mardi, février 15, 2011

Amour éternel - Chapitre XXVIII


* AMOUR ÉTERNEL *

- XXVIII -





Madailéin faisait le ménage dans la maison, lorsqu'on frappa à sa porte.



Mai entra en catastrophe. Elle se dirigea vers le salon et s'assit sur le canapé en donnant deux tapes dessus l'invitant à venir s'asseoir.

- Viens Madailéin, dit-elle avec un grand sourire.
- Oh! Je connais ce sourire là! dit-elle.
- C'est la St-Valentin aujourd'hui! dit-elle.
- Oui, et après? répondit Madailéin sans émotion.
- Vous n'allez pas fêter la St-Valentin? C'est une fête occidentale, et tu (...)
- Woh là, l'interrompit-elle. C'est juste une fête commerciale, il n'y a pas à fouetter un chat. Je hais la St-Valentin.

Mai la regarda surprise. Elle soupira.

- Alors, raconte-moi tout! dit-elle, toujours avec son grand sourire.
- Te raconter quoi? dit Madailéin surprise.
- Mon frère et toi? Tu n'es pas encore réveillée! Alors, c'est fait ou pas? dit-elle, comme une journaliste bavant devant un article qui pourrait la rendre célèbre.
- Fait quoi? demande-t-elle.
- Bon sens! Mon frère t'a ensorcelée ou quoi! Vous avez, hum, hum! Tu sais ce que je veux dire? dit-elle.
- Euh, bien là...
- Ne sois pas timide avec moi! Alors oui ou non?
- Bien euh, oui et non. répondit-elle avec un malaise.
- Bon sens, mon frère est encore plus stupide que je le croyais, il te fait des câlins quand même! Il ne peut pas être aussi coincé que ça!
- Bien, euh, oui, parfois.
- Parfois? Et après combien de temps?
- Mai! Tu es sérieuse, désolée, mais cela ne te regarde pas... dit Madailéin, en haussant les sourcils.
- Allez, je veux tout savoir. Alors, après combien de temps? 1 mois, deux mois? Je brûle ou je suis congelée? dit Mai avec un grand sourire.
- Tu es congelée? dit Madailéin, gênée.
- Ah bon! Et alors?
- Hum! Euh!... 10 mois, dit Madailéin avec une petite voix.
- Quoi? 10 mois? Alors, c'est tout récent?! Bon, il faut le réveiller! Tu vas fêter la St-Valentin ce soir, fais-moi confiance! Pour te faire une confidence, moi je l'ai fait après deux semaines, si mon père savait ça, il tuerait mon copain.

- Je n'ai pas besoin de la St-Valentin pour savoir qu'il m'aime, je le sais déjà! dit Madailéin.


- Non! Laisse l'experte faire son boulot, tu vas voir, il va craquer! Si cela ne le réveille pas, il y aura toujours les électrochocs! dit Mai en se levant.

Mai décida de la préparer pour la St-Valentin. Pendant le trajet, Mai lui disait, qu'elle serait méconnaissable. Quelques minutes plus tard, Madailéin arriva chez Mai. Elle se dirigea vers la cuisine, pendant que Madailéin attendant au salon.

- Tiens, manges! souffla-t-elle
- Merci Mai, tu n'aurais pas dû. dit-elle surprise.
- Il te faut des forces pour ce soir. répondit Mai en lui faisant un clin d'oeil.
- Des forces? C'est la St-Valentin, pas un marathon! dit-elle en haussant un sourcil.
- Tais-toi et manges, dit-elle.
- Tu sais si Chung a prévu quelque chose pour vous deux? elle avait l'air outré.
- Bien non! Il sait déjà que je ne me préoccupe pas de cette fête, et lui non plus d'ailleurs! dit Madailéin.
- Bien, c'est vrai que notre coin de pays, ça ne se fête pas vraiment. Mais bon... il faut évoluer. Et mon frère sera le premier, parce que là vraiment, ça craint, votre histoire, dit Mai.
- Je ne sais pas. dit-elle.
- Alors, il va faire quelque chose... mais il ne le sait pas encore. dit Mai toute heureuse.

