mardi, avril 05, 2011

Amour éternel, l'amour authentique... Chap. IV (corrigé)


L'amour authentique

IV



Elle est sortie de chez elle, et elle est allée chez sa mère.

¾   Maman, as-tu encore mon CD de David Carva?
¾   Dans ma chambre, au fond de mon tiroir à bijou.
¾   Tu n’aurais pas dû insister pour que le psy me fasse oublier ça. C’était ma vie.
¾   Oui, mais vu les antécédents de ton père...
¾   Qu’est-ce qu’il vient faire là-dedans? Il n’a rien à voir avec la mort de Sato, que je sache! Donc rien à faire dans cette conversation.
¾   Je sais. Excuse-moi. Tu peux aller chercher le CD.
¾   Heureusement!

Idiote qu’elle était, elle n’a même pas deviné que sa mère s’apprêtait à lui dire quelque chose d’important sur son père et sur elle. Si toutefois son père méritait d’être appelé ainsi.

Elle est allée prendre le C.D. et elle est retournée chez elle. Était-ce bien celle de David Carva ou celle de Sato? Elle ne saurait le dire. Elle a repensé à tout ce qu’elle avait fait avec Sato. Elle se rappelait ses yeux, son rire en carillon. Il avait les cheveux toujours en bataille qui tombaient devant les yeux, ce qu’elle trouvait très raffiné. Ce qu’elle l’avait aimé! Elle ne voulait plus l’oublier. Jamais. Quitte à revivre l’enfer des insomnies, des cauchemars. 

Cette nuit-là, justement, Sato s’est manifesté. Elle s’est vue entrer dans une salle. Il jouait au hockey avec une personne qui lui était inconnue. 

Il s’est retourné, au bruit de ses pas.

¾   Maddie! Enfin!

Il l’a prise dans ses bras.

¾   Tu m’avais abandonné!
¾   Oui, je sais. Et j’en suis désolée. Mais je te promets que ça ne se reproduira plus!
¾   C’est tellement bon de te sentir dans mes bras. Ça fait si longtemps.

Il s’est reculé d’un pas. Il a pris son visage dans ses mains et l’a longtemps regardé, comme s’il voulait l’emprisonner dans ses yeux. Lorsqu’il a commencé à rapprocher son visage du sien, elle sentit ses jambes se dérober. Elle allait embrasser Sato. Il l’a retenue et, après un moment qui lui a paru éternel, a posé ses lèvres contre les siennes. Une foule de sensations, qu’elle croyait mortes est remontée le long de sa colonne vertébrale, faisant frissonner chaque millimètre de son corps. Ça a été si puissant, qu’elle a manqué défaillir. Lorsque Sato s’est reculé, elle s’est cramponnée à lui, gardant les yeux fermés afin d’imprimer cet instant en elle pour toujours. Sato lui a chuchoté à l’oreille.

¾   Redescends sur Terre. Je suis là maintenant.

Alors elle a rouvert les yeux en essayant de prolonger encore la magie du moment.

¾   Tu n’es pas apparu dans mon rêve uniquement pour me voir.
¾   Tu as raison. La seule chose que je puisse te dire, que tu n’es pas la seule, mais tu peux pardonner facilement. Et si tu le fais, attends-toi à de grands changements dans ta vie.
¾   Quoi, qu’est-ce que ça veut dire?
¾   Chut!

Il a disparu. Puis une fille qu’elle ne connaissait pas, est apparue. Puis, plus rien.

Lorsqu’elle s’est réveillée, elle avait eu du mal à se remettre dans la réalité, car elle était toujours dans son rêve à essayer de garder en elle les sensations qu’elle avait ressenties en retrouvant Sato. Ensuite, elle s’est demandée ce que signifiaient ses paroles. Je n’étais pas la seule? La seule à quoi?

Le téléphone sonna. Saraid avait été malade hier et n’avait pas pu venir au restaurant. Elle voulait certainement lui donner de ses nouvelles.

¾   Saraid! Alors, comment vas-tu? Tu n’es plus malade?
¾   Non, ça va mieux. Juste des crampes avant, tu sais quoi.  Un peu plus fort que d’habitude.

Elle est un peu bouleversée.

¾   J’ai encore appris une chose pas mal hier. Tu passes à la maison?
¾   C’était bien mon attention. Allez, j’arrive.

En l’attendant, elle déjeuna. Sheena criait dehors. Elle ne pouvait s’empêcher de parler sans crier à la mort.  

Au bout de cinq minutes de hurlements, elle craqua, elle ouvrit sa fenêtre.

¾   Ça t’arrive jamais de laisser les gens tranquilles!
¾   T’as pas à me donner des ordres! lui a-t-elle répondu.

Ce qu’elle pouvait être odieuse! Elle est certaine que même elle, n’était pas comme ça. D’exaspération, elle lui balança son thé à la figure.

