* AMOUR ÉTERNEL *
- XXII -
Un amour au-delà du temps
Chung passa une nuit courte et plutôt mauvaise. Il n'avait pratiquement pas réussi à fermer l'œil, rejouant sans cesse la journée d'hier et l'indifférence de Madailéin.
Il se sentait si mal par rapport à cela. Il ne s'imaginait même pas épouser cette fille, cela lui donnait la nausée. Elle était tellement différente de Madailéin. Elle avait eu l'air si fâché et si sincère et cela le rendait malade.
- 2 -
Madailéin se réveilla aussi fatiguée que lorsqu'elle s'était couchée. Elle avait les traits tirés. Elle soupira et se rendit à la cuisine. Elle s'arrêta brusquement lorsqu'on frappa à sa porte.
- Qui est là? demanda Madailéin.
- C'est moi, c'est Mai! Ouvre, s'il te plaît! cria-t-elle.
Elle ouvrit la porte et Mai entra avec un grand sourire.
- Bonjour Madailéin! dit-elle.
- Bonjour! répondit Madailéin froidement.
- Tu n'as pas bonne mine, dis-donc! remarqua Mai.
- J'ai mal dormi.
- Regarde, j'ai amené des muffins pour le petit déjeuner. Tu manges avec moi? dit Mai toujours avec son sourire.
- Je n'ai pas très faim. Qu'est-ce que tu veux Mai? demanda-t-elle.
- Il faut manger et on ne discute pas avec moi. dit Mai.
Elle prit un muffin et un thé. Mai parut satisfaite. Elles passèrent la matinée à discute.
- Madailéin, raconte-moi ce qui s'est passé hier, tu veux bien???Mai lui lança un regard interrogateur. Elle s'accouda sur la table de la cuisine en la fixant, qui mit Madailéin mal à l'aise.
- Bon sang Mai! Arrête de me fixer comme ça!
- Pas tant que je ne saurai pas ce qui s'est passé. Chung avait une sale mine ce matin, pire que la tienne si je peux me permettre. Alors, il s'est excusé ou pas?
- Ce n'était pas vraiment lui, mais je remercie Zi de m'avoir averti, et toi non plus, ne me l'a pas dit, c'est minable. répondit Madailéin sans la regarder.
- Ce qui est minable, c'est que tu as cru cette pétasse, ça c'est très très minable. dit Mai sans émotion.
- ...
- Alors, il est venu te voir hier pour s'excuser, n'est-ce pas? Bien pour être franche, c'est moi qui lui avais proposé. Il faisait pitié à voir, mais dans quel état tu l'as mis. dit Mai en soufflant bruyamment.
- Et moi? Dans quel état tu crois que j'étais? Tu crois que j'ai fait la fête hier soir? dit-elle froidement.
-Bien sûr que non enfin! Alors, il t'a dit quoi, pour se faire pardonner? demanda Mai.
- Il a été gentil et doux, comme il l'est en temps normal. dit Madailéin.
- Explique-toi!??-Il a essayé de m'embrasser et je l'ai repoussé brusquement.
Mai resta un instant bouche bée.
- Tu l'as repoussé? demanda Mai, surprise.
- Il s'est penché sur moi et je me suis écartée, je lui ai souhaité d'être heureux avec Zi et lui ai dit que je ne faisais pas ça, mais je défaisais ça. Je lui ai dit que ce serait mieux de nous séparer avant qu'il ne soit trop tard et je suis partie.
- Tu es sérieuse là? Ah bien, je comprends pourquoi il avait cette humeur là ce matin. dit Mai.
- Tu sais pourquoi! Parce que Zi est là et ça devient trop compliqué. Il sera mieux avec elle et de plus... elle. Madailéin cessa de parler.
- Ça t'arrive de t'écouter parler? Elle a quoi de plus que toi? Elle connait notre culture? Elle parle notre langue? Mais il y a une chose qu'elle ne possédera jamais, et tu sais quoi? Son coeur, parce qu'il te l'a donné! cria à présent Mai.
- Ouais, ouais... dit Madailéin désintéressée. Je ne sais pas, mais cela confirme ce que je pensais au départ, le sujet est donc clos, dit Madailéin avec des sanglots dans la voix.
