* AMOUR ÉTERNEL *
- XXV -
Des mots qui font mal...
Sami était parti depuis une semaine. Plus aucune nouvelle, pas de coup de téléphone comme il le faisait pour parler à Chung. Plus de nouvelle du tout.
Chung dormait en ce moment contre elle. Elle avait l'estomac complètement noué. Elle changeait de sujet quand il était évoqué dans nos conversations et je ne savais pas si Chung s'en était rendu compte.
Elle voulait juste garder son amour près d'elle encore un peu, avant de mettre à exécution la décision qu'elle avait prie. Juste un peu plus de temps avec lui, pour vivre encore de douces illusions. Elle voulait le sentir encore contre elle, sentir sa chaleur, l'entendre respirer. Elle voulait s'imprégner de son être le plus possible.
Elle le regardait, endormi et se rappela les mots que Sami lui avaient dit. Était-ce la vérité ou simplement de la méchanceté par pure jalousie. Elle ne le sait pas, elle ne le savait plus. Jouait-il vraiment un jeu? Jouait-il vraiment avec ses sentiments?
Elle n'avait pas pris cette décision à la légère. Elle y avait pensé et repensé. Elle lui dira aujourd'hui. Elle voulut sortir du lit, mais Chung l'attrapa par la taille et la rapprocha de lui. Il la serra tellement fort, qu'elle avait du mal à respirer. Comment pouvait-il feindre ses sentiments, tout en ayant des gestes aussi possessifs. Comment pouvait-il être si passionné dans leur intimité sans la moindre faille. Elle aurait préféré mourir dans d'atroces souffrances, plutôt que de ressentir ce qu'elle ressentait. Mais elle devait le faire, pour éviter de détruire leur amitié et surtout pour éviter qu'elle se détruise.
****
Madailéin était assise dans la cuisine et regardait Chung assis dans le salon devant un match de foot à la télé. Il se tournait parfois pour lui faire son clin d'oeil habituel.
Son cœur rata un battement alors qu'elle se leva et elle cherchait les mots pour débuter la conversation dignement.
Les mots justes.
Et il y en avait tellement qu'aucun ne lui venait à l'esprit.
- Chung... Commença-t-elle d'une voix enrouée. Elle s'éclaircit la gorge, le cœur prêt à sortir de sa poitrine.
La vérité... Évidente pour lui, mortelle pour elle.
- Oui... dit-il froidement.
- Je voudrais te parler un petit moment, avant de partir. dit-elle avec des sanglots dans la voix.
- Où vas-tu? demanda-t-il. Laisse-moi regarder ce match et j'irai avec toi, ajouta-t-il.
La question qui tue.
- Non, Chung, dit-elle.
Il se tourna vers elle, sans vraiment comprendre ce qu'elle venait de dire. Il se leva d'un trait et il vint la rejoindre dans la cuisine. Sa gorge se serra. Madailéin qui le regardait d'un air maussade mais qui esquissa néanmoins un sourire.
- Je t'aime Chung, mais je crois que cela serait mieux, si on prenait nos distances pour un certain temps.
Le silence s'installa.
Il n'entendit plus rien.
- Quoi? dit-il en regardant Madailéin, comme s'il espérait qu'elle lui sorte un truc du style, je plaisante mon amour, comme elle le faisait parfois. Mais il vit son regard et ce n'était pas une blague. Je vais me réveiller. ajouta-t-il.
Au lieu de protester, il se ferma complètement. Il n'osait même pas la regarder.
- Tu as quelqu'un d'autre, demanda-t-il.
- Non
- Alors donne-moi une bonne raison, dit-il.
- Il faut se rendre à l'évidence, nous sommes très différents toi et moi. Si tu finissais par céder à la pression et épouser Zi, tu as pensé à moi, je ne joue pas, je t'aime vraiment. Alors (...)
Il était livide de rage, elle ne l'avait jamais vu comme ça et elle ne pouvait pas lui en vouloir.
- Et tu t'es aperçu quand, que nous étions différents? Ce matin en te levant?
- Non, dit-elle froidement.
- Tu le sais pourquoi au moins? dit-il en colère.
- J'ai pensé avant de prendre cette décision, j'y ai pensé pendant des jours. Combien de temps crois-tu que notre couple dissimulé va durer? dit-elle.
- Mais merde! C'est quoi ton problème? C'est quoi ces conneries de mariage avec Zi, j'ai renoncé à ce mariage pour toi! Il doit y avoir autre chose, je ne crois pas que ce soit ça. Tu me caches quelque chose, je le sais, je le sens, et tu vas me dire c'est quoi? cria Chung.