Mai lui tendit un peignoir et lui dit de l'enfiler. Elle installa une vrai salon de beauté. Elle lui fit signe de s'asseoir et elle fut surprise de voir le miroir en face d'elle recouvert d'un drap blanc.

- Tu dois être prête dans une heure. dit Mai.
- Mais j'ai des vêtements à la maison, tu sais. dit-elle.
- Ah! Tu vas porter ce que je te dirai de porter. Alors, il faut nous dépêcher, une heure, c'est vite passée.
- Pourquoi une heure? Il n'est que 13h30. dit Madailéin surprise.
- Laisse tomber. lança Mai en soupirant.

Elle lui tira les cheveux, épila ses sourcils.



- Arrêtes de bouger sinon tu ne seras jamais prête. dit Mai froidement.
- Ça fait mal! dit-elle.
- Il faut souffrir pour être belle ma chère. répliqua Mai.
- Je n'ai pas besoin de tout ça, tu sais! Et Chung n'aime pas trop les fla-flas! dit Madailéin.
- Ça c'est parce que mon frère est abonné à Jalousie.com. Mais il a des yeux comme tous les hommes, il va craquer, je te le dis! répondit-elle.
- ...
- Madailéin, tu es très jolie, je veux que tu sois belle pour lui c'est tout... Tu es toujours belle, mais on va le décoincer un peu, c'est un mal pour un bien. dit Mai.

Madailéin ne dit alors plus rien, elle se rendait compte que cela ne servirait à rien. Elle voulait juste qu'elle finisse vite. Après encore quelques minutes qui lui semblaient être des heures.

- Voilà! Ta coiffure, ton maquillage sont terminés, dit Mai.

Mai sortit une très jolie robe verte.

- Chung n'aime pas le vert, dit Madailéin.
- Bien, il va l'aimer ou je lui donne la gifle du siècle. Tu es irlandaise, alors, pourquoi serait-il étonné que tu portes une robe verte! C'est pas croyable, on dirait qu'il t'a lobotomisé. dit Mai en soupirant. Essaie-là.

Madailéin alla vêtir la robe et revint vers Mai.

- Ah, je savais qu'elle t'irait comme un gang, quand je l'ai vu, je te voyais déjà dedans. dit-elle.
- Mais c'est beaucoup trop… Pourquoi fais-tu tout ça, tu me mets mal à l'aise! dit Madailéin.
- C'est bien normal que je veuille faire un cadeau à celle qui a conquit le coeur de mon frère! Et je t'aime bien... argumenta-t-elle.

Mai lui sortit une étole de la même couleur que la robe, une petite pochette en soie en guise de sac à main. Elle lui tendit le cadeau qu'elle devait offrir à Chung.

- Pourquoi avoir fait un cadeau? Là, tu me rends mal à l'aise... Je pouvais lui acheter, tu sais... est-ce que Chung t'a dit que je n'avais pas d'argent? demanda-t-elle insultée.
- Non Madailéin. Chung ne m'a rien dit... Mais puisque tu ne sembles pas t'en apercevoir, j'essaie juste de me faire pardonner pour ne pas accepté sur le coup que mon frère soit avec toi. Et ma mère, n'aurait jamais plus te le donner et encore moins mon père. Alors, dis-toi que c'est la famille qui te fait ce cadeau. Bien que nous ne soyons pas très démonstratifs à ton égard, nous t'aimons beaucoup, mais pas autant que Chung bien sûr, nous ne sommes pas aussi fous que ça! dit-elle en riant.

Madailéin ne put retenir un rire expressif.

Selon les directives de Mai, elle devait descendre doucement les marches.

- C'est la St-Valentin, pas mon mariage, dit Madailéin.
- Tais-toi et fais ce que je te dis, dit Mai froidement. Kido t'attend en bas.
- Kido? Tu veux que Sami m'accompagne? dit-elle avec une objection dans la voix.

