* AMOUR ÉTERNEL *
XXIX
- ...
Comme lors d'un mauvais pressentiment, son pouls s'accélérera.
- Il va falloir qu'on se parle, dit-il finalement.
Elle commença à s'inquiéter.
- À propos de quoi? demanda-t-elle.
- Je dois partir, dit-il sans émotion.
- Je ne comprends pas.
- Je quitte le pays... définitivement. Je ne reviendrai pas...
- Tu vas où? demanda-t-elle sans réaliser ce qu'il venait de lui dire.
- Je vais rejoindre mon frère, répondit-il sans cligner des yeux.
- Pourquoi? demanda-t-elle, anéantie.
- Pourquoi? Tu croyais que je ne le saurais jamais? dit-il, son regard devint menaçant.
- De quoi tu parles? demanda-t-elle, énervée.
- Tu me trompes depuis combien de temps?
- Quoi? Tu plaisantes j'espère, dit-elle.
Elle tenta de s'approcher de lui, elle avait besoin de lui toucher. Elle ne comprenait pas.
- Reste où tu es, dit-il en colère. Ne me touche pas. Si tu crois que je vais me laisser toucher par une femme qui se fait tripoter par un autre, tu te trompes.
Elle éleva et se plaqua violemment sur sa joue. Elle tourna les talons.
*****
- Chung, tu vas me rendre dingue avec ce film! chuchota-t-elle assez fort.
Voyant qu'il ne réagissait pas, elle l'agrippa le bras.
- Ecoute Chung. dit-elle.
- Chut... Elle l'a giflé, c'est pas croyable, une femme ne devrait jamais manquer de respect comme ça à son mari, dit-il.
- Chung, c'est un film et (...)
- Ne t'avise pas de me faire ça, dit-il. En plus, ils sont en public... elle lui fait une scène en public, ça non plus ne me fait jamais ça, ajouta-t-il.
- Est-ce que j'ai l'air d'une femme qui fait des scènes en public? dit-elle en soupirant.
- Mais si un jour tu me frappes, je te frapperai aussi, dit-il.
- Tu vas me frapper? dit-elle surprise.
- Oui, et encore plus, si tu me trompes, dit-il. Tu es rousse, et tout le monde sait que les rousses aiment le sexe, dit-il avec un sourire en coin.
- Ah bon! Alors, une crise de colère en public, ça t'irais? Juste l'idée de te faire perdre la face, comme tu tentes de le faire avec moi? demanda-t-elle en le fixant froidement.
- Si tu réagis comme ça, c'est parce que tu m'as peut-être déjà trompé, ou tu as l'intention de le faire, dit-il sans la regarder.
- Tu me fais une scène à cause d'un foutu film?! Moi je me barre, j'en ai assez entendu, bon film Chung, dit-elle en se levant.
Ses paroles lui donnaient l'effet d'un électrochoc. Elle ne pouvait pas partir.
Il se leva en bousculant les gens du cinéma. Madailéin se dirigeait avec détermination vers les escaliers.
- Madailéin! dit-il.
- Va t'en, dit-elle sans un regard en montant les marches.
- Attends Madailéin, ne pars pas, dit-il plus fermement.
Elle se figea puis se retourna en le pointant du doigt.
- Tu sais quoi? Tu n'es qu'un crétin, Chung! dit-elle avec un visage déformé par la rage.
- Moi, crétin? C'est la meilleure ça! répliqua-t-il avec colère.
- Exactement! Tu seras mieux sans moi, continue d'écouter ton film, et continue de te faire du cinéma mental. dit-elle froidement. Tes mots puent les préjugés. Tu n'es qu'un raciste, Chung. C'est un sentiment que je ne connais que trop bien malheureusement.
- Moi aussi je connais ce sentiment, et encore plus que toi, Madailéin... dit-il en colère.
- Oui, mais contrairement à toi, je prends ta défense...
Sa dernière phrase se cassa dans sa gorge.
Il ne put s'empêcher de sourire. Il ne voulait pas, mais c'était plus fort que lui.
- Qu'est-ce que tu trouves drôle, dit-elle en colère.