- Si tu crois que je vais te laisser gâcher votre relation et briser le coeur de mon frère, tu te trompes! dit Mai en la regardant, furieuse. Tu ne peux pas le fuir éternellement, il va falloir que tu l'affrontes à un moment donné.
- Je suis désolée Mai. dit Madailéin.
- Il veut juste te voir, tu ne pourras pas te terrer ici, bien longtemps. dit Mai.
- Je le sais.
- Et la batterie de ton cellulaire est à plat. Il t'a appelé hier soir? demanda Mai.
- Oui. dit-elle.
- Tu lui as répondu ou tu as préféré qu'il tombe sur ta boîte vocale? Tu as écouté le message par la suite? demanda Mai.
- Ce n'est pas important ça. répondit Madailéin.
- Il va venir te voir bientôt, il sera ici dans quelques instants, et tu dois lui parler. dit Mai.
- Comment il doit venir ici? C'est une mise en scène, tu me préparais pour sa venue, c'est ça? C'est pas très honnête de ta pars Mai, tu as menti! dit-elle en colère.
- Je ne me souviens pas t'avoir dit pourquoi j'étais ici! Je suis venue discuter avec toi et pour prendre de tes nouvelles. dit Mai.
- Tu pourrais rester avec moi? demanda Madailéin.
- Oh non! Sûrement pas! Assume tes actes! dit Mai en se levant.
Elle partit avant que Madailéin ne puisse ajouter quelque chose et elle poussa un gémissement.
Une demi heure plus tard, on frappa à sa porte. Elle ne pouvait plus se défiler cette fois. Elle ne pouvait le faire attendre, après tout, il était toujours son petit-ami, si on peut le voir comme ça.
Elle me dirigeai en soupirant vers sa la porte et inspirai à fond et ouvrit la porte. Elle essayait de se donner une bonne dose de courage, il lui fallait ça pour l'affronter. Il entra d'un air déterminé.
- 3 -
(Deux heures plus tôt)
La journée d'hier, avait été une vraie torture. Il s'était réveillé tard ayant du mal à s'endormir Il était près de midi, lorsqu'il se réveilla. Il s'était empressé de se lever, s'habiller et d'aller ouvrir sa boutique. Il voulait parler à Madailéin, il ne voulait pas attendre d'avantage, il voulait la voir, il en avait besoin. Il demanda à sa soeur de se rendre à la chambre d'hôtel de Madailéin pour la préparer un peu, lui parler.
Il s'enfonçait dans l'idée, qu'elle avait été déstabilisée par la journée d'hier et il devait à tout prix la ramener vers lui, sinon, il en deviendrait fou. Même Sami, n'arrivait plus à le supporter.
Il avait appelé plusieurs fois dans la journée et elle ne répondit à aucun de ses appels. Il en était frustré. Il se demandait quel prétexte il pourrait bien inventer, pour la convaincre. Se blesser assez pour avoir besoin d'aller à l'hôpital, elle l'aimait, elle se serait précipité pour se rendre à son chevet, mais il trouvait l'idée un peu trop pousser. il ne pouvait décemment pas faire cela.
Il tacha de s'occuper dans la boutique, mais il en fut incapable, l'œil rivé en permanence sur le téléphone, attendant l'appel de sa soeur. Il tournait en rond comme un animal en cage et il se rua presque sur son cellulaire lorsqu'il sonna. Sa soeur lui dit qu'il pouvait y aller.
Il se rendit à l'hôtel de Madailéin, il monta l'escalier, il attendit quelques minutes et il se figea devant la porte, et il frappa trois petits coups. Il passa nerveusement sa main dans ses cheveux et elle lui ouvrit la porte.
- 4 -
Elle perdit ses moyens lorsque Chung entra dans la chambre. Elle le trouvait plus beau qu'à l'habitude. Peut-être que la séparation avait eu un bon effet. Elle portait la robe qu'il aimait, une robe noire ajustée avec un léger décolleté. Il la trouvait belle, ou sinon, plus belle que jamais.
Il regarda un point imaginaire à coté d'elle et sa voix était neutre, ni froide, ni enjouée ou timide comme il en avait l'habitude et cela la déconcerta un peu. Il sentit la pression de la journée d'hier affluer à ses tempes.
- Pourquoi ne pas avoir répondu à mes appels? demanda Chung.
Il était brusque, mais il était un peu en colère.
- J'ai été pas mal...