Kido accourut à côté d'elle dans l'escalier et lui tendit son bras.

- T'es sublimes. dit-il.
- Merci. Répondit-elle timidement.
- Hey… Kido, tu fais quoi avec ma copine? cria Chung.
- T'avais juste à arriver plus tôt. lui cria Kido.
- Ça fait vingt minutes que j'essaies de te joindre, Chung, cria Mai.
- Je suis venu aussitôt que j'ai écouté ton message, dit Chung timidement.

Chung se posta devant elle et plaça sa main sur sa hanche. Il lança un regard meurtrier à Kido.

- C'est un fendant, mais Kido a raison, tu es magnifique. dit Chung

Vous devriez y aller maintenant si vous ne voulez pas être en retard.

- En retard? Pour aller où? demanda Madailéin.

Chung la prit par la main la fit monter dans la voiture.

- Où allons-nous? demanda-t-elle.
- On va dîner. répondit Chung froidement.
- Ah bon... Mais pourquoi partir si tôt? Il n'est que 15h30?
- Ce n'est pas la porte d'à côté. et la soirée va être longue.
- Très bien, puisque tu ne me diras rien. dit-elle faussement indignée. Je hais la St-Valentin. On le sait déjà qu'on s'aime... alors.
- Je peux te faire une surprise, sans me sentir coupable? demanda Chung.
- Hum! Oui... dit-elle avec un sourire.

Elle sentit la main de Chung se poser sur sa cuisse dénudée ce qui la fit frissonner trois fois plus que d'ordinaire.

Elle fut réveillé par sa main qui lui caressa le visage.

- Chérie on est arrivé.
- Ce fut tellement loin, que je me suis endormie? J'ai dormi longtemps, demande-t-elle surprise.
- Quatre heures. souria-t-il.
- Quatre heures? Tu es sérieux? Où sommes-nous?
- Sors de la voiture et regardes. ria-t-il.
- Euh, c'est une plaisanterie? Je ne connais pas ce restaurant... dit-elle étonnée.
- J'espère que tu as faim? lui demanda-t-il.
- Je meurs de faim, mais c'est quoi... Vegas au Canada?
- Non...

Il la fit passer devant lui et une hôtesse vint à leur rencontre.

- Il faut réserver environ deux mois à l'avance pour ce genre d'établissement. Je ne crois pas que vous puissiez avoir une place, annonça-t-elle.
- Oh! fit Madailéin.
- Vous devriez regarder la signature sur votre talon de paie, Mademoiselle, s'il vous plaît. coupa Chung.
- Euh… euh… bien sûr Monsieur Chusi, vraiment désolée. dit-elle bêtement. Veuillez m'excuser pour cet incident. demanda-t-elle.
- Bien veillez à ce que cela ne se reproduise plus.
- Oui Monsieur. Madame. elle leur fit signe de tête de la suivre.

La décoration du restaurant était très chic. Elle avait du mal à reconnaître son amoureux. Chung se mit derrière elle pour l'aider à enlever son manteau. Il le fit glisser. Il ne cessait de la dévisager. Madailién trouvait que cela devenait pesant. "S'il pouvait parler, au lieu de mater" se dit-elle.

- Tu es plus que magnifique, mais je ne vois pas la nécessité d'attirer les regards sur toi. souria-t-il.
- Merci, c'est gentil, c'est ta soeur qui a voulu que je sois ainsi. dit-elle déçue.
- Ne fais pas cette tête là. dit-il en déposant sa main sur sa joue.




Un serveur apporta les cartes. Elle s'étonna, il n'y avait rien d'écrit sur la carte.

- Quelque chose ne va pas? demanda-t-il.
- Il n'y a rien d'écrit sur la carte, je fais comment pour choisir? répondis-je.
- C'est parce que l'amour rend aveugle, ma chérie... dit Chung en riant.
- Contente que cela te fasse rire… dit-elle.
- Alors je vais commander pour toi, d'accord? proposa-t-il. Il lui fit son regard auquel elle ne pouvait pas résister.
- Chung? Tu ne vas pas me faire un coup, pour me faire crier! demandait-il.
- Ne t'en fais pas... tu vas crier, mais pas ici! dit-il en se levant.
- Où vas-tu? demanda-t-elle.
- Aux toilettes, chéri! dit-il en riant. Tu me fais pas confiance.