- Ton sang chaud irlandais qui me fait sourire, si tu voyais tes yeux quand tu es comme ça. S'il n'y avait pas tout ces gens, je te prendrais là, sur le champ.
- Si tu crois que j'ai envie de ça, maintenant... dit-elle en colère. Merde Chung! Tu ne te rappelles vraiment de rien? Toi et moi, ça ne signifie rien pour toi? J'ai l'impression que Sami avait raison. Tu ne prends pas notre relation au sérieux, tu t'amuses avec moi, dit-elle froidement.
Il releva immédiatement la tête.
- Qu'est-ce que tu as dit?
- Tu as compris ce que j'ai dit, dit-elle.
Elle voyait sa cage thoracique se soulever avec frénésie et ses narines se dilater à chaque inspiration.
- Arrête Madailéin! dit-il fermement.
- Pourquoi j'arrêterais? Pourquoi Chung? murmura-t-elle.
Il resta à la contempler, en ne sachant pas s'il pouvait la toucher.
- Madailéin… je hais le sushi. Ça me rend malade. murmura-t-il.
- Tu n'aimes pas le sushi? balbutia-t-elle. C'est quoi le rapport?
Il la regarda droit dans les yeux, soit elle comprenait, soit il poursuivait sa route. Seul...
- Le film? Il était comment, il est déjà terminé?! dit une voix dans leur dos.
- Désolé pour le retard, on a eu un imprévu, dit Mai. Vous en faites une tête! dit Mai, surprise.
- Chung n'aime pas les sushis, dit Madailéin.
- Ce n'est pas un secret pour personne, il aime uniquement l'Irish stew, dit Mai en faisant un clin d'oeil à Madailéin.
- Ah! répondit Madailéin ne trouvant rien d'autre à dire.
Chung s'approcha de Madailéin.
- Maddie, on retourne à la maison? chuchota Chung.
C'était plus une affirmation qu'une question.
- Ta soeur vient tout juste d'arriver avec son copain, répondit Madailéin avec une petite voix.
- Toute cette histoire m'a donné faim, chérie, dit-il.
- On pourrait aller manger quelque part avec eux, qu'est-ce que tu en dis, demanda-t-elle.
- Non, Madailéin. Tu m'as affamé, c'est toi que je veux, pas de la nourriture! dit-il sans se rendre compte qu'il avait haussé la voix.
Les personnes dans l'entrée du cinéma se retournèrent brusquement et ouvrirent de grands yeux étonnés.
…Silence…
- Oh! Désolée, lorsqu'il a faim, il perd ses moyens!! dit elle avec un petit rire nerveux, qu’elle ravala immédiatement au regard des gens.
…Encore un silence…
- Chung qu'est-ce qui te prend? dit Mai en riant. Il y a plein de gens ici, retenez-vous les amoureux!
Chung prit Madailéin par le bras et ils se dirigèrent vers la sortie.
- Vous partez déjà, s'étonne Mai.
- Oui, nous sommes pressés, répond Chung sur un ton bourru.
- Vous êtes pressé?! Tu es pressé, tu veux dire! dit le copain de Mai. Si j'avais su, je serais resté couché!
- Je croyais que nous aurions pu aller quelque part après le film, dit Mai.
- C'est très aimable de votre part, mais ce sera pour une autre fois, répondit Chung toujours bourru.
Il prit sa femme par le bras, et ils sortirent avec précipitation.
- Eh bien! Ça m'apprendra d'être aimable avec un rustre pareil, lança Mai.
****
Sans quitter leur étreinte, Chung donna un coup de pied pour la refermer la porte de la maison.- Chung, ce n'est pas gentil d'avoir refusé l'invitation de ta soeur, dit Madailéin.
- A l'heure actuelle, je n'ai plus trop envie de faire la conversation. dit-il en la regardant.
- Oh! Je connais ce regard là, dit-elle.
Elle s'approcha et avec ses cheveux, elle vint coller son front contre le sien et il resserra ses bras autour de sa taille.
- Chung, susurra-t-elle. J'ai besoin de toi, dit-elle avant de l'embrasser doucement. Fais-moi l'amour… ajouta-t-elle contre ses lèvres.
