plus d’ardeur. Mais ça n’a servi à rien. Il a écarté ses cuisses et essaya de s'introduire en elle.

¾   Tu vas arrêter de bouger, salope! cria l'homme.

Chung, de rage, hurlait des choses qu’elle ne comprenait pas et donnait des coups de poing contre la vitre, le visage déformé par la colère.

La torture s’est arrêtée, lorsque le plus jeune est brusquement entré dans la pièce. Il s’est jeté sur celui qui tentait de satisfaire ses bas instincts.

¾   Vous êtes malades! Laissez-la et sortez d’ici tout de suite!
¾   Toi, t’es un peu trop simplet pour donner des ordres!
¾   Laisse tomber. dit un des hommes en ricanant. Il a le béguin pour cette connasse. On te la laisse, tombeur.

Ils sont sortis tous les trois. Elle s’enveloppa dans un drap, puisque ses vêtements étaient désormais en lambeau, et elle leur courut après, mais la porte lui a claqué au nez.

¾   Un jour, moi aussi, je m’amuserai! hurla Madailéin.

Le jeune s’est approché de Madailéin.

¾   Ne me touche pas! Reste où tu es! cria-t-elle.
¾   Je ne vais rien te faire. Je suis désolé. Je ne savais pas.
¾   Dégage, éloignes-toi de moi! Je n'en ai rien à foutre de tes excuses! Tu peux te barrer, je n’ai pas besoin de toi. Retourne d’où tu viens.
¾   Mais...
¾   Non, je ne veux pas de ton aide. Tu ne crois pas que dans un moment pareil, j’ai besoin d’être seule?

Sa rage maquillait désormais son visage.

¾   Je crois surtout que dans un moment pareil, tu as besoin d’un soutien moral, aussi quelconque qu’il puisse être, et aussi forte que tu sois, Madailéin O'Mahony.
¾   Comment tu connais mon nom? demanda Madailéin.
¾   Tu sais, pour kidnapper quelqu’un, on est obligé de se renseigner sur lui. Et c’est sans compter l’indiscrétion de Chung, il n’a pas arrêté de hurler ton prénom!

Elle se noya dans son regard.

¾   Tu me rappelles quelqu'un. dit-elle en fronçant les sourcils.
¾   T’es bizarre, comme fille! répliqua-t-il sur un ton agressif, avant de se radoucir.  Mais, qui était-ce, Madailéin O'Mahony, Sato? ajouta-t-il en souriant.

Elle était dans un mauvais état physiquement, psychologiquement, et elle ne cherchait même pas à comprendre pourquoi il disait ça.

¾   Mellan O'Mahony, un fervent patriote irlandais. Il a tué 50 britanniques à mains nues, tu le connais? Et Marban O'Mahony, qui en fit autant. Tu les connais?
¾   Mellan est mon arrière-grand-père et Marban est mon grand-père. répondit Madailéin.
¾   Tu dois avoir appris à te défendre et à manier des armes, dit-il avec un sourire.
¾   Je ne suis plus sûre de te suivre, là.
¾   Ce n’est pas grave. C’est de Chung dont tu as besoin. Je vais le chercher.

Il la laissa seule. Elle le vit entrer dans la cellule de Chung qui s’est précipité vers lui, prêt à le massacrer. Le jeune homme lui dit quelque chose. Cela devait être une chose très sérieuse, car Chung tomba à genoux. Elle ne pouvait pas comprendre ce qu’ils se disaient, mais ils avaient tous deux, un visage les plus dramatiques, qu’elle n’avait jamais vu. Chung se tourna vers Madailéin et il la regarda comme s'il ne la connaissait pas, ou comme s'il la voyait pour la première fois.

Puis, ils se sont visiblement détendu et ont souri! Cela l’a laissé sur le cul. Faire ami-ami avec un ennemi dont les copains ont tenté de violer sa petite amie... Elle trouvait ça charmant!  Chung devait avoir attraper le syndrome de Stockholm, elle ne voyait que ça.

Ils ont enfin quitté la pièce. Deux minutes après, ils entraient dans sa cellule. L’homme les laissa seuls. Chung ne lui a rien dit, il voulait seulement la serrer contre lui. Pendant plusieurs minutes, ils sont restés comme ça. Elle était toute raide, stoïque, n’osant s’effondrer contre lui. Puis, Chung lui caressa les cheveux, et la consola du mieux qu’il put. Puis ils s’allongèrent sur le lit, et elle s’endormit en pleurant.

À son réveil, Chung n’était plus dans sa cellule. Il était endormi dans la sienne, de l’autre côté de la paroi vitrée.

Elle se demandait si c'était un cauchemar. Mais, en regardant autour d’elle, elle savait bien que cela était bien réel.




À suivre…




Karole McDowell 2011 - (c) La reproduction est interdite sans l'autorisation de l'auteure.

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