Après 10 minutes, il revint mais ne s'assit pas.

****

Chung la regardait très amoureusement. Il saisit sa main qui était sur la table pour l'entrelacer dans la sienne comme pour rester en contact permanent avec elle. Il la regardait en souriait. Son sourire la paralysait chaque fois et elle s'égarait dans son regard.

- Madailéin? Ça ne va pas?
- Euh… Si. Tu ne te rends pas compte à quel point ton sourire est enchanteur. dit-elle.
-Il l'est seulement pour toi. répondit-il.

Ils discutèrent pendant quelques dizaines de minutes et il la faisait beaucoup rire. Il essayait d'être drôle mais Chung restera toujours Chung. Il n'arrivait pas à les raconter comme il le fallait. Ceci la faisait rire encore plus.

Il déposa ses lèvres au bord de la coupe et laissa le champagne couler dans sa bouche. Elle l'imita. Il s'excusa pour aller aux toilettes. Elle repensa alors à cette conversation lorsqu'il lui avait parlé de ses rêves et plus particulièrement ceux portant sur le bébé. On aurait dit qu'il avait fait le même rêve tellement, sa description était parfaite. Elle repensa également à ses rêves à lui, tellement de violence s'en dégageait. Elle tenta de se changer les idées. Elle tourna la tête, et elle vit qu'au centre de la salle, il y avait une piste de danse et elle vit une lueur effrayante dans les yeux Chung.

- M'accorderez-vous cette danse jolie demoiselle? demanda-t-il en lui tendant la main.
- Oui, répondit-elle.

Chung l'entraîna vers la piste. Il déposa ses mains sur ses hanches et se rapprocha de son corps alors qu'elle glissa ses bras autour de sa nuque. Ils se laissèrent bercer par le rythme de la musique. Elle déposa sa tête contre l'épaule et se laissa aller au bien être. Il lâcha une de ses hanches et remonta sa main vers sa chevelure. Il écarta une mèche de cheveux. Une chose étrange se produisit. Le décor sembla flou. Elle avait l'impression de se retrouver dans une autre époque. Même les gens n'étaient pas vêtus de la même façon. Elle regarda son amoureux et elle vit que lui aussi avait changé, pas physiquement, mais, il n'était plus habillé de la même façon. Elle osa baisser les yeux sur ses vêtements pour se rendre compte, qu'elle aussi, avait changé.

- Chung? Tu as remarqué? dit-elle timidement.
- Pourquoi, m'appeler ainsi, mon amour? Qui est Chung?
- Je ne te trouve pas drôle, dit-elle.

Elle osa une question.

- Et moi, quel est mon prénom? demanda-t-elle au risque de paraître ridicule.
- Je crois que tu as trop bu de champagne mon amour... Tu es Mairenn.

Elle paniqua sur le coup. Elle s'éloigna de lui et failli tomber.

- Qu'est-ce que tu as? demanda-t-il.
- Quel est le tien, osa-t-elle.
- Chuichi, dit-il en souriant. Qu'est-ce que tu as Mairenn?

"Il m'a drogué, il a dû mettre un truc dans ma coupe de champagne, et là, je suis en train de délirer" se dit-elle.