- Occupée? À faire quoi? T'occuper de quelqu'un d'autre que moi? Où tu as recommencé à voir ce foutu irlandais? dit-il avec rage.
Elle le dévisagea surprise et il put voir son expression se durcir.
- Si tu es venu ici pour me sortir des conneries pareilles, ce n'est pas la peine de rester plus longtemps. dit-elle furieuse.
Sa voix avait claqué sèchement et cela le fit frissonner. Il tenta de s'excuser à nouveau.
- Pardonne-moi, je suis sur les nerfs aujourd'hui. répéta-t-il.
Elle releva un instant les yeux sur lui et il fut surpris par la froideur de son regard d'ordinaire si tendre, si elle était impassible, il y a quelques minutes, elle était clairement fâchée maintenant.
- Qu'est-ce que tu veux Chung? demanda-t-elle.
- Te parler.
- Je n'ai pas vraiment de temps pour cela et j'ai promis à un ami que je l'aiderais à trouver un cadeau pour l'anniversaire de sa nouvelle copine, dit-elle.
- Un ami? dit-il furieux. C'est qui cet ami? Il est temps que tu reprennes ta véritable place, et c'est avec moi, pas avec ce (...)
- Avec ce quoi? C'est mon ami je te signale et il m'a demandé de lui rendre ce service. Pourquoi aurais-je refusé? dit Madailéin.
- Parce qu'il doit avoir une soeur ou une mère, non? Il aurait pu leur demander. Mais, je trouve étrange qu'il te demande cela en ce moment. Comme s'il attendait que nous ne soyons plus ensemble pour te draguer. dit Chung furieux.
- Me draguer? répondit-elle insultée.
- Oui draguer! Est-ce que tu es froide avec lui, comme tu l'es avec moi?
Elle ne répondit pas et il baissa les yeux agacé, et surtout blessé.
- Tout se passait bien, jusqu'à hier mon amour. Je suis désolé pour tout ce qui arrive, mais ce n'est pas de ma faute, dit-il.
- Tu as raison, répliqua Madailéin. C'est de la mienne, j'ai volé un homme à une femme et ce n'était pas mon intention et je n'aurais jamais dû m'attacher à toi. Ce n'est pas correct de ma part.
Il secoua la tête, il ne comprenait pas, et il était perdu et désemparé.
- Je ne comprends pas, dit Chung.
- Il n'y a rien à comprendre, nos rapports doivent rester strictement amicaux et c'est-ce qu'ils seront à partir d'aujourd'hui, dit-elle avec des sanglots dans la voix.
Elle recula d'un pas mais il l'attrapa par le bras.
- Je veux juste que tu me laisses tranquille à présent! ajouta-t-elle.
Elle avait tellement de tristesse dans les yeux. Il se détestait de lui infliger cela, mais il la détestait encore plus d'infliger cela à leur relation.
- Ne fais pas ça, s'il te plait. dit-il.
Il avait murmuré et il put sentir sa voix s'étrangler. Elle baissa un peu la tête et il relâcha la pression autour de son bras.
- Je t'en prie, Chung. Ne me brise pas le coeur, je t'en supplie, dit-elle.
Ses mots lui donnèrent le coup de grâce et il laissa retomber sa main, la relâchant de son emprise. il ne pouvait pas endurer cela plus longtemps. Elle ne voulait plus de lui, et il ne le supportait, et il ne la croyait pas.
- Madailéin? dit-il.
Elle se retourna et il plongea son regard dans le sien.
- On ne se quittera jamais, ajouta-t-il. Je préfère que nous mourrions tous les deux, dit-il, froidement.
Elle se contenta de le fixer sans un mot.
Il la dévisagea un instant avant de porter ses main à sa taille alors qu'il la serrait contre lui et il posa son nez dans son cou afin de respirer son odeur. Sa main gauche quitta sa taille pour se poser sur sa joue et il la serra plus contre lui avant de rapprocher lentement ses lèvres des siennes.
Il l'embrassa. Un sourire énorme éclaira son visage. Il caressa sa joue et colla son front contre le sien.
- Je ne te ferai jamais de mal, mon amour, dit-il. Je te protégerai quoi qu'il m'en coûte. Laisse-moi t'aimer.
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Karole McDowell 2011 - (c) Toute reproduction est interdite sans l'autorisation de l'auteure.
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