lundi, février 14, 2011

Amour éternel - Chapitre XIX






* AMOUR ÉTERNEL *

- XIX

À son réveil, Madailéin se dirigea vers la cuisine, pour se faire un café bien serré. La porte de la chambre s'ouvrit. Chung était là, derrière elle. Il leva les yeux vers elle, et il se rapprocha d'elle. Madailéin se figea, quand elle sentit Chung l'attraper par son poignet.

- Tu veux un café? demande-t-elle.
- Non, je veux pas de café. S'il te plait, regarde-moi, dit-il. Je t'en prie, regarde-moi.

Elle se dégagea un peu et ancra son regard dans le sien.

Il se pencha sur elle et écrasa ses lèvres sur les siennes. Elle fut tellement surprise qu'elle mit du temps à réagir. Son baiser se fraya un chemin jusqu'à son cerveau et elle le repoussa brutalement. Il fit un pas vers elle.

- Chung, pourquoi tu me fais ça, ça t'amuse de me torturer? dit-elle furieuse.

Elle baissa la tête et la secoua de droite à gauche. Il fit un pas vers elle, puis encore un autre, et la prit dans ses bras. Elle le repoussa encore une fois.

- Laisse-moi t'aimer, Madailéin.

Il pressa ses lèvres sur les siennes. Il joua un instant avec sa bouche, puis il passa sa langue sur sa lèvre inférieure. La sensation de sa langue sur sa bouche, lui donna une bouffée de chaleur. Il la serra plus fort contre lui. Elle plongea sa main dans ses cheveux et elle serra. Il grogna et elle put sentir toute sa virilité se manifester à cette instant.

Elle s'écarta. Il la regarda, il se rapprocha d'elle et se frotta contre elle. Un gémissement sortit de ses lèvres.

-Dis-le moi, Madailéin! Dis-le moi! dit-il.
- Je t'aime, Chung.

Il gémit de plaisir. Le savoir si près d'elle, était tellement bon qu'elle ne voulut jamais que ça s'arrête.

Il lui fit un timide sourire.

- Quelques heures avec moi et tu ne pourras plus jamais te passer de moi.
- Tu n'es qu'un vantard, Chung. dit-elle en souriant.
- Peut-être, mais je vais t'aimer, jusqu'à ce que tu n'aies plus aucune force.

Il lui fit son irrésistible sourire.

- Tu vas voir des étoiles, mon amour. dit-il, sûr de lui.

Doucement, il caressa la courbe de son visage et, sans rien dire, il déposa un chaste baiser sur ses lèvres. Il ne voulait pas lui faire peur, il lui fit des caresses à peine perceptibles, sa main tremblait. Elle s'était figée comme une statue, son regard étonné rivé au sien.

Il la prit par la main et l'amena dans la chambre. Avant qu'elle ne puisse dire un mot, il se pencha sur elle et leurs lèvres se trouvèrent. Il avait envie, trop envie. Il craignait de ne pouvoir se contrôler. Il sentait qu'elle se retenait à cause de lui. Son esprit était un champ de bataille. Sa personnalité la plus raisonnable le suppliait, de la laisser tranquille. Alors que cette partie de lui était sur le point de gagner le combat, il entendit Madailéin lui susurrer doucement son prénom, tout contre ses lèvres. Il pouvait sentir l'enivrante odeur de sa bouche et, pour la première fois depuis qu'ils étaient ensemble, il répondit à son appel.

Comme si elle venait de réaliser ce qu'il s'apprêtait à faire, ce fut elle qui le repoussa.

- Que fais-tu, Chung? demanda-t-elle surprise par ce changement soudain.
- N'est-ce pas toujours ce que tu as souhaité, Madailéin? dit-il intrigué.
- Bien sûr, Chung, mais tu m'as toujours repoussée, alors pourquoi tu fais ça?

Elle semblait perdue. D'une caresse sur le bras, il l'incita à continuer.