Les veines de ses bras étaient gonflées et ses yeux étaient meurtrier.
- Tu ne peux pas sortir de ma vie comme ça! dit Chung.
Il regarda autour de lui, espérant l'impossible. Qu'il se réveille.
- Putain, tu me fais chier! cria-t-il.
Elle se tourna vers lui, amer.
- Tout ça n'aurait jamais dû arriver. dit-elle.
- Tu peux approfondir? dit-il, en se figeant.
- Jamais j'aurais dû accepter ton invitation. Jamais je n'aurais dû tomber amoureuse de toi! dit-elle.
Elle vit ses joues perdre leur couleur.
- Tu regrettes ce qu'on est aujourd'hui. Tu as couché avec lui? demanda-t-il.
- Avec qui? dit-elle surprise.
- Sami. Il t'a fait des avances pendant que j'étais parti l'autre jour? C'est depuis cette journée, que je ne le vois plus.
- Tu insinues que j'ai pu coucher avec lui? Mais tu frappes fort là. Tu n'as pas beaucoup d'estime pour moi.
Il baissa son regard, ses propres mots lui faisaient mal.
- Est-ce qu'il t'a fait des avances? Il t'a touché? demanda-t-il avec des couteaux dans les yeux.
- Chung, et si on revenait à cette journée, tu était allé où, dit-moi la vérité, dit-elle.
- Je suis allé à la boutique, c'est tout. répondit-il.
- Tu n'aurais pas vu Zi par hasard? dit-elle.
- Oui je l'ai vu, mais c'est elle qui faisait du trouble dans ma boutique. Je ne savais pas que c'était elle jusqu'au moment où je suis arrivé. Et comment tu le sais? dit-il.
- C'est une personne qui a gentiment dit la vérité pour me protéger de toi, c'est tout. Et cette personne ne mentait pas, puisque tu dis que tu l'as bien vu! dit-elle.
- Te protéger de moi? Je ne suis pas allé voir Zi, je ne savais pas qu'elle était là. On m'a dit qu'il y avait un problème et mon nouvel employé ne la connaît pas, sinon, personne ne m'aurait appelé. Elle n'aurait jamais mis les pieds là.
- Nous n'étions pas fait pour rester ensemble, c'est tout. dit-elle sans émotion, ou du moins, elle essayait de ne pas en faire paraître.
- Ce qui est arrivé était inévitable! Même Mai a toujours été convaincue que nous étions fait l'un pour l'autre, et tu peux me faire confiance, ma soeur est forte sur les traditions et elle est contre les couples mixtes.
Elle ne voulait pas qu'il perde son meilleur ami à cause d'elle. Elle devait se déchirer le cœur en deux... Et s'éloigner de l'homme qu'elle aime le plus au monde.
L'air se coinça dans sa gorge. Il ne pouvait pas la quitter. Il ne voulait pas la quitter.
- Et si c'était à refaire, tu ne recommencerais pas. lui demanda-t-il.
- Non, dit-elle froidement.
- Si je n'aurais pas été amoureux de toi, je l'aurais accepté. Tu me plantes des couteaux dans le cœur. Mais si c'est ce que tu souhaites vraiment, fais-le maintenant, tout de suite. dit-il sans la regarder.
Elle sortit de la maison...
Elle était sortit de son monde.
Comme ça. Sans un mot.
Et lui, comme un pantin désarticulé. Madailéin, elle était partie, il ne pouvait pas y croire.
Et soudain, il eut envie de tout casser. Absolument tout...
*****
Madailéin était retournée dans la maison familiale à une heure de route de Chung. Et pensait même passer un mois en Irlande pour voir certains membres de sa famille qui y vivaient toujours. Elle avait tout quitté. Son emploi à la librairie, son appartement, Chung, tout. Elle voulait changer de décor en pensant que ça l'aiderait à l'oublier, mais ça ne le lui réussissait pas vraiment.
Huit jours qu'elle était dans la maison. Une grande maison vide, sa soeur et sa cousine étaient parties faire le tour de l'Europe ou elles désiraient s'éterniser en Italie. Il ne restait que ses deux cousins qui venaient que les weekends. Elle mangeait très peu depuis qu'elle avais quitté Chung.
Elle était rentrée en larmes dans la maison. Christopher et Allen étaient là. Ils s'étaient redressés alors qu'elle entra en vitesse monta dans sa chambre.
