dimanche, février 13, 2011

Amour éternel - Chapitre XVII








*AMOUR ÉTERNEL*

- XVII -

Madailéin sortit de chez elle et emprunta le même chemin qu'elle prend tous les jours. Elle passe devant la boutique de Chung sans regarder.

Elle passe devant le restaurant où elle se rend pour dîner. L'irlandais que lui avait présenté Sami, sortit à toute vitesse, en la voyant passer. Elle se tourna, le regarda froidement et continua son chemin. Il a l'air surpris, et il n'osa pas lui adresser la parole de nouveau, vu le regard qu'elle lui a lancé.

Elle passa devant le musée. Elle s'arrêta quelques moments et revint sur ses pas. Elle entra à l'intérieur. Elle se dirigea vers le tableau du XIXe siècle représentant un couple,  là où tout a commencé. Là où il avait enfin osé lui adresser la parole. Elle regarda le tableau, perdue dans ses pensées.

Elle fut déconcentrée par la porte du musée qui s'ouvrit… Quelqu'un se posta à ses côtés. Elle ne voyait pas qui c'était, et elle ne voulait pas le savoir, préférant rester enfermée dans ses pensées.

- Il est beau ce tableau, vous ne trouvez pas? dit une voix.

Cette voix, elle l'aurait reconnue parmi des milliers. En guise de réponse, elle secoua la tête de haut en bas.

- Ce couple a vraiment l'air de s'aimer. dit-il.
- Oui, et il semble très sympathique. répondit-elle toujours aussi froidement.
- J'ai déjà ressenti un courant électrique traverser mon corps dans ce musée, il y a environ six mois. ajouta-t-il.
- ...
- Il aime caresser son visage, lorsqu'elle est endormie. Mais sans elle, il est déjà mort. dit-il.
- ...
- Parle-moi, dit quelque chose. Ce silence est insupportable. Crie sur moi, frappe-moi, mais fait quelque chose.
- Je ne suis pas de ce genre là. Tu te trompes... celle qui hurle et qui frappe, c'est ZI, pas moi, tu ne frappes pas à la bonne porte. dit-elle.
- J'ai su qu'elle avait été chez Sami et qu'elle avait tenté de te blesser, j'en suis profondément désolé... Je ne s... il cessa de parler.

Il la regardait, il crut voir une larme couler sur sa joue… Il lui tendit la main, mais elle ne fit rien. Elle se tourna vers lui. Elle le regarda, le regard vide, il eut le cœur brisé.

- Tu sais, commença-t-elle. Je croyais que j'étais un défi pour toi, comme un genre de pari… Tu n'arrêtais pas de me dire que tu m'aimais, de me demander de sortir avec toi d'une façon tellement vraie, que j'y ai cru. Je suis tombé amoureuse de toi, dès le moment où j'ai croisé ton regard. Mais, ça, c'est du passé. Tout cela est derrière moi, maintenant.

Ses mots lui faisaient mal, il souhaite qu'il ait halluciné, il aurait voulu, qu'elle n'eut jamais à prononcer ces mots.

Chaque jour, il avait pensé à elle, et maintenant qu’elle était tout près de lui, il était certain que son cœur lui appartenait, et plus que jamais. Il voulait lui dire ce qu’il ressentait au fond de son cœur, mais les mots se nouèrent dans sa gorge. Il aurait voulu lui dire, mais, comme toujours, il ravala ses mots sans les dire. Tellement de mots, qu'il n'a jamais osé laissés franchir ses lèvres. Et pourtant, il aimerait tellement les dire.

- Je suis désolé, si tu savais, je suis un vrai crétin, j'espère que tu pourras me pardonner. dit-il. Je ferai tout pour me racheter. Te voir, et te sentir aussi froide, est insupportable. Je me rappelle encore, tes yeux ravagés par la tristesse et la déception, et cela est désagréable. Tu étais tellement en colère, tellement furieuse contre moi, que tu en tremblais. Lorsque tu m'as ouvert la porte, et tu m'as demandé de m'en aller, je suis sorti de chez toi, j'ai senti que ma vie allait s'écrouler. J'aurais tellement souhaité, que tu me supplies de rester, mais tu ne l'as pas fait. Pardonne-moi mon amour, je te le demande encore une fois... pardonnes-moi. dit-il les yeux remplis de culpabilité.

- Le plus beau mot que tu aies prononcé dans ton discours, est le mot "crétin". répondit-elle, encore aussi froidement.
- Regarde-moi Madailéin, et dit-moi que tout va redevenir comme avant. Dit-moi que j'existe pour toi.
- Chung, je t'aime, et je te déteste tellement à la fois. dit-elle.
- Tes yeux ont perdu leur éclat, cette lueur qui flottait dans tes yeux est disparue. répondit-il.
- Tu m'as déçu, tu n'as pas une bonne opinion de moi, à quoi bon continuer. Tu m'as jugé et je te déteste pour ça, je n'y peux rien.
- C'est la première fois que j'ai été irrespectueux envers toi, et ce sera la dernière. Plus jamais, je ne veux être séparé de toi, plus jamais. S'il te plaît revient, si tes oreilles ne m'écoutent pas, demande à ton coeur de le faire. dit-il.
- ...
- Tu es là, devant moi. J'ai envie de me jeter dans tes bras, mais je me retiens. Je n'ai pas encore retrouvé le courage de soutenir ton regard. Combien de fois, j'ai tenté de maîtriser mes émotions, mais je n'y arrive pas.
- Chung...

Chung s'approcha de Madailéin.

- Je t'en supplie, murmura-t-il à son oreille. Madailéin, mon amour. Je ne peux pas vivre sans toi. Cette idée m'est insupportable.

Madailéin se dégagea.

Chung effleura le bout de ses lèvres. Madailéin ne pouvait pas résister à Chung, elle était consciente, mais c'est comme ça qu'elle était heureuse, dans ses bras. Lui ne pouvait pas vivre sans elle et elle, sans lui. Cet amour était leur force et leur conscience. Ils le savaient.




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Karole McDowell 2011 - (c) Toute reproduction est interdite sans l'autorisation de l'auteure.

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