- Chung, pas maintenant. dit-elle.

Il pressa ses doigts un peu plus autour de son bras.

- Madailéin, laisse-moi faire. Tu m'as mis dans un tel état, Madailéin... Un état que toi seule peut apaiser.

Il était effarée devant la passion qui transparaissaient dans ses propres paroles. En temps normal, il aurait rougi, mais commençant à perdre patience, il la fit taire en plaquant sa bouche contre la sienne, si chaude, si douce. Il ferma les yeux et força la bouche de Madailéin à s'ouvrir.

Elle sursauta lorsque sa langue rencontra la sienne.

- Chung, qu'est-ce que tu fais? Pourquoi décides-tu de m'embrasser comme ça? dit-elle et tournant la tête.

Ce fut électrique. Il tenta avec peine de se contrôler… et elle sentit les draps se déchirer sous elle, tellement, il avait du mal à garder son contrôle. Il la désirait, il la désirait tellement fort.

D'une main tremblante, il remonta sa robe et effleura un de ses seins. Sa réaction ne se fit pas attendre, elle se colla contre lui. Il avait tellement besoin de ses caresses qu'il ne la retint pas lorsqu'elle lui enleva le t-shirt qu'il portait.

Un son sourd sortit de sa gorge et il releva la tête. Elle l'interrogea du regard.

"Elle est à moi! Rien qu'à moi", se dit-il.

De son corps, il la coinça sur le futon. Son désir augmentait, tandis qu'il essayait de garder le contrôle. Il se plaqua contre elle, il lui fit comprendre à quel point il la désirait. Il avait des gestes brusques et doux à la fois. Son regard n'avait plus rien d'humain, il n'avait plus le regard d'un homme, mais celui d'une bête sauvage.

Cette fois, il passa son bras autour de son cou et son autre main enfouie dans sa tignasse. Ne sachant que faire devant cet élan de désir, il se positionna entre ses jambes et il fut surpris par cette chaleur intense qui s'y dégageait. Il sentit son pantalon devenir trop étroit et des images inédites, impures défilèrent dans son cerveau.

- Madailéin, tu vas me rendre complètement cinglé, dit-il.

Elle était heureuse et inquiète à la fois. Ce regard qu'elle n'avait jamais vu avant. Cet homme qui la regardait n'était plus son amoureux, mais un autre complètement différent. Il la prit par les cheveux et tira sa tête vers l'arrière. Il lui mordilla le cou, il semblait humer son odeur comme un tigre, le fait avec sa proie. Il l'entourait comme un serpent.

Son envie augmenta de façon exponentielle. Sa frénésie avait pris le dessus et il commençait à perdre le contrôle de lui-même. Pris par un vertige, il cacha sa tête dans son cou pour se calmer.

Il mordillait sa clavicule droite alors qu'elle sentait son bassin rouler contre le sien. Elle ne put retenir un gémissement et elle le sentit sourire contre sa peau. Encouragé par les sons qui sortaient de sa bouche, il frotta un peu plus sa virilité contre son ventre. Elle secouait la tête, essayant de rassembler toute sa force pour le repousser.

- Chung, arrête, n'allons pas plus loin.

Elle posa ses paumes contre son torse musclé et le repoussa doucement mais sans appel. Il lui fallut un moment pour réaliser ce qu'elle venait de dire. Il jura avant de rouler à côté d'elle. Alors qu'elle le balayait du regard, elle ne put faire autrement que voir sa virilité tendue à l'extrême. Elle souffrait pour lui. Chung n'avait pas arrêté de la regarder, semblant perdu dans ses pensées. Elle s'habilla, et c'est à ce moment, qu'il décida de se lever et s'approcha d'elle. Il la regarda droit dans les yeux.

