mardi, avril 05, 2011

Amour éternel, l'amour authentique... Chap. VII (corrigé)


L'amour authentique

VII


D’un coup, elle se leva et dirigea vers le téléphone pour appeler sa mère. Si elle ne voit pas de lumière chez elle, elle va s’inquiéter.

¾   Allô Maman! C’est Madailéin.
¾   Où es-tu? Je commençais à m’inquiéter! Je croyais t’avoir déjà dit que je voulais que tu me préviennes lorsque tu quittes pour un temps indéterminé.
¾   Je suis chez Chung. Je vais dormir chez lui?
¾   Chez Chung? Tu ne le connais pas beaucoup.
¾   J'ai 28 ans, maman et tu sais bien que je ne te dirais pas ça, si je ne me sentais pas en sécurité.
¾   Bon ok!
¾   Je passerai te voir demain pour que tu te sentes rassurée, et que tu sois sûre que je sois encore en vie! dit-elle en riant.
¾   Tu vas dormir comment?
¾   Ne te fais pas de souci pour ça.
¾   Bon, c’est d’accord. À demain.
¾   Salut.

Elle se tourna vers Chung qui lui faisait un sourire moqueur. Elle prit une grande inspiration. Son cœur s’est mis à battre plus vite qu’il ne l’avait jamais fait, et elle avait une sorte de nœud dans l’estomac.

¾   S’il te plaît, Chung, fais-moi l'amour.
¾   Quoi! T’es pas un peu folle! Et je crains que tu le ne fasses plus avec Sato, qu'avec moi.
¾   Écoute, je sais très bien que si tu m’as dit tout ça, c’est que t’avais l’intention de me le proposer. Et puis même, je ne suis pas assez idiote pour croire, que tu me disais ça par souci de franchise.
¾   Peut-être que oui, mais peut-être que non. De toute façon, même si j’aimerais effectivement, je ne tiens pas à le faire dans ces conditions. Et si cela arrive, je ne pourrai pas me séparer de toi, ce sera trop difficile, et il y a trop de dangers.
¾   Des dangers?
¾   La mort de Sato n’était pas un accident.
¾   Ce n’est pas de Sato dont je te parle... Quoi! Qu’est-ce que tu me racontes encore? Tu débloques!
¾   Je ne t’ai pas tout dit. Sato et moi avions trouvé un réseau, et ce n'était pas un réseau pour personnes avec une bonne conscience.
¾   Tu parles en paraboles, et je n'aime pas ça!
¾   Ok, quand nous avons découvert ce réseau, nous avions décidé de changer de camp et cela ne plaisait pas à certaines personnes et cela s'est révélé dangereux. Il a été victime d'un coup monté. Et dans ses derniers râles d'agonie, il m'a confié la protection d'une personne. Toi.
¾   Hein? C’est quoi encore cette histoire? Et pourquoi l’aurait-on tué?
¾   Écoute, chaque chose engendre parfois son contraire. C’est une règle d’équilibre et rien ni personne ne pourra changer ça. Bref, des tueurs particulièrement bornés nous ont pris en chasse. Bien sûr, Sato était un maître, mais ils ont réussi à l’éliminer. C’est pour ça que je suis parti quelque temps, après sa mort.
¾   Il a été renversé par une voiture!
¾   Il n’est pas mort dans l’accident. Ce sont ces tueurs qui ont organisé ça afin de l’enlever et de le tuer.
¾   Et quoi d'autre?! demanda-t-elle, plus ou moins suprise.
¾   Tu ne sembles pas surprise! Tu le savais ou pas?
¾   Non, bien sûr que non. dit-elle sans émotion.
¾   Lorsque je t'ai heurté avec ma voiture, ce n'était pas un accident. C'était le seul moyen pour t'avoir à mes côtés, pour te protéger.
¾   Tu as une drôle de méthode pour me protéger! dit-elle en soupirant.
¾   Sato m'avait dit que tu étais une vraie tigresse. Tu voulais que je fasse quoi? Que j'aille chez toi et te dire, bonjour, Sato m'a donné comme mission de te protéger, parce que des tueurs en ont après toi?!
¾   Ils en ont après moi, pourquoi? Je ne savais rien, ou du moins, je donnais l'impression de ne rien savoir, même Sato croyait que je ne savais rien.
¾   Si je deviens trop proche de toi, ils t'atteindront. Tu comprends?

Elle s’allongea sur le lit de Chung, hypnotisée par tout ce qu’elle venait d’apprendre. La sueur sur son front roulait le long de ses tempes pour aller se noyer dans ses cheveux.

