vendredi, février 18, 2011

Amour éternel - Chapitre XXX - À jamais...

* AMOUR ÉTERNEL *

XXX


Madailéin vint se blottir contre lui et il l'enlaça de ses bras pour l'avoir contre son cœur qui s'était remis à battre.

- Dire que tu as failli passer à côté de tout ça… murmura-t-elle.
- J'aurais passé à côté de ça? dit-il en se tournant brusquement.
- Bien oui, si tu avais pas tant attendu pour venir me parler, on serait ensemble depuis longtemps, dit-elle.
- Bien, excuse-moi, mais tu t'es vu quand tu marches sur la rue? Tu ne souriais jamais, j'avais l'impression que tu allais me mordre si je t'avais approché...
- Ce n'est pas de ma faute, si tu es peureux... dit-elle.
- Traite-moi de poltron pendant que tu y es! répondit-il.
- Ce n'est pas moi qui l'ai dit... dit-elle avec un sourire en coin.

Il plissa les yeux. Il s'appuya sur son coude et la regarda.

- Est-ce que tu le sais à quel point tu peux être chiante? demanda-t-il en soupirant.
- Oui, j'avoue que ça fait partie de mon charme... mais, je l'étais avant que tu me parles, tu l'as dit toi-même il y a quelques minutes... dit-elle toujours avec ce sourire en coin.
- Argh... laisse tomber.

Elle se perdit dans ses pensées. Elle soupira et tourna vers lui et embrassa son épaule.

- Mes rêves sont plus fréquents à présent, depuis... tu sais, dit-elle, hésitante.
- Qu'est-ce que tu veux dire, demanda-t-il en se retournant vers elle.
- Tu sais que nous avons beaucoup souffert dans les vies passées, je crains de ce qui peut arriver dans celle-ci, dit -elle. Être obligé de se battre pour avoir le droit de s'aimer, je n'arrive pas à comprendre.
- Tu sais, les gens ont évolué... Il n'y a plus de lois contre les mariages mixtes... Ce sont toutes ces lois que les américains et les britanniques ont créées qui sont venues foutre la merde. Et après des années et des années, d'interdiction, tu en viens à penser que de cette façon.
- Ouais, les lois n'existent plus, mais la mentalité, elle... elle est bien ancrée. Ah, les gens ont évolué, ils ne brûlent plus les gens sur les bûchers, mais ils nous brûlent du regard... ça revient au même. Inconsciemment, je croyais que si je restais près de toi, je souffrirais et tu souffrirais.

Elle fixa le plafond.

-Mairenn. dit-il doucement alors qu'elle continuait de fixer le plafond. Mairenn, regarde-moi, insista-t-il en posant sa paume sur sa joue. Sans bouger la tête, elle détourna le regard sur lui. C'était la seule façon de t'avoir dans ma vie. 

- ...
- Mairenn, malgré toutes les discussions que tu essaies toujours de provoquer en pensant que je vais m'éloigner de toi, tu ne réussiras pas. Tu ne pourras jamais briser ce pacte qu'il y a entre toi et moi. dit-il avant de l'embrasser doucement.

Elle lui sourit.

- Tu savais que le tableau du musée c'était nous? demanda-t-elle calmement.
- Oui...
- Pourquoi n'as-tu rien dit?
- Tu me vois en train de te dire que ce tableau c'était nous, il y a 160 ans? Tu aurais réagi de quelle façon, selon toi? Tu m'aurais pris pour un fou, dit-il.
- Je suis irlandaise, les phénomènes de ce genre, ça me connaît... dit-elle. Si tu savais qui j'étais avant de me parler, pourquoi n'as-tu rien fait avant, demanda-t-elle avec des sanglots dans la voix.
- Je n'étais pas certain au début, c'est quand j'ai frôlé ta main au musée, que tout est devenu clair... dit-il. Je le savais déjà au fond de moi, mais j'avais besoin d'un signe... c'est tout. Et toute ces sensations qui émanaient de moi, tu ne peux pas savoir, j'avais peur de perdre le contrôle.
- Toi, perdre le contrôle? Intéressant… dit Madailéin avec un sourire en coin avant de l'embrasser. Je serais curieuse de voir ça… ajouta-t-elle en riant contre mes lèvres.
- Il faudrait me provoquer pour ça! répondit-il en prenant sa main.

Ses lèvres rentrèrent en contact avec du métal et il réalisa qu'il s'agissait de son alliance. Il passa son pouce dessus en pensant à ce que représentait ce petit bout de métal.

- Je l'ai ramené avec moi l'autre fois, dit-elle. Ta soeur est au courant pour nous?
- Oui, dit-il. Tu savais que Sami était (...)
- Oui, je sais qui il est... il nous a trahi dans le passé. Tous ces rêves, toutes ces révélations qui en découlent... c'est douloureux parfois.
- Je sais...
- Tu savais que le musée avait été victime d'un incendie à trois reprises et que le tableau était toujours resté intacte? demanda-t-elle.
- Oui, je sais...
- Mais quel genre de pacte nous avons fait? Malgré les nombreux rêves que je fais, je ne l'ai jamais su, dit-elle.

Il resta silencieux. Il la regarda sans rien dire.

- Chung? dit-elle en le regardant.
- Mairenn, écoute-moi, ce n'est pas important tout ça, dit-il froidement.
- Pourquoi tu refuses de me le dire? demanda-t-elle surprise.
- Je n'ai plus envie de discuter de ça, dit-il toujours aussi froidement.

Elle le regarda sans comprendre... il avait changé de regard. Il était devenu sombre et elle voyait de la colère dans ses yeux.

- Tu ne le sais pas, c'est pour ça que tu refuses de me le dire... dit-elle en lui donnant un coup de poing affectueux sur l'épaule.
- Madailéiin, j'ai dit que je ne voulais plus qu'on parle de ça, tu m'écoutes, merde! cria-t-il.

Elle se leva brusquement.

- Où vas-tu? demanda Chung en se tournant vers elle.
- Je vais manger, j'ai faim. dit-elle froidement à son tour.
- Tu restes ici, dit-il.
- Tu vas faire quoi, sinon?
- Tu viens ici, dit-il sévèrement.
- Tu te prends pour qui pour me donner des ordres comme ça? demanda-t-elle en le fixant.
- Pour ton mari, tu viens ici, dit-il.
- Ça te donne le droit de me parler comme ça, de me dire ce que j'ai à faire?
- Oui, tu viens ici.
- Non... dit-elle en sortant de la chambre.

Il se leva brusquement et la rattrapa par le bras. Il la fit entrer dans la chambre et la jeta sur le futon.

Il la regarda, elle s'était figé.

- Ça va? s'inquiéta-t-il.

Elle le regardait avec prudence, et il hocha la tête.

- Je manque toujours autant de tact… dit-il.

Au bout de quelques instants, Madailéin se leva, et elle se colla lui, et fourra mon visage dans son cou.

- À quoi penses-tu? susurra-t-il en la voyant songeuse.
- À rien.
- Madailéin, ne cherche pas à savoir ce qui était, mais apprécie plutôt l'instant présent. Peut être que la vie veut se faire pardonner du passé, la roue doit tourner un jour ou l'autre, dit-il en lui donnant un baiser sur le front. Nos âmes sont scellées, c'est ainsi.

Elle ne répondit pas mais il sentait, qu'elle se faisait violence pour ne pas débattre sur le sujet.

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Karole McDowell 2011 - (c) Toute reproduction est interdite sans l'autorisation de l'auteure.

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