- Pourquoi? protesta-t-il.
- Je suis prête à attendre encore un peu. Ce soir, tu m'as déjà donné ce que je n'espérais plus de ta part. dit-elle. Tu avais raison, je ne passerai plus la nuit ici, il y a trop de tentation.
- Tu as peur? demanda-t-il déçu.
- ...
- Tu as peur de moi? Tu as peur de quoi? demande-t-il une autre fois.

Elle reposa ses yeux sur lui.

- Non! s'exclama t-elle. Seulement, tu sais… cela fait près d'un an que tu me repousses sans arrêt. Je suis un peu déboussolée.

Il finit par comprendre ce qu'elle voulait dire et ou elle voulait en venir. Il éclata de rire, agacé.

- Pourquoi tu te moques de moi, Chung? demande-t-elle, insultée.

Il calma sa crise de rire.

- Je ne me moque pas du tout, ne craint rien mon amour. Tu es à moi, maintenant. Ne l'oublie jamais.

En souriant, elle enfouit son visage contre son torse.

- Chung, je suis prête à attendre encore un peu plus. Je ne veux pas que tu le fasses pour me faire plaisir.
- Tu crois que je voulais le faire pour te faire plaisir? Que c'était une mise en scène. Je te ferai remarquer que j'ai... avant toi. Si tu vois ce que je veux dire. Mais c'est comme tu le désires, Madailéin, si ça peut te rendre heureuse... dit-il en soupirant fortement.

"Elle me laisse frustré comme jamais, c'est chiant!" se dit-il.

Il ne disait plus rien durant quelques minutes. Il semblait réfléchir profondément. Il la redressa et pris sa tête entre ses mains.

- Vas-y je t'en prie donne-moi le coup de grâce maintenant, j'en peux plus d'attendre. dit-il.
- Tu veux que je te dis quoi? demanda-t-elle surprise.
- C'est de ma faute. Tout ne date pas d'aujourd'hui et j'en ai conscience. dit-il.
- Non Chung… le coupa-t-elle.
- Laisse-moi finir à ton tour. J'ai refusé de te faire l'amour tellement de fois, je t'ai repoussée, je ne me suis pas toujours montré tendre avec toi et pourtant tu es quand même restée. Je ne voulais pas aller trop vite au début. Sami a peut-être raison, je devrais te prouver que je t'aime, si je ne veux pas te perdre, souvent je te caresse et je te laisse comme ça, sans assouvir ton désir. Et en plus, la jalousie me rend dingue. Le fait que Sami t'ait embrassé, m'a mis hors de moi et tu connais la suite. La seule chose qui m'effraie c'est de te perdre… c'est que tu t'éloignes de moi. déclara t-il en déposant un baiser sur son front.
- Mais, je t'aime Chung, tu le sais! dit-elle.
- Il est certain que si jamais, il recommence, je le tue, je lui arrache la tête. souria-t-il crispé.
- Tu n'es pas méchant Chung, les mots dépassent ta pensée. murmura Madailéin.
- ...
- J'aime ton côté mystérieux et sombre! dit-elle en embrassant son nez.
- Qui te dit que sous ce visage, il ne se cacherait pas un homme capable de tuer sans hésitation? demanda-t-il, en baissant les yeux.
- Nous avons tous notre passé, et nous avons tous nos démons, mais cela ne veut pas dire qu'ils vont s'extérioriser. dit-elle, calmement.
- Oui, il est possible je puisse tuer sans hésitation. Qui sait? dit-il. Tu es ma raison de vivre et je ne peux pas m'éloigner de toi sous peine de perdre la vie. Tu dois me promettre quelque chose en retour. dit-il en la regardant droit dans les yeux.
- Oui, quoi? dit-elle.
- Promets-moi de ne jamais aimer, un autre que moi. souffla-t-il tout bas.
- Oui mon amour, oui je te le promets. dit-elle, en passant ses bras autour de son cou. Alors comme ça, tu es un vilain garçon? dit-elle en souriant. Alors prouve-le moi!
- Euh! Han? fit-il étonné.
- Avec ta cervelle de moineau ce n’est pas évident mais je te donne quinze minutes le temps que ton cerveau comprenne qu’il faut réfléchir.
- Qu’est-ce que t’as dit? demanda-t-il.
- Tu as compris ce que j'ai dit, dit-elle.