Chung est venu s’asseoir à côté d’elle sur son lit,. Longtemps, ils sont restés comme ça, dans un silence profond. Puis, elle se redressa et força Chung à s’allonger. Elle posa sa tête sur son torse et elle y fit jouer ses doigts.

Puis, elle s’arrêta et il écarta quelques mèches de ses cheveux de son visage.

¾   C’était une simple fantaisie ou je dois prendre ça au sérieux? demanda-t-elle.

Elle se releva et fit les cent pas.

¾   Tu ne te rends pas compte, je crois. Tu ne peux pas savoir à quel point cette promesse que j'ai faite à Sato est importante pour moi. dit-il.

Il s’est approché d’elle.

¾   Je crois que rien ne pourra te faire changer d’avis. dit-il. Tu n'arrives même pas à te mettre en colère. Je dois dormir, on en reparlera demain, si tu veux.
¾   D'accord, dit-elle.

Elle se colla contre lui et elle s'endormit. Elle sombra dans un sommeil profond.

¾   Salut mon amour, dit Sato.
¾   Sato, j'aime quand tu me parles dans mes rêves...
¾   Je suis content que ce soit, lui, ne craint rien, maintenant. Nous allons être séparés. Bien que je reste à ta portée dans tes rêves, tu vas devoir renoncer à moi.
¾   Pourquoi? demanda-t-elle, paniquée.
¾   Il faut que tu refasses ta vie, mais sois très prudente.

Il allait partir. 

¾   Sato!
¾   Oui?
¾   Je t'aime.
¾   Moi aussi, je t'aime, je vais toujours t'aimer. Tu es certaine de ton choix?
¾   Je ne sais pas... il n'est pas toi!
¾   Il ne le sera jamais. Sois-le autant que lui, dit-il.
¾   Être quoi?
¾   Tu le sais, dit-il. Même si je n'ai pas souhaité ça.
¾   Sato?
¾   Oui.
¾   Ne me quitte pas, dit-elle.
¾   Je ne te quitterai jamais...
¾   Sato!
¾   Oui.
¾   Je veux te sentir contre moi, je t'en supplie.
¾   Je ne peux pas, Madailéin.
¾   Me dire que tu m'aimes, ça ne me suffit pas. Demain, me fait toujours peur. J'ai tant besoin de toi. Prends-moi dans tes bras. Enfermes-moi dans tes bras. J'ai besoin que tu m'aimes.
¾   Madailéin, je ne peux pas.
¾   J’ai besoin de toi, emmène-moi avec toi.
¾   Je ne peux pas, sinon tu vas…
¾   Mourir? Si cela me permet d'être toujours avec toi, tue-moi.
¾   Non.
¾   Je te sens si loin, ça me fait peur. Emmène-moi avec toi, je t'en prie.
¾   Chung t'aime! Ce qui me blesse, c'est qu'il t'aime plus que je t'ai aimé.

Elle tomba alors à genoux en poussant un hurlement déchirant.

¾   Reviens… murmura-t-elle, reviens je t'en prie!

Il posa sa main sur son front, et elle se réveilla.

Elle se blottit contre Chung. Il émergea de son sommeil.

¾   Tu vas bien?
¾   Oui. dit-elle.
¾   Qui a tué Sato? demanda-t-elle, sérieusement.

Il se tourna brusquement.

¾   Ce que tu me demandes est impossible, Madailéin. Je suis désolé, mais, je ne peux pas te le dire. Et si ce que je lis dans tes yeux est réel, désolé, je ne peux pas.
¾   Pourquoi, tu n'as pas confiance en moi?
¾   Ce n’est pas la question.
¾   Bien au contraire, toute la question est là! T’as eu le droit de savoir et moi, je ne l’ai pas?
¾   Moi, c’était différent. Je suis désolé, et tu seras assaillie par les regrets.
¾   Quels regrets? Je veux juste savoir.

Il a éclaté d’un rire sans joie. Il a approché sa main pour lui caresser la joue.

¾   Crois-moi sur parole. Tu veux faire quoi? Partir en guerre contre ceux qui l'ont tués? Tu vas t'y prendre de quelle façon? En brandissant ton rouge à lèvres? dit-il en souriant.

Elle s’éloigna brusquement.

Elle s’assit sur le siège de bureau et elle fit la gueule.