****
Mai, la soeur de Chung la rejoignit sur son portable.
- Il a tout saccagé dans la maison. Tu n'imagines même pas comment il est. Et je l'ai engueulé, mais il ne va pas bien. dit-elle.
Elle lui expliqua tout, la raison, Sami dans le sous-sol et ses craintes de se faire larguer comme un outil qu'on jette après usage.
Il voulait qu'elle revienne. Mais elle n'avait rien voulu entendre.
- Laisse-lui une chance de te parler.
Elle savait que tôt ou tard, elle devrait lui parler. Mais elle n'était pas prête.
Et surtout, une partie d'elle espérait qu'il se lasserait et la laisserait tomber, l'oublierait.
****
Maureen avait prévu une sortie. Pour qu'elle se change les idées.
Elle saisit son manteau, elles sortirent et se dirigèrent vers le centre commercial. Madailéin n'aimait pas le magasinage, mais c'était mieux que de rester enfermée, à ruminer.
Quand elles arrivèrent au centre commercial, elle vit son visage et son regard fixé sur elle. Ses jambes se mirent en mouvement. Il s'arrêta devant elle, et elle détournai le regard. Maureen ne sut que dire.
"Comment a-t-il su où j'étais?" se dit-elle. Elle eut un flash, Mai, elle lui avait où elle était. Chung a dû lui la tourmenter pour qu'elle le lui dise.
- Il faut que je te parle. dit Chung. "Seuls." demanda-t-il, en regardant Maureen.
Elle s'éloigna de quelques mètres et il la suivit. Elle refusait de le regarder.
Juste à entendre sa voix son cœur brûlait et elle avait mal au ventre au point qu'elle avait des nausées.
- Comment vas-tu? demanda-t-il d'une voix inquiète.
Elle refusait toujours de le regarder.
Il saisit son visage entre ses mains, la forçant à le regarder. Son toucher lui fit mal, et la seule réelle envie qu'elle avait. était de se jeter dans ses bras et de le serrer le plus fort possible.
- Comment vas-tu? répéta-t-il.
- Je suis, ok? Et toi? demanda-t-elle.
- Non...
- Je suis désolé, dit-elle.
Elle lui tourna le dos, et s'éloigna à grandes enjambées vers Maureen, mettant fin à leur conversation.
Après plusieurs heures de magasinages avec Maureen, elle était contente d'en avoir enfin terminé. Elles ressortirent du centre commercial et Madailiéin fut vite rattrapée par Chung.
- Tu es encore là, demanda-t-elle avant qu'il ait pu dire quoi que ce soit, sans même l'arrêter.
- S'il te plaît Madailéin. Je sais que tu m'aimes, dit-il avec la voix tremblante.
Elle accéléra son pas.
- Tu peux pas nous faire ça, Madailéin! T'as pas le droit! dit-il froidement.
Elle se sentait craquer, et elle ne voulait pas le faire devant lui.
- Il faut que je m'éloigne! Du moins c'est ce que je pense. dit-elle.
Elle le regardai dans les yeux cette fois, elle voulait qu'il voit sa souffrance.
Le silence tomba entre eux, il le garda, et cela sonnait comme une sentence.
Elle lui jeta un dernier regard, et repartit en marchant, brisée en mille morceaux, dévastée.
- Je sais pour Sami, cria-t-il.
Elle se retourna brusquement. Elle s'avança vers lui.
- Je suis contente que tu le saches, dit-elle froidement.
Elle se retourna et continua son chemin avec Maureen.
Cette fois il ne la suivit pas. Et en rentrant, tout ce qu'elle a fait, est de s'enfermer dans sa chambre.
****
Elle s'était assoupie en écoutant de la musique. Elle fut surprise d'entendre des voix.
Puis des pas dans l'escalier, et Maureen gênée, poussa la porte de sa chambre.
- Madailéin? C'est Chung (...)
- Comment il a su où je me trouvais? demanda-t-elle plus que surprise.
Il y eut un silence.
- Je ne sais pas, mais il vient pour toi, Madailéin. Tu pourrais faire un effort, il fait pitié à voir.
- Il peut repartir.
- Il insiste.
- Il va se lasser.
- Je n'en suis pas si sûre! dit Maureen en levant les sourcils.
- Maureen je ne veux pas le voir! dit-elle froidement.
- Tes cousins ne le laisseront pas passer. T'en fais pas, dit Maureen.