Elle se frotta sur lui comme une chatte en rut. Elle le regarda avec un petit air sauvage.

- Est-ce que tu seras assez intelligent pour improviser? demanda-t-elle.
- Tu vas me tuer, tu le sais! dit-il en la regardant intensément.

Son regard était brillant. Elle était surprise et aspirée par l'intensité de son regard. Elle fronça les sourcils, essayant de revenir au moment présent. Elle se souvenait à leur première rencontre. Elle se rappelait des milliers de frissons qui avaient parcourus son corps, lorsque Chung avait effleuré sa main au musée. Elle se rappelait également qu'elle l'avait trouvé beau et cette affirmation était toujours vraie.

Il émit un petit rire en s'approchant d'elle. Il mit son nez dans son cou. Elle lâcha un gloussement alors qu'il la chatouillait. Il remonta ses lèvres sur sa gorge, aspirait la peau de son menton, et pour finir, il embrassa doucement ses lèvres. Sa main se posa légèrement sur sa nuque. Ce baiser n'était que douceur et tendresse. Ce baiser, même s'il était chaste, il était sensuel. Il voulait qu'elle sente ce qu'il ressentait pour elle, sans qu'il ait à lui dire. Avec regret, elle se déplaça pour déposer un baiser sur sa joue et s'éloigna un peu de lui.


Elle retira ses bras autour de son coup, se leva et retourna à la cuisine.

Elle entendit des pas derrière elle. Elle se retourna, il était là, le regard encore plus sauvage.

- Je ne veux pas t'entendre dire que tu ne veux pas, dit Chung froidement. Parce que là, je risque de mal le prendre.

Il l'attrapa vivement par le bras. Elle dut courir pour suivre la cadence de son pas. Il l'amena dans la chambre, et il referma la porte violemment.

Il ne put s'empêcher de prendre le contrôle, comme d'habitude. Il la coucha brusquement sur le futon.

Ses coups de reins étaient puissants, ses yeux étaient plus noirs, il grognait, elle avait presque peur. Mais sa tête se tourna sous les vagues de désir qui l'envahissaient. Il pouvait aisément les ressentir. Pour la toute première fois, il voulait voir le plaisir monter dans ses yeux. Il se figea en elle et glissa sa main sous son menton.

- Je veux que tu me regardes... Regarde-moi ou je te promets que j'arrête. dit-il avec une voix bestiale.

Elle ouvrit les yeux.

- Chung! Qu'est-ce que tu as? demanda-t-elle.

Il ne dit rien, ses hanches vinrent à la rencontre des siennes et leurs peaux claquaient l'une contre l'autre. Ses gémissements et ses grognements envahissaient la chambre entière. Elle s'agrippa à ses épaules, elle hurla. Il s'arrêta brusquement. Il prit sa jambe gauche dans sa main et la déposa sur son épaule. Il la déplaçait comme une boîte vide. Il recommença ses coups violents, mais avec plus de vigueur. Elle arqua son corps et planta ses ongles dans ses cuisses. Ne pouvant se retenir plus longtemps, il s'arrêta.

- Qu'est-ce que tu fais? demanda-t-elle surprise.
- Je garde ça pour une prochaine fois, dit-il.
- C'est de l'auto-mutilation, dit-elle en souriant.
- Non... de l'amour, rien que de l'amour.

Il se roula sur le côté. Il embrassa sa tempe alors qu'elle passait une de ses jambes par-dessus les siennes, ramenant la moitié de son corps sur le sien.

- Tu le sais? demanda-t-il.
- Oui...



à suivre...

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Karole McDowell 2011 - (c) Toute reproduction est interdite sans l'autorisation de l'auteure.

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