¾   Tante Alayna, Madailéin m’a jeté son thé au visage! Elle a fait exprès en plus!

Sa mère arriva vite dehors et regarda vers la fenêtre.

¾   Non mais! Qu’est-ce qui te prend?
¾   Il me prend, que si je suis encore obligée de la supporter, je vais finir dans un asile psychiatrique!

Et elle partit dans sa chambre pour s’habiller. Enfin, Saraid est arrivée.

¾   Alors, que t’arrive-t-il?
¾   Plein de choses!
¾   Ah! Madailéin et ses petits secrets, épisode I. Raconte!
¾   Sato.
¾   Oh, non, ça recommence!
¾   Oui, mais c’est tellement différent. Maintenant, c’est vraiment bien. Je me souviens de ce qu’on a vécu ensemble et je suis heureuse de pouvoir le faire. Mais le plus surprenant, c’est que c’était le meilleur ami d’un des amis de Chung.
¾   Non!!

Madailéin était sûre que Saraid aurait été moins étonnée, si elle lui avait dit que Michael Myers était venu dîner à la maison hier soir. Mais elle a finalement fini par se reprendre. Elle n’avait fait aucun arrêt cardiaque.

¾   Ce n’est pas vrai! Il t’a monté un bateau! Sato était chinois, Chung est chinois, je ne sais pas, mais c'est très facile de dire qu'un de ses amis le connaissait! dit Saraid en haussant les sourcils.
¾   Crois-moi, si tu avais vu la tête qu’il a fait, quand je lui ai raconté l’histoire, tu n’aurais plus aucun doute.
¾   Et ça te fait quoi?
¾   Ça me fait plaisir d’avoir rencontré quelqu’un qui ait connu Sato aussi bien que moi. De l’autre… C’est bizarre. Et puis, je crois que je suis amoureuse de  Chung et j’ai l’impression de trahir Sato.
¾   C’est pas pour remuer le couteau dans la plaie, mais Sato est mort.
¾   Mais nous étions tellement unis tous les deux! Je sais qu’on ne sait jamais ce qui doit arriver dans la vie, mais j’ai vraiment l’impression que c’était l’homme de ma vie, et ça n'arrive pas deux fois. Et puis il m’a parlé cette nuit.
¾   Déjà! Dis donc, il ne perd pas de temps lui. Même mort, il est encore jaloux!
¾   C’est pas drôle.
¾   Je suis désolée. Mais, même si j’ai été témoin plusieurs fois, j’ai toujours du mal à croire que bien qu’il soit mort, Sato te parle dans tes rêves. Il t'a dit quoi?
¾   Il m’a dit que je n’étais pas la seule, mais que je pouvais pardonner facilement. Et j’ai vu une fille que je ne connaissais pas. Ça veut dire quoi, à ton avis?
¾   Attends, c’est clair.  Chung a une copine.
¾   Non! Il me l’aurait dit!
¾   Et en quel honneur? Parce que tu es son amie et l’ex d’un gars que vous connaissiez tous les deux? Il n'a pas signé de contrat, disant qu’il était obligé de le faire.
¾   Mais... nous en avons parlé. Et il ne m’a rien dit.
¾   Je ne sais pas, si je vais te vexer, ou te flatter, mais s’il a envie de conclure avec toi, et qu’il n’est pas sûr que ça marche, ou qu’il pense pouvoir gérer deux filles en même temps, si bien sûr il en a déjà une, c’est pas ce qu’il risque de te confier en premier!
¾   Au faite, cet après-midi, on va au ciné. Tu veux venir?
¾   Non. J’ai un rendez-vous avec Rodan, le frère de Cassidan.
¾   Attends, son frère jumeau? Dans le genre «Je change de saveur tous les jours» Je me suis toujours demandé, pourquoi tu préférais Cassidan plutôt que Rodan.
¾   Tu veux la vérité?
¾   Non, mens-moi, s’il te plaît!
¾   Je n’ai jamais choisi, alors j’ai tiré à pile ou face et ai donc jeté mon dévolu sur Cassidan. Comme j’ai pas eu de chance, il semble que ce soit Rodan qui ait un faible pour moi. Alors voilà.
¾   Je vois que tu n’as pas chômé pendant que j’étais avec Chung!
¾   Je n’avais pas l’intention de vous tenir la chandelle! Mais si c’est pour me faire diviser, je me casse!
¾   Non, reste! dit-elle d’une voix faussement suppliante
¾   Non, de toute façon, à 11h25, à mon avis, tu as tout le temps de te préparer avant que  Chung vienne te chercher. À...?
¾   14h00! Quoi! Je ne serai jamais prête! Allez, qu’est ce que tu fais encore là? Vas-t’en!
¾   Et ta diplomatie, tu l’as mise où, dans le pantalon de Chung?
¾   J’en ai jamais eu!
¾   Ouais, c’est vrai!

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À suivre...

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