****
Le lendemain, Madailéin sortit pour prendre l'air. Elle marcha tranquillement en respirant à plein poumons l'air froid, qui lui faisait du bien.
Au coin de notre rue, une ombre immobile se dressa. Elle releva le regard, et croisa les yeux noirs de Chung.
Son cœur se serra encore, il était encore là? "Il fait quoi, il me surveille nuit et jour?" se demande-t-elle.
Chung décida de marcher avec elle et sa présence la crispait.
Pour rompre ce lourd silence, Chung saisit son poignet, l'obligeant à croiser son regard.
- Je ne te laisserai pas gagner, sans combattre, je crois que tu ignores qui je suis! dit-il avant de lâcher son emprise et de disparaître à nouveau.
Elle essayait d'ignorer ses sentiments qui la suppliaient de revenir vers lui.
Elle se rendit au parc et alla s'asseoir sur un banc, loin des regards. Encore une fois Chung l'avait suivi. Sa gorge se serra, et son cœur se mit à battre un peu plus fort.
Sans dire un mot, il la saisit par le bras, la fit lever.
Elle se dégagea, à la fois en colère et tourmentée.
- Tu fais quoi, ici? demanda-t-elle.
Il eut un rire nerveux.
- C'est fini, Chung. Il n'y a plus rien à dire. dit-elle le plus froidement possible.
Il accusa visiblement le coup, profondément blessé.
Ça la rendait malade de le voir comme ça. Mais elle n'avait pas le choix. Pouvait-elle continuer d'être avec lui, tout en sachant que son meilleur ami était amoureux d'elle? Pouvait-elle ignorer qu'à fois que Sami serait seule avec elle, il essaierait de l'approcher? La réponse était assez douloureuse, mais c'était la meilleure décision, et la réponse était, non.
Il eut un sourire triste.
- Je vais porter plainte pour violence mentale. dit-il d'une voix forte.
- Vas-y et j'en ferai une pour harcèlement, dit-elle froidement.
- Je veux pas que tu me quittes... Et t'en as pas envie non plus, je le sais.
Elle s'arrêta, le cœur au bord des lèvres.
- C'est trop tard. Cette relation est trop compliquée pour moi, et je n'aime pas les problèmes. Et je ne connais rien de toi, même après un an, tu refuses de me parler, mais moi, il faut que je te dise tout, dit-elle.
Il y eut une longue pause.
- Je l'avoue. J'ai fait que des conneries dans ma vie, je n'ai pas toujours été celui que tu connais aujourd'hui, mais, la plus grande vérité des vérités, est que je ne te quitterai jamais. cria-t-il.
- Ouais. La plus grosse bêtises que tu aies faite est d'avoir été avec moi, dit-elle.
Elle se remit à marcher, mais il l'obligea à le regarder.
- Non. dit-il.
Elle se dégagea, le cœur fendu en deux.
- Arrête! Laisse-moi s'il te plaît.
- Je n'ai jamais regretté d'être avec toi, dit-il.
- Moi oui, dit-elle.
Elle se rendit compte qu'elle avait été trop loin. Son coeur s'était brisé rien qu'à le regarder dans les yeux.
- Ah, vraiment? Et pourquoi? demanda-t-il.
- Tu le sais pourquoi, dit-elle froidement.
- Oui, je le sais. Sami est amoureux de toi. Il me l'a dit, dit-il.
- Et est-ce qu'il t'a dit autre chose? Qu'il s'est jeté sur moi dans le sous-sol, pendant que tu étais parti? demanda-t-elle. Il te l'a dit ça? cria-t-elle. Tu ne sembles pas très affecté pour un homme qui dit m'aimer. ajouta-t-elle en haussant la voix.
Il ferma les yeux presque au ralenti. Des images défilèrent dans sa tête. Il se crispa et serra les poings.
Elle se détournai, et repartit vers chez elle.
Mais ses pas ne la lâchèrent pas.
Son cœur cogna lourdement dans sa poitrine, mais sa raison lui hurla de ne pas se laisser avoir. Même si elle revenait, cela ne changerait pas. Elle sera toujours un obstacle entre Sami et lui.
Il la saisit par le bras et la tourna vers lui.
- Est-ce qu'il t'a touché? demanda-t-il.
- Il m'a juste embrassé, il n'a pas été plus loin. dit-elle.
- Est-ce qu'il t'a touché? demanda-t-il à nouveau.
- Il m'a embrassé je viens de te dire, il ne m'a pas violé, désolée de te décevoir. dit-elle en colère.