¾   Qu’est-ce qu’il y a?
¾   Et tu me demandes ce qu’il y a! demanda-t-il.
¾   Je regrette. Mais je dois savoir, dit-elle. Tu t'es moqué de moi.
¾   Tu aimerais savoir ce que ça fait d’être la meurtrière de quelqu’un? De porter toute sa vie le poids de la culpabilité? s’écria-t-il. 
¾   Tu sais très bien que ce n’est pas pour ça.
¾   Alors, c’est pourquoi?
¾   Tu m’engueules parce que je veux savoir qui a tué l'homme que j'aimais le plus au monde, le meurtre que tu aurais pu empêcher! Alors, sur ce coup, tu dois culpabiliser autant que moi. Tu aurais pu éviter que cela arrive et tu n’as rien fait!
¾   C'est très méchant ce que tu viens de dire, Madailéin. C'est mon ami qui est mort je te signale.
¾   D’accord, tu as raison! Mais je veux savoir qui lui a enlevé la vie.
¾   Oh! Madailéin. Pourquoi faut-il que tu cherches toujours des explications à tout!
¾   Mais j’ai tout compris! dit-elle en reculant de quelques pas. Monsieur ne veut pas avoir mauvaise conscience. À moins que ce soit toi qui l'as tué! cria-t-elle.
¾   Quoi? cria-t-il.

Elle est sortie de chez lui en courant.

¾   Madailéin, reviens! Tu ne peux pas sortir comme ça en pleine nuit. cria-t-il.

De toute façon, elle n’allait pas bien loin. Elle ne voulait que se rafraîchir les idées.

Quand Chung est revenu chez lui après l’avoir cherché pendant un long moment, il ne s’attendait pas à la voir.

¾   Espèce de folle! Je me suis épuisé à te chercher partout!

Il la gifla. Ça faisait deux fois, qu’il était violent envers elle. Et ça, elle ne pouvait pas le supporter. Même s’il était très en colère contre elle, ce qui était compréhensible, elle n’était ni sa petite sœur, ni personne de sa famille et, par conséquent, il n’avait pas à la toucher.

Elle se dirigea vers la porte. Mais il lui attrapa le bras et elle se débattit en furie. Puis il la força à s’asseoir sur le lit.

¾   Alors?
¾   Alors quoi?
¾   J’attends tes excuses!
¾   Mes excuses! Tu peux te les mettre où je pense!
¾   Cela fait deux fois, et c’était deux fois de trop.
¾   Ce n’était pas justifié, peut-être.
¾   Je ne suis pas quelqu'un sur qui tu peux lever la main, tu n’as pas à me toucher. J’ai fait la chiante et je suis désolée. J’attends tes excuses, et si cela se reproduit une troisième fois, je ne serai certainement plus en mesure de les accepter.

Elle essaya une autre fois de se diriger vers la porte. Il la saisit par le poignet.

¾   Lâche-moi, dit-elle en le poussant.
¾   Tu essaies de faire quoi? Tu veux partir en guerre contre ceux qui ont tués Sato, et tu n'es même pas capable de me faire bouger, dit-il avec ironie. Il la tenait fortement par les poignets.
¾   Tu n'es qu'un... Ah! Lâche-moi, cria-t-elle.
¾   Je ne suis qu'un quoi?
¾   Un vantard, tu me, tu me... Argh! Lâche-moi...
¾   Je te quoi?
¾   Tu m'énerves, tu es un rustre et tu m'as frappé deux fois. Sato ne m'aurait jamais fait ça! dit-elle froidement.
¾   Je ne suis pas lui, et je ne le serai jamais.

Elle essaya de libérer ses poignets.

¾   Où veux-tu aller à cette heure, dis-moi? demanda-t-il.
¾   Je vais chez moi, il me reste deux petites heures à dormir avant d'aller travailler.
¾   Tu vas dormir ici, dit-il en la tirant vers la chambre.
¾   Non, je vais chez moi, je ne resterai pas une minute de plus avec toi.

Il la regarda en souriant.

¾   Pourquoi tu ris comme un idiot? demanda-t-elle, fâchée.
¾   Parce que tu ne gagneras pas.
¾   Tu m'énerves.
¾   Que dois-je faire pour te calmer, dit-il en s'approchant d'elle.
¾   Me laisser dormir, dit-elle en se couchant sous les couvertures.

Et elle joignit le geste à la parole. Il a éteint la lumière et  lui aussi, s’est glissé sous les couvertures. Mais il se tenait loin de Madailéin. Au bout d’un moment, n’y tenant plus, attirée par lui comme par un aimant, elle s’est blottie contre lui. C’est ce qu’il devait attendre, et elle a été rassurée de sentir ses bras l’enlacer. Elle s’est endormie après qu’il lui avait fait un bisou dans le cou et qu’il lui dit «Tu ne gagneras jamais contre moi» dans le creux de l’oreille.


À suivre…




Karole McDowell 2011 - (c) La reproduction est interdite sans l'autorisation de l'auteure.

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