- Et en quelle année sommes-nous, osa-t-elle encore.
- En 1850. Tu es irlandaise et moi, japonais. J'ai 30 ans et toi, 28. Tu as les cheveux roux, les yeux verts (...)
- Ça va, pas la peine de te moquer de moi. dit-elle insultée.
- Mon amour, tu me fais rire, j'aime bien quand tu me fais rire comme ça.
- Bien, ce n'est pas vraiment mon intention, je veux seulement me réveiller et savoir ce que tu as mis dans ma coupe de champagne, je ne trouve pas ça drôle, Chung.
- Cesse de m'appeler Chung, dit-il froidement. Qui est cet homme? Tu as un amant, c'est ça? Qui dois-je tuer?
- Euh personne, je plaisantais mon chéri... je voulais savoir si tu m'écoutais! répliqua-t-elle nerveusement.
- Ah! J'ai tant de choses à te dire. Nous avions tant attendu pour nous marier (...)
- Euh! Nous sommes mariés? Depuis quand? demanda-t-elle, les yeux grands ouverts.
- Depuis deux jours, dit-il en riant. Je t'ai tant rêvé, j'ai poursuivi ma quête durant de longues années. Plus je te cherchais et moins je te trouvais. J'ai eu presque peur que tu ne te sois pas réincarnée. J'avais renoncé à toi, mon cœur sommeillait, vivait sans émotion et c'est alors que tu es tombée du ciel. Si tu savais ce que tu représentes pour moi, ce que j'aimerai être pour toi, ma vie c'est toi. Je sais que cela peut paraître impossible, mais loin de toi j'avais si froid, j'ai besoin de toi, de ta chaleur, des battements de ton cœur, de ton souffle, de tes caresses, de ta tendresse. Tu es magnifique mon amour, tout m'attire vers toi, ta beauté, ta féminité, tes charmes, tes attentions sont des doux aimants auxquels je n'ai jamais résisté et que je ne résiste pas encore. C'est toi que j'attendais, c'est toi que j'espérais, maintenant je n'ai qu'une seule peur celle de te perdre, encore une fois. Mais le temps que nous serons dans ce monde, rien ni personne ne pourra nous séparer, je t'en fais ma promesse. Mon coeur était mort que tu l'as fait revivre. Il te crie des je t'aime pour l'éternité. Ce soir, je te prouverai à quel point je t'aime, à quel point tu es toute ma vie.

"Mais il est drogué! Mais je l'aime bien ce Chuichi, je ne veux pas me réveiller" se dit-elle.

Il la caressait tendrement et la couvrant de petits baisers sur son visage. Elle ne pouvait rien dire, il l'avait tellement ému. Après ces paroles, comment croire qu'il ne l'aimait pas. Étrangement, elle ressentait la même chose pour lui. Elle voulut lui dire à son tour, mais il fit glisser son index sur ses lèvres.

- Ne dis rien, mon amour.

Elle colla ses lèvres sur les siennes. Il répondit à son baiser et le fit plus pressant, plus gourmand.

- T'ai-je dis à quel point tu étais ravissante ce soir? demanda-t-il.
- Oui, mais tu ne t'en rappelles sûrement pas, c'est ton autre toi, qui me l'a dit.

Elle le regarda bizarrement, se rendant compte ce qu'elle venait de dire. Il lui lança un regard étrange. Il ne semblait pas comprendre.

Il l'entraîna vers leur table lorsque la musique fut terminée. Il la fit asseoir et lui donna un boîtier.

- Je voulais te l'offrir depuis longtemps, mais je crois que ce soir, est le bon moment.

Elle ouvrit le boîtier. C'était un cœur en cristal. Le Chung de son époque lui avait donné le même. Elle regarda sa poitrine, elle voulait le toucher, il avait disparu. Il était magnifique, même plus que celui qu'elle avait reçu. Elle se contenta de le caresser du bout des doigts alors qu'il était encore à l'intérieur du boîtier.

- Il te plaît? demanda-t-il.
- Magnifique... Chu... Chuichi. se reprit-elle.
- Il t'appartenait à une autre époque, lui annonça-t-il.
"Bon, il recommence" se dit-elle.
- Il te revient. lui dit-il simplement.

Après avoir payé l'addition, il la saisit par la main et ils sortirent du restaurant.