- C'est pour ça que tu m'as quitté? demanda-t-il.
- Chung, je serai toujours un obstacle entre toi et Sami. Et ta famille ne m'accepte pas, à part Mai.
- Je m'en moque d'eux. Je ne mange plus, je ne dors plus, je ne vis plus depuis que tu n'es plus là!
Elle lui fit face, en colère.
- Je n'ai pas envie que tu joues avec mes sentiments! Je n'ai pas envie de servir de jouet à ton ami à chaque fois que tu me laisseras seule avec lui. Tu savais qu'il avait déjà essayé de me tripoter et tu m'as laissé seule avec lui. Ça me tente pas de me faire larguer comme un outil après usage, parce que tu dois en épouser une autre, ou un autre truc que je ne sais pas. Et je suis fatiguée de me cacher. Maintenant, j'aime autant tout arrêter. dit-elle. Un amusement, on le cache et on le sort quand on en a envie. C'est comme ça que je me sens. Mais la vérité c'est que je ne me suis jamais sentie autant rabaissée qu'avec toi!
- Est-ce que tu te rends de ce que tu me balances à la figure? Tu crois que j'ai fait exprès de te laisser seule avec lui, pour que tu lui serves de jouet? Tu crois vraiment que je suis avec toi et je fais semblant? - - Tu crois qu'avec tous les efforts que j'ai fait pour te parler, je fais semblant? dit-il avec une voix remplie de déception et de tristesse.
Sa bouche se déforma dans un rictus amer.
- Alors pourquoi tu m'as dit que tu m'aimais? dit-il.
- Parce que c'est le cas. Et crois-moi, j'en souffre. répondit-elle.
Elle ne le regarda pas, mais elle sentit ses yeux la dévorer.
- Je t'aime Madailéin. murmura-t-il.
- Qu'est-ce que tu as dit? demanda-t-elle surprise.
Il secoua la tête avec un rire nerveux.
- Tu le sais? dit-il.
Elle se stoppa sans prévenir.
Elle n'arrivait pas à le croire, Chung pouvait pleurer. Ses larmes semblaient venir de tellement loin que cela la déchira.
Elle continua de marcher, lui toujours sur ses talons.
- Tu m'as dit qu'on devrait prendre nos distances pour un certains temps.
- Tu m'as dit que si c'était à refaire, tu ne le referais pas. Ça veut tout dire pour moi.
- Je ne pensais pas ce que je disais, dit-il.
Ils tournèrnt le coin de sa rue, et elle sortit ses clés et se rapprocha de sa porte.
- J'en aurai jamais fini avec toi, dit-il.
Elle monta les quelques marches et ouvrit la porte.
- Il faudra t'y faire, parce que c'est ça, justement. dit-elle.
Sans le regarder, elle ouvrit la porte et pénétra à l'intérieur.
****
Elle aurait voulu croire qu'après notre conversation, elle l'aurait assez blessé et qu'il ne reviendrait plus, qu'il se serait lassé.
Le soir même, des voix la tirèrent de son sommeil. Elle se replongea dans son sommeil, jusqu'à ce qu'une dispute l'en tire.
Elle sortit de sa chambre, et son cœur battait avec violence à la vue de Chung qui s'engueulait avec Christopher qui refusait de le laisser monter.
Il leva les yeux vers elle, et sa gorge se serra.
- Chung, va-t'en, s'il te plait, va-t'en! dit-elle froidement.
Christopher leva également la tête, et Chung en profita pour s'élancer dans l'escalier et gravir les marches quatre à quatre. Il la saisit et l'entraîna dans sa chambre, refermant la porte derrière eux.
Des coups se mirent à pleuvoir sur sa porte. Christopher, sans aucun doute.
- Madailéin, ça va? cria-t-il de l'autre côté.
Ils se fixèrent dans le blanc des yeux.
- Sors d'ici. cria-t-elle.
Il lui lança un regard lourd.
- Je regrette, mais c'est non.
- Je ne veux plus rien avoir à faire avec toi. dit-elle.
De l'autre côté de la porte, elle entendit Maureen arriver pour calmer Christopher. Elle lui dit quelques mots, dans lesquels elle comprit "Ils doivent parler"
"Traitresse" se dit Madailéin.
Puis le silence revint.
- Je veux que tu reviennes à la maison, c'est là-bas ta place, avec moi. Pas ici! dit-il froidement.
Elle se retourna à nouveau vers lui, et le regarda froidement.
