mardi, avril 05, 2011

Amour éternel, l'amour authentique... Chapitre II (corrigé)


L'amour authentique

II

Chung n'a pas été long à refaire surface. Le lendemain après avoir fait des courses, Madailéin sortit du centre d'alimentation en ayant une conversation plutôt houleuse avec une femme qui l'avait frappée avec son panier, comme si c'était de sa faute! Cela fait près de trois ans qu'elle ne s'était pas permis une petite altercation. Alors, comme elle a souvent besoin de se défouler, elle est devenue, en quelques minutes son exutoire.

Le ton était sérieusement en train de monter quand elle l'aperçut, près de sa voiture. Il la regardait, un petit sourire en coin. La dame a continué à l'insulter, mais elle ne l'écoutait plus. Bien qu'elle attende ça depuis un certain temps, le film qu'elle s'était fait avec Saraid s'est remis à tourner dans sa tête.

De son côté, la femme a cru pendant un instant avoir pris le dessus jusqu'à ce qu'elle aperçoive Chung. Elle s'est écriée.

-  Et voilà, j'aurais été surprise du contraire!

Madailéin, sans se préoccuper des propos de la femme, s'avança.

-  On peut quand même se faire la bise! s'exclama-t-il.
-  Excuse-moi. Je ne pensais pas que je te reverrais.
-  Je t'ai envoyée à l'hôpital, faut bien que je me fasse pardonner. Je n'allais pas te laisser tomber, ce n'est pas mon genre.
-  Enfin, tu reconnais que c'est toi qui as foncé sur moi!
-  Pas vraiment, mais c'est toi qui as la cheville dans le plâtre après tout, alors j'ai envie de te faire plaisir, c'est tout.
-  Non mais si c'est pour me dire ça, tu n'étais pas obligé de faire un détour pour me voir!
-  En fait, je pensais sérieusement qu'on pouvait devenir ami, mais si tu ne veux pas, c'est pas grave.
-  À priori, je n'ai rien contre.
-  Mais qu'on soit bien d'accord, c'est juste une relation amicale, je te drague pas!
-  Aucun problème avec ça, dit-elle froidement. Quoique...
-  Hé! Bull, je ne te dérange pas trop? Saraid venait de sortir du centre d'alimentation et se dirigeait vers eux.
-  Bull? ... C'est qui? demanda Chung.
-  C'est mon surnom! dit-elle. Pour les intimes, seulement.
-  Je peux t'appeler comme ça? demanda-t-il.
-  T'es un intime, toi? demanda Madailéin froidement.
-  C'est bon, j'ai compris.
-  Saraid, Chung.  Chung, Saraid, c'est mon amie d'enfance.
-  Salut. dit Chung. On va se balader, tu veux venir te balader avec nous?

Elle fixa Saraid avec un regard de chien battu en secouant l'index discrètement.

-  Ça aurait été avec grand plaisir, mais je dois aller chercher ma sœur à son travail. Sa voiture est au garage.

Elle fit semblant de pousser un gros soupir en s'épongeant le front et articulé " Merci " subtilement...

-  Bon, tant pis. dit Chung.
-  Allez, à plus... Bye! dit Madailéin.

Puis, ils sont montés dans sa voiture. Il a mis de la musique, puis lui a donné un trousseau de clés.

-  Met-les dans la boîte à gants. dit Chung.

Elle l'ouvrit. Il y avait une fleur dedans.

-  Une rose! s'exclama-t-elle.
-  Une rose blanche. C'est la couleur de la franchise. Elle est pour toi.
-  C'est vraiment sympathique!

Elle lui fit un bisou sur la joue.
-  Arrête! Puis, il démarra.
-  Tu donnes l'impression d'être un cyborg, dit-elle.
-  Pourquoi?
-  Tu es toujours aussi sérieux?
-  Je t'emmène au "Petit Costra", c'est trop sérieux ça? demanda-t-il.

Le Petit Costra était le genre d'endroit où toute fille normalement constituée qui viendrait de rencontrer Chung, rêverait d'aller avec lui. Restaurant magnifique et tranquille. Comme ils étaient des gens civilisés, ils se sont raconté leurs vies. Franchement, la sienne n'avait rien de très palpitant. Il était fils unique et venait de Chine. Il avait choisi de faire ses études au Canada pour échapper au cocon familial.

Quant à sa vie sentimentale, elle n'avait rien d'extraordinaire. À par une ou deux ex-petites amies laissées chez lui, il n'y avait rien de sérieux dont elle aurait eu à s'inquiéter.

-  Et actuellement, je n'ai personne en vue, a-t-il terminé, à part toi.
-  Trop gentil.
-  Et toi, alors?
-  J'habite à quinze minutes de l'hôpital. Ma mère habite en face de chez moi. Elle est très supportable et mon père est décédé. J'ai deux cousines qui habitent chez ma mère. Sheeva, qui a seize ans et Amies qui en a huit. J'ai du mal à m'entendre avec Sheeva, mais Amies est un amour. Je suis sortie avec trois hommes. Lucan, Lucan et Stuart.
-  C'est très varié!
-  Pourtant ils étaient très différents les uns des autres. J'ai quitté le dernier parce qu'il a un sérieux problème de jalousie, si tu vois ce que je veux dire.
-  Tu es toujours amoureuse de lui?
-  Honnêtement, je n'en sais rien. Ce n'est pas demain que je serai amenée à me reposer la question.

Il a jeté un coup d'œil à sa montre.

-  Oh! Il faudrait peut-être penser à rentrer, j'ai du travail! Je fais du remplacement aujourd'hui.
-  D'accord!

Il lui a passé ses béquilles et ils sont retournés à la voiture.

Pendant le trajet, il lui a demandé.

-  Je peux te demander quelque chose?
-  Ça dépend du caractère intime de la chose.
-  C'est très, très intime comme question.
-  Mmm... Tu m'intéresses! Vas-y!
-  Dans le stationnement du centre commercial, lorsque je t'ai dit que nous aurions uniquement une relation amicale, tu avais ajouté, Quoique... et Saraid est arrivée. Tu ne voudrais pas finir ta phrase?
-  Il faudrait que je m'en souvienne, avant... je ne crois pas qu'on ait la même définition du mot, intime, mais c'est pas grave.
-  Ouais! c'est ça...

Elle se souvenait du reste de la phrase. Pas trop proche quand même, sinon, quand je te demanderai de sortir avec moi, tu me répondras que tu ne veux pas casser notre amitié. pensa-t-elle. Mais ce n'était qu'un détail. Il l'a déposée chez elle. Sa mère assise sur son balcon l'interpella aussitôt qu'elle fut sortie de la voiture.

-  Où tu étais?
-  Ça ne te regarde pas.
-  Je suis encore ta mère que je sache. Tu ne t'es pas dit tiens, il faudrait peut-être que je prévienne maman pour éviter qu'elle ne se fasse du souci? " C'est trop dur de te demander de penser à autre chose qu'à ta petite personne? Alors réponds à ma question.

Elle poussa un soupir d'exaspération

-  C'est bon, excuse-moi. J'étais avec un copain. Je peux rentrer chez moi maintenant?
-  Évite ce ton-là avec moi, s'il te plaît.

Madailéin entra chez elle et s'allongea sur son divan pour réfléchir.  Chung... Quel homme était-il vraiment? Il est vrai que je me posais sans cesse la même question. Pourquoi s'intéressait-il à moi? Quel genre de personne décide de faire ami-ami avec une autre, le lendemain de leur rencontre qui dura à peine deux heures? se demanda-t-elle.


À suivre...



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