Il réalisa qu'elle avait fini d'enlever sa chemise quand il sentit ses lèvres humides sur son torse, électrisant sa peau au passage. Ses baisers eut raison de sa patience. Il la plaqua contre le mur du salon. Il l'embrassa partout sur le visage, le cou, les épaules et y laissai même glisser sa bouche sur sa peau sucrée. Ses mains avaient déjà trouvées leur chemin sur ses cuisses et elles remontaient dangereusement sous sa robe. Elle gémissait et cela n'arrangeait en rien à la douleur qu'il ressentait, il se colla contre elle, cherchant une friction.
Il déboutonna son pantalon sous son regard intense. Elle fixa ses cicatrices furtivement, comme si c'était la première fois. Il prit sa main et la tira vers la chambre. Il la fit tomber sur le futon, il se plaça au dessus d'elle et elle releva ses jambes contre ses hanches.
- Chung... soupira-t-elle.
Il se délecta de sa peau pale, elle se mit à ondoyer avec frénésie et agripper son cuir chevelu avec force. Il voulait lui faire l'amour comme elle lui avait demandé, il voulait lui donner du plaisir, lui donner l'amour qu'elle méritait.
- Chung... chuchota-t-elle entre ses gémissements de plaisir. Prends-moi comme j'aime...
- Je voulais que (...)
- Chung, regarde-moi, dit-elle avec des yeux mi-clos. Tu crois que tu seras capable ce soir? demanda-t-elle.
- Plus que tu crois! dit-il.
- Prouves-le moi! dit-elle avant de poser ses lèvres sur les siennes et rouler son bassin contre le sien.
En soupirant, elle laissa tomber sa tête en arrière un court instant avant de replonger son regard dans le sien. Lentement, elle se rassit sur ses cuisses puis colla son bassin contre son intimité qui était sur le point d'exploser.
Leur étreinte n'avait rien à voir avec les autres. Il y avait de la sauvagerie pour ne pas dire de la bestialité. Tout simplement, un homme et une femme qui partageaient leurs sentiments. Il voulait la sentir onduler sur lui, l'entendre soupirer, la voir gémir son nom, son vrai nom, sentir ses ongles dans sa peau.
Ses mouvements de bassin se firent plus insistants et la cadence augmenta. Leurs souffles se mêlaient et devenaient de plus en plus erratiques à mesure que le plaisir grandissait.
- Chuichi... redonne-moi la vie... fais-moi revivre... dit-elle.
Leur regard s'intensifia. Il la vit frissonner tant son regard était intense. Il la dévorait des yeux.
Il avait du mal à respirer tellement il la désirait.
- Tu veux revivre… je vais te faire vibrer… fais-moi confiance…
- Qu'est-ce que t'attends alors… dit Madailéin.
Il augmenta la puissance et la fréquence.
- Mairenn, dit-il en lui pinçant la peau.
Elle explosa en hurlant se resserrant sur lui, déclenchant le sien également.
Il se laissa tomber sur elle, le plaisir avait ramolli ses muscles.
- Tu sais que t'es lourd? ria-t-elle.
- Excuse-moi… dit-il en riant.
Il voulait lui dire qu'il l'aimait plus que tout, mais les mots restèrent bloqués dans sa gorge.
La chaleur de son corps nu près du sien, la rassurait, la réconfortait.
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Leur regard s'intensifia. Il la vit frissonner tant son regard était intense. Il la dévorait des yeux.
Il avait du mal à respirer tellement il la désirait.
- Tu veux revivre… je vais te faire vibrer… fais-moi confiance…
- Qu'est-ce que t'attends alors… dit Madailéin.
Il augmenta la puissance et la fréquence.
- Mairenn, dit-il en lui pinçant la peau.
Elle explosa en hurlant se resserrant sur lui, déclenchant le sien également.
Il se laissa tomber sur elle, le plaisir avait ramolli ses muscles.
- Tu sais que t'es lourd? ria-t-elle.
- Excuse-moi… dit-il en riant.
Il voulait lui dire qu'il l'aimait plus que tout, mais les mots restèrent bloqués dans sa gorge.
La chaleur de son corps nu près du sien, la rassurait, la réconfortait.
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Karole McDowell 2011 - (c) Toute reproduction est interdite sans l'autorisation de l'auteure.
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