- Tu n'as pas le droit de me donner des ordres, on n'est pas marié je te signale.
- Tu m'aimes. dit-il.
- Oui, et j'en souffre assez. Tu peux t'en aller.
- Je ne partirai pas. dit-il.
- Tu n'as pas le droit de rester ici, sans mon consentement. dit-elle.
- Vraiment? dit-il.
Elle crut entendre un sourire dans sa voix.
- Tu crois avoir tous les droits sur moi? Tu as du culot! dit-elle.
- Je ne te toucherai pas si tu ne le veux pas. Mais j'ai le droit de faire ce que je veux avec ma femme et tu me dois obéissance, tu le savais? dit-il avec un clin d'oeil.
Son fameux clin d'oeil qui lui faisait perdre ses moyens à chaque fois.
- Et si je te promets d'y réfléchir, tu veux bien t'en aller? demanda-t-elle.
- Non, désolé. dit-il.
Elle se dirigea vers sa porte de chambre et l'ouvrit.
- Madailéin... dit-il.
- Bonne nuit, Chung, dit-elle froidement.
Elle descendit l'escalier pour aller se coucher sur le canapé.
****
Elle sentit des doigts caresser ses joues.
Elle se réveilla péniblement et son regarda croisa un regard sombre.
- Chung, dit-elle à voix basse.
Sa main s'aventura dans son cou, caressa la courbe de son épaule, et son pouce effleura son sein.
- Je veux juste dormir avec toi, murmura-t-il.
Il lui adressa un regard intense.
- Tout ça ne nous mène à rien, dit-elle.
- Je ne veux pas que tu me quittes, jamais je te le permettrai. dit-il. Regarde-moi, Madailéin.
Sans rien répondre, elle leva son regard vers lui.
Son regard un peu triste la transperça.
- Tu veux vraiment que je m'en aille? demanda-t-il.
Elle mit longtemps à répondre.
- Oui, dit-elle, dans un doux mensonge.
- Tu veux... que je sorte de ta vie? demanda-t-il.
- Oui.
Sa réponse lui donnait des nausées.
- Alors embrasse-moi une dernière fois et je m'en irai et je te laisserai tranquille. dit-il.
Ses lèvres recommencèrent à trembler, et elle secouai la tête de droite à gauche, sans le regarder.
Il inspira profondément.
- Je te le promets. dit-il. Tu penses que j'en suis incapable?
- Ça sert à rien de nous faire du mal. dit-il avec des sanglots dans la voix.
Il la redressa vers lui. Il lui donna un baiser qui la brûla de l'intérieur.
- Je vais régler le problème de Sami, souffla-t-il contre ses lèvres.
Il la lâcha, et remonta l'escalier.
Le cœur en mille morceaux, elle regagna sa chambre.
Il s'apprêtait à sortir, il avait son manteau sur le dos.
Elle s'approcha de lui et sans savoir ce qu'elle faisait, elle l'embrassa profondément, collant son corps tremblant contre le sien.
Puis la froide réalité lui revint et elle se détacha de lui.
- Tu es en train de me tuer. murmura-t-il.
Elle se mis à trembler à nouveau, et pour la première fois depuis très très longtemps, des larmes coulèrent sur ses joues.
- Tu pleures? demanda-t-il.
- Tu t'en vas.
Il y eut un long silence.
- C'est ce que tu veux. dit-il.
- Je sais... dit-elle.
- Tu as vraiment envie que je m'en aille? demanda-t-il. Tu veux que je reste?
- ...
- Alors je pars ou je reste?...
- Reste. dit-elle avec des sanglots dans la voix.
Il était assis sur le bord du lit, dos à elle. Il prit sa tête entre ses mains.
- Je pensais ce que je t'ai dit, dit-il.
- Quoi? dit-elle.
- Que Sami t'a fait du mal et il va le regretter, dit-il.
- La violence n'arrange rien, dit-elle.
- Non, mais ça soulage, sacrément.
Elle secouai la tête.
Il se tourna vers elle, et elle se raidit un peu, crevant d'envie de se plaquer contre lui.
Ses caresses qui lui manquaient tellement.
Elle prit une profonde inspiration. Sa main lui caressa doucement le dos, et elle embrassa son épaule, recherchant son goût sur ma langue.
****
Elle se réveilla le lendemain matin. Elle chercha Chung à côté d'elle. Chung était parti, comme il lui avait promis.
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Karole McDowell 2011 - (c) Toute reproduction est interdite sans l'autorisation de l'auteure.
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