mardi, février 15, 2011

Amour éternel - Chapitre XXVI

* AMOUR ÉTERNEL *

- XXVI -


La fin de la douleur...


Chung avait quitté la chaleur de ses draps et de sa peau comme ça, un peu par peur, un peu par lâcheté, mais surtout sans réfléchir.

Il ne voulait pas croire que Madailéin et lui, c'était mort et enterré. Et évidemment, il s'était refermé sur lui-même comme une huître.

Il aurait aimé parler à sa soeur de ce qu'il vivait, mais, il avait toujours été pudique concernant sa vie personnelle. Il était devant un amour mourant et il n'avait pas le remède pour lui redonner sa vitalité.

Il jeta un coup d'œil à travers la vitre du petit restaurant où elle avait l'habitude d'y aller pour le dîner. Mais, elle n'y était pas.

Cela faisait trois semaines qu'il n'avait pas eu de ses nouvelles. Il savait qu'elle était partie en Irlande pour quelque temps, mais il ignorait si elle était revenue. Et ça le dérangeait.

Serait-elle capable de le remplacer?

Trois semaines que Chung et Madailéin s'étaient quittés.

Trois semaines qu'il ne pouvait faire autrement que d'y penser, de penser à la façon dont sa présence lui manquait, de penser à elle, tout simplement.

Il lui en voulait de l'avoir blessé, il lui en voulait de s'être éloignée de lui à cause de Sami.

Trois semaines qu'il n'avait eu absolument aucun contact avec Madailéin, pas même un appel, il n'avait pas essayé de la joindre, trop de fierté, de lui avoir couru après pendant des jours et des jours.

****

Madailéin se sentait coupable vis-à-vis de lui, de l'avoir mis en colère. Elle s'en voulait de lui avoir dit de partir, et elle lui en voulait d'être parti. Elle lui avait demandé, mais elle ne croyait pas qu'il le ferait.

De la douleur, voilà ce qu'elle ressentait, une énorme douleur. Elle était assise au milieu de sa chambre, le coeur meurtri.

Elle croyait que d'aller en Irlande pendant deux semaines lui aurait fait du bien, mais rien ne pourrait lui rendre sa joie de vivre, sauf Chung. Mais, elle ne voulait pas le contacter, trop de fierté et aussi, trop peur qu'il la rejette.

Elle était seule, assise au milieu de sa chambre, elle sentait un cri de douleur qui tentait de sortir de sa gorge. Elle le sentait, il était proche. Son estomac se contracta, et là, son cri de douleur sortit. Il était tellement puissant et rempli de douleur qu'il aurait pu se faire entendre à des kilomètres. Elle sentit des vertiges, elle essaya de se lever, mais elle était incapable.

Elle se sentait seule, comme si on lui avait arraché la moitié de son coeur, comme si on lui avait arraché la moitié de son être. Sa respiration avait une odeur de mort. Elle avait perdu la moitié de sa force.

Elle était morte, tout simplement morte. Elle aurait préféré n'être qu'un simple caillou.

Pourquoi devrais-je vivre sans lui, pourquoi Sami était venu tout briser. Pourquoi n'avait-elle pas le droit d'aimer en toute liberté. Pourquoi sur une planète aussi petite, tant de mentalités différentes... Est-ce que l'amour peut distinguer les différences, l'amour ne pourrait-il pas rendre les gens aveugles, véritablement aveugles? L'amour n'est-il tout simplement pas assez puissant...

Lui seul a touché son coeur, il sera le seul, l'ultime à lui avoir touché...

Elle ne voulait plus ressentir cette douleur, elle ne la supportait plus, tout simplement.

Elle se leva en titubant, mais elle réussit à se rendre à la salle de bain. Elle osait à peine se regarder dans le miroir, elle se doutait bien de la tête qu'elle avait.

Elle ouvrit un tiroir et prit dans sa main, le remède à sa douleur.

Elle poussa un cri, elle sentit une brûlure à sa cuisse, et à ses poignets.

Elle regardait sa douleur sortir de ses veines, ce liquide rouge coulait, et son esprit divaguait.

Elle se sentit partir.

Elle tomba sur le plancher, la chute lui parut longue. Elle ne se sentit à peine atterrir sur le sol. La sensation qui la traversa, fut celle de sa tête cognant contre le plancher.
Juste un nom lui vint à l'esprit.

Chung.

Et tout à coup, tout devint noir... Elle ne ressentait plus l'affreuse douleur de son coeur... Elle ne ressentait plus rien du tout...

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Karole McDowell 2011 - (c) Toute reproduction est interdite sans l'autorisation de l'auteure.

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