- Tu aimerais qu'on immortalise notre amour, ma chérie? demande-t-il en lui serrant la main.
- Immortaliser notre amour, mais que veux-tu dire? demande-t-elle, surprise.
- Nous avons rendez-vous chez un artiste peintre qui fera notre portrait. Tu aimes l'idée? demande-t-il.
- Euh oui! C'est une merveilleuse idée, dit-elle.
- J'ai choisi une robe pour l'occasion, j'espère qu'elle te plaira. dit-il.
- J'en suis certaine! dit-elle avec hâte.

Ils se rendirent chez l'artiste peintre. Lorsqu'elle le vit de dos, elle le reconnut, son coeur failli cesser de battre. Elle devait être très pâle.

- Mairenn, je te présente Satomi, c'est lui qui nous immortalisera.
- Très heureux de vous rencontrer, dit-il. Son visage devient pâle, comme si son coeur avait cessé de battre.
- Tu devrais aller derrière pour enfiler ta robe, s'il te plaît ma chérie. lui dit-il en lui baisant la main.

Lorsqu'elle entra, et vit la robe, elle eut un choc, voilà ce qu'elle a ressenti en la voyant, un énorme choc. Elle, Chung, leur rencontre, le musée, le tableau du couple, toutes ces images défilèrent à une vitesse folle. Elle en eut presque la nausée.

Elle enfila la robe, et tout devint noir.
****


Elle se réveilla dans sa chambre. Elle semblait s'être évanouie.

- Chuichi? Satomi? cria-t-elle.

Chung eut un frisson qui lui parcourut la colonne vertébrale. Que venait-elle de dire? Il crut avoir une hallucination auditive. Il se dirigea vers la chambre et regarda Madailéin allongée.

- Qu'est-ce que tu as dit? demande-t-il.
- Chuichi, le tableau, est-il terminé? Où est Satomi?

Elle ne réalisait pas sur le coup, qu'elle était revenue à son époque.

- Tu es revenue, mon amour, dit-il avec une larme naissante dans le coin de l'oeil. Tu sais qui tu es, qui je suis, qui nous sommes? Dis-le-moi Madailéin! Je t'en supplie.
- Il tournait chaque soir son regard vers le ciel en implorant les Dieux d’amener jusqu’à lui, l’élue de son cœur. Il fut plongé dans une totale inconscience pour le transformer en humain. Il lui appartiendra de retrouver celle pour qui il a sacrifié sa vie. Nous sommes issues d’une même flamme originelle, continua-t-elle, concentrée de pure énergie. Lors de notre séparation, nos âmes ont émis le vœu inaltérable de rester fidèles l’un à l’autre. Nous nous sommes jurés un amour éternel.

Chung, tomba à genoux.

- Mairenn! Tu es revenue! Mairenn!

Elle le regardait, elle se sentait comme dans un rêve, mais éveillée.

- Nous nous sommes aimés d’un amour profond, un amour sans faille. dit-elle.
- Notre histoire d'amour une alliance qui touche l'univers tout entier. répondit Chung.
- Nous sommes un seul cœur qui bat. ajouta-t-elle.
- Notre amour est éternel, infini, fort et véritable. ajouta-t-il.

Il la regarda tandis que son visage s'inondait de larmes.

- Chuichi, dit-elle.

Ce prénom lui faisait mal, ravivait des souvenirs douloureux. Toute sa vie défilait devant ses yeux, comme si ses souvenirs étaient dévorés un à un. Au fur et à mesure des souvenirs lui revenaient. Des visages, des endroits, des moments.

Doucement son passé se reconstituait.

Il l'observa longuement, souffrant de la voir souffrir, il souffrait de la faire souffrir.

Il s'est battu pour avoir le droit de l'aimer, il en est mort plusieurs fois.

- Il est mort pour elle, elle est morte pour lui. dit-il.
- Chuichi, je t'aime, dit-elle.
- Tu le sais? répondit-il.
- Oui, mon amour. dit-elle en souriant.
- Nous sommes à nouveau réunis, dit-il.




À suivre...

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Karole McDowell 2011 - (c) Toute reproduction est interdite sans l'autorisation